Nom : 84 Jegopmiteo
Père : Kim Tae-Joon
Date de naissance : 18 juillet 2025
Type : disponible sur Netflix
Nationalité : Corée du Sud
Taille : 1h58 / Poids : NC
Genre : Thriller
Livret de Famille : Ha-Neul Kang, Yum Hye-ran, Hyun-woo Seo…
Signes particuliers : Du potentiel pour une déception.
Synopsis : Un homme qui a tout investi dans un nouvel appartement découvre que ses quatre murs renferment des bruits dérangeants, des voisins hostiles et des secrets troublants.

NOS CHERS VOISINS
NOTRE AVIS SUR 84 m2
Pépite coréenne en vue sur Netflix ? C’est ce que l’on s’est dit (et probablement beaucoup d’autres aussi) en tombant sur 84 m2, thriller prétendument haletant dans lequel un jeune employé de bureau qui s’est endetté jusqu’au cou pour s’offrir un appartement dans Séoul va sombrer dans un véritable cauchemar alors qu’il est constamment dérangé par des bruits venant des autres étages. Le pitch de 84 m2 était intriguant par son mystère. Le film réalisé par Kim Tae-Joon allait-il prendre des allures de thriller domestique anxiogène ou allait-il dériver vers le surnaturel ? Un monde de possibles s’ouvrait devant nous. La déception n’en sera que plus belle.

Avec 84 m2, Kim Tae-Joon maquille en thriller à suspens, une satire sociale féroce d’une Corée du Sud dévorée par un capitalisme impitoyable. Toute l’intrigue semble au service d’une allégorie implacable d’une société qui pousse ses citoyens à bout. Obtenir un logement dans la capitale se fait au prix de sacrifices mettant les individus en compétition et les poussant jusqu’aux pires extrêmes. Dans l’ombre d’un pays développé à la croissance porteuse, se cache une réalité anxiogène entre endettements, cumul de boulots, course à la réussite, spéculation immobilière, pression économique et sociale, domination des riches sur les pauvres… Le tableau est noir, sauvage même. Et le cinéma coréen ne cesse de l’illustrer (voir les exemples de Parasite ou Concrete Utopia). Malheureusement, il y a ceux qui le font intelligemment comme Bong Joon-ho et les autres.

Si Kim Tae-Joon était pétri de bonnes intentions dans sa conjugaison du fond et de la forme (l’efficacité du thriller haletant et la radiographie dénonciatrice d’une Corée du Sud pressurisante), son 84 m2 s’effondre assez vite faute de tenir sur la durée. Alors que le film aurait dû gagner en intensité au fur et à mesure de sa progression et du développement nerveux de ses enjeux, 84 m2 produit l’effet inverse. L’intrigue s’enlise, le film patine, et l’on se perd dans sa cacophonie mélangeant trop de choses sans réelle maîtrise. Très redondant au bout d’un moment alors qu’il répète les mêmes scènes sans réussir à faire croître la fièvre paranoïaque intense générée par l’engrenage dépeint, 84 m2 bascule dans un semi-ennui. On finit par se désintéresser de la descente aux enfers et des péripéties qui tombent sur la tête d’un héros dont on se désintéresse tout autant par ailleurs. Le suspens s’étioleet l’effet est loupé.
Par Nicolas Rieux