Mondo-mètre :
Carte d’identité :
Nom : Kim-bok-nam Sal-in-sa-eui Jeon-mal
Père : Cheol-soo Jang
Livret de famille : Young-hee Seo (Bok-nam), Sung-won Ji Seo (Hae-won), Min-ho Hwang, Jeong-hak Park…
Date de naissance : 2010
Nationalité : Corée du Sud
Taille/Poids : 1h55 – 700.000 $
Signes particuliers (+) : L’intelligence d’un drame intimiste reflétant de la société coréenne avec rage, allié au thriller hardcore, Bedevilled est puissant, tendu et dévastateur.
Signes particuliers (-) : Peut-être parfois un peu excessif et too much dans le démonstratif.
SOCIÉTÉ SANGLANTE
Résumé : Hae-won, jeune et jolie working girl contrainte à prendre des vacances, se rend sur une petite île où elle avait pour habitude de passer ses vacances étant enfant. Elle y retrouve une vie en total décalage avec la sienne où Bok-nam, une amie d’enfance, est tyrannisée et brimée par un mari violent et où les anciennes du village couvrent chacun des scandales potentiels. Le court séjour va basculer dans l’horreur…
Grosse claque de l’année 2011, ce Bedevilled a littéralement marqué et scotché la plupart des spectateurs l’ayant vu dans divers festivals, se taillant une belle réputation de nouvelle bombe made in Corée du Sud. Confirmation avec un film atypique, très différent des autres dans son genre… Le cinéma coréen poursuit son exploration d’un cinéma hardcore de plus en plus « trashisant » et jusqu’au-boutiste avec des histoires simples mais traitées avec force poignante, cinglante et une dureté de ton sans pitié et sans concession aucune. Rien n’est épargné au spectateur et Bedevilled pousse le vice encore plus loin mais en ajoutant une nouvelle dimension inattendue.
Si la même année, la violence à la sauce coréenne a connu des extrêmes avec notamment le sombre polar de Jee-woon Kim, I Saw the Devil, Bedevilled tente un mariage plus périlleux et inédit mais qui va donner caractère et corps à une œuvre originale et intense. Se calquant mais de loin sur le modèle horrifique américain du décalage entre citadins et redneck campagnards, le film de Cheol-soo jang ne débute pas de façon traditionnelle et s’ancrant dans le film de genre mais confère davantage au drame social par la peinture d’une Corée profonde. Si l’on a beaucoup parlé de l’Amérique à deux vitesses depuis le chef d’œuvre de Tobe Hooper, massacre à la Tronçonneuse, le cinéaste ici pointe du doigt le même état de fait en son pays. Loin d’une Corée bouillonnante, moderne et citadine à Séoul, il est aussi une autre Corée oubliée, celle des îles par exemple. Une Corée bien différente où les règles ne sont pas les mêmes, où la civilisation n’est pas la même, où le temps semble s’être arrêté il y a un bail et vivant encore selon des coutumes et traditions que l’on pensait révolues. Œuvre choc et choquante, c’est avec réalisme brut que Bedevilled nous présente, introduit dans cet horreur campagnard par la charmante Hae-won, le quotidien de la pauvre Bok-nam, jeune femme n’ayant pas eu la chance comme Hae-won de pouvoir s’extirper de son milieu, de sa condition, de son univers. Si Hae-won a pu aller à la ville et connaître le monde, Bok-nam elle, est restée et a du s’habituer à cette vie dure, douloureuse, aux règles et quotidien épouvantable d’archaïsme. Violentée par son mari très porté sur la bouteille et aux relents de primate dénué de toute compassion ou humanité, ignorée dans sa douleur par les anciennes du village vivant avec des œillères, fermant les yeux sur tout car l’honneur et le respect des hommes de l’île passent avant tout, Bok-nam tente de surnager dans cet enfer, tente de survivre à la tyrannie quotidienne qui lui est infligée, élevant et protégeant son enfant comme la prunelle de ses yeux et pour qui elle espère qu’une chose, qu’il n’ait pas à suivre ses traces. Mais à encaisser jour après jour, semaine après semaine, mois après mois, va venir le moment clé, le moment de rupture, celui où la rage d’une mère et d’une femme va exploser pour la pousser à se dresser contre cet autorité sortie de nulle part, contre cette cruauté et ce harcèlement harassant. L’explosion furieuse va être à la mesure de tout ce qu’elle a renfermé au plus profond d’elle faisant basculer le film dans l’horreur pure.
Plus proche d’un Délivrance à tendance sociale que d’un simple film horrifique simple, Bedevilled est une oeuvre choc fonctionnant en deux temps. Au drame très dur et poignant ( et surdramatisé ?) de l’histoire remuant les de tout insensible, va s’enchaîner dans un effet de cause à conséquence, un film d’horreur impitoyable et dérangeant où l’explosion de violence est viscérale. Grand Prix au Festival de Gérardmer, Bedevilled tend à prouver que la Corée est définitivement LA cinématographie du moment (et ce depuis quelques années maintenant) par sa capacité à sans cesse se réinventer dans un genre qu’elle balise pourtant. Et là, avec ce mélange de drame de société et d’horreur pure, c’est une sacrée plongée dans un cauchemar tragique et humain que Cheol-soo Jang nous fait vivre avec des personnages d’une laideur et d’une méchanceté crasse qui vont s’opposer à la pureté candide d’un Bok-nam qui devient finalement l’héroïne centrale du film. Une claque affichant par ailleurs une maîtrise exceptionnelle et éprouvante où la beauté des lieux montrés s’oppose à l’épouvantable qu’ils renferment.
Bande-annonce :
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