BERNADETTE de Léa Domenach : la critique du film

Très franchement, on avait un peu de mal à voir le potentiel d’un biopic sur Bernadette Chirac, l’épouse de feu Jacquot qui a longtemps vécu dans l’ombre de son président de mari avant une émancipation tardive. En plus incarnée par une Catherine Deneuve tout en brushing gonflé à la levure. L’affaire sentait de loin la naphtaline endimanchée façon l’horrible Simone d’Olivier Dahan. Bonne surprise, au lieu de s’embourgeoiser dans un regard consensuel et maternaliste, Bernadette prend la tangente et file plutôt vers la fantaisie décalée voire burlesque, prenant le mythe pour ce qu’il inspire plus que pour ce qu’il est ou a été. Le résultat est finalement plutôt sympathique, offrant à voir une douce et amusante caricature, plus qu’une hagiographie se prenant trop au sérieux. Si les idées générales collent à une certaine vérité biographique, le film se détache de l’histoire pour inventer des moments d’humour assez délicieux et merveilleusement incarnés à l’écran. Sans être un grand film, Bernadette est au moins un bonbon pop et acidulé qui pétille en bouche. On rit en tout cas bien volontiers à cette fable féministe basée sur une idée de la revanche de Bernadette sur le règne du patriarcat.