Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Avengers : Age of Ultron
Père: Joss Whedon
Date de naissance : 2014
Majorité : 22 avril 2015
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h21 / Poids : 250 M$
Genre : Action, Superhéros
Livret de famille : Robert Downey Jr. (Iron Man), Chris Evans (Captain America), Mark Ruffalo (Hulk), Chris Hemsworth (Thor), Jeremy Renner (Hawkeye), Scarlett Johansson (Black Widow), Samuel L. Jackson (Nick Fury), Aaron Taylor-Johnson (Quicksilver), Elizabeth Olsen (Scarlet Witch), Cobie Smulders (Maria Hill), Don Cheadle (James Rhodes), Thomas Kretschmann (von Strucker), James Spader (Ultron), Stellan Skarsgård (Selvig), Paul Bettany (Jarvis), Andy Serkis (Klaw), Idris Elba (Heimdall), Anthony Mackie (Falcon)…
Signes particuliers : La team des Avengers est de retour sous la baguette de Joss Whedon. Meilleur ou moins bien ? Explications.
POUR LE MEILLEUR ET POUR LE PIRE
LA CRITIQUE
Résumé : Alors que Tony Stark tente de relancer un programme de maintien de la paix jusque-là suspendu, les choses tournent mal et les super-héros Iron Man, Captain America, Thor, Hulk, Black Widow et Hawkeye vont devoir à nouveau unir leurs forces pour combattre le plus puissant de leurs adversaires : le terrible Ultron, un être technologique terrifiant qui s’est juré d’éradiquer l’espèce humaine. Afin d’empêcher celui-ci d’accomplir ses sombres desseins, des alliances inattendues se scellent, les entraînant dans une incroyable aventure et une haletante course contre le temps…L’INTRO :
Ils sont nombreux, ils sont une équipe, ils sont super-forts, ils ont chacun leur truc, ils vont encore défendre le monde, et ils vont surtout rapporter des centaines de millions de dollars (voire un ou deux milliards, les paris sont lancés) à Marvel/Disney. Oui, on parle bien du retour des Avengers, trois ans après leurs premiers exploits cinématographiques ayant pulvérisé New York City. Iron Man, Hulk, Hawkeye, Thor, Captain America, Black Widow, mais aussi Nick Fury, L’agent Maria Hill, James Rhodes, l’IA Jarvis, Sam Wilson alias Falcon, tous sont de retour, comme leurs interprètes, assortis d’une petite pelletée de nouveaux, côté gentils ou méchants (on vous laisse la surprise). En effet, la franchise accueille au sein de son cast déjà pharaonique, quelques sacrés beaux noms, Elizabeth Olsen dans la peau de Scarlet Witch, Aaron Taylor-Johnson dans le costume de Quicksilver et tout plein d’autres, pendant que l’illustre James Spader prête sa voix au super-vilain de service, le fameux Ultron. Bref, 250 millions de dollars plus tard… Joss Whedon livre ce second volet tant attendu.L’AVIS :
Alors, alors, c’est bien ? On vous entend d’ici. Et on ne va pas vous faire patienter plus longtemps. Fan du premier, vous allez probablement adorer ce second volet, qu’il faut bien avouer, est meilleur. Sans être parfait ou excellent, mais en tout cas supérieur, gommant une partie des principaux défauts de son aîné, mais se chargeant dans le même temps, de quelques autres. Le revers de la médaille de ses ambitions. Pour tenir debout, c’est bien connu, tout est une question d’équilibre. Et voilà en quoi Avengers 2 supplante son prédécesseur. Mieux construit, mieux rythmé, et avec une meilleure gestion de ses personnages fondus dans cette team géante, L’ère d’Ultron assure une meilleure tenue de route, sans doute en partie car débarrassé du devoir de poser les bases de l’univers, ce qui avait eu pour effet de sacrément ralentir la dynamique d’un chapitre inaugural qui s’était révélé bien maladroit dans la narration, au moins sur ce point spécifique. Une entame plus franche qui plonge directement dans l’action, certains personnages plus élaborés (Hawkeye notamment qui a droit à ce que l’on pourrait peut-être concevoir comme le vrai premier rôle), un récit qui comporte moins de trous d’air, et une suite qui est moins égocentrée autour de Tony Stark/Iron Man, auquel le premier offrait un show excessif et tueur pour ses petits voisins.Pour toutes ces raisons évoquées, Avengers 2 est clairement au-dessus. Joss Whedon livre un grand spectacle qui gagne en intensité, proposant un méga-blockbuster clinquant et survitaminé, gonflé aux anabolisants que sont l’action et les effets spéciaux ultra-dominants. L’épique est de retour, plus impressionnant que jamais, le final propose une véritable bataille rangée hallucinante sur plusieurs fronts, digne des intentions de générosité abondante d’un Transformers 3, en ce sens qu’elle dure longtemps, très longtemps, et qu’elle s’affiche comme un moment de bravoure dense et conséquent en plus d’être massif et destructeur. Tout ça, sans oublier bien entendu le fan-service inévitable, et l’humour ravageur. Car Avengers 2 est drôle. Très drôle. Quelques séquences mises en scène avec souffle ne manqueront pas de laisser bouche bée, quelques idées intéressantes ne manqueront pas de séduire les plus exigeants (à l’image des incursions bienvenues dans un intimisme reposant, au milieu du fracas explosif qu’est le film, qui fait péter tous les baromètres à décibels) et l’ensemble essaie de franchir un palier, d’en mettre encore plus plein la vue que son aîné. Il réussit en grande partie à atteindre son souhait en s’enroulant dans une démesure incroyable, laissant s’abattre un orage violent et furieux d’action saisissante. Les amateurs de comics apprécieront l’effort, au moins autant que ceux simplement à la recherche d’un grand moment de cinoche qui en fout plein la vue. Avengers 2, l’ère de l’ultime ? Malheureusement non. Même si les fans se régaleront, sur ce point, c’est une certitude acquise, et même si cette foire aux superhéros témoigne de signes de progression, elle s’enrichit parallèlement de nouveaux défauts qui ne lui permettent pas d’être un long-métrage parfait et mirifique. Trop de personnages finit par tuer les personnages, certains se retrouvant plus que sacrifiés dans ce capharnaüm où il est difficile d’exister. Et ce sont les personnages très secondaires qui finissent par souffrir le plus de ce traitement, traversant parfois le film dans ce que l’on pourrait être à deux doigts de qualifier de caméo pour plaire aux addicts (on pense à Falcon, à Iron Patriot et à quelques autres). Un défaut dû aux velléités de gigantisme de l’affaire, et que l’on retrouve également du côté de la narration générale où Whedon a voulu immerger le spectateur dans un super-spectacle dantesque mais dont la cohérence et la qualité d’écriture finissent par être égratignés par le tout-action permanent laissant peu de répit pour souffler, et peu de marge de manœuvre à l’histoire dramatique pour s’installer, malgré un souhait évident d’y parvenir. On soulignera également une densité tellement forte qu’en contrepartie, elle en devient de fait, moins malléable, dans un ensemble bruyant et parfois fourre-tout, traversé de quelques incohérences et soumis à des choix de casting qui sonnent comme de fausses bonnes idées (la pauvre Elizabeth Olsen, véritable comédienne de jeu et d’émotions, peine à imposer son talent, ici noyé dans une débauche de SFX alors qu’on lit tristement dans son regard, son état de perdition avancé). Enfin, un mot sur la 3D, totalement superficielle, pour ne pas dire inutile (en plus d’être migraineuse), et qui semble devoir sa présence uniquement au fait que le principe est à la mode, et qu’elle rapportera un peu plus d’argent sur la montagne à fric.Bilan. Les fans du premier chapitre ne seront pas déçus par ce second volet qui capitalise sur le meilleur de ce qu’ils avaient pu entrevoir et apprécier, de nouveau conviés à un spectacle encore plus massif et hautement destructeur (quoique la bataille dans New York avait quand même fière allure par moments, quand on y repense). Ils sortiront largement satisfaits (voire surexcités) par ce divertissement de masse ultra-spectaculaire, sans temps morts, mais toujours aussi boursouflé et m’as-tu-vu, assurant le job avec efficacité et générosité mais restant abandonné à une sensation de gros machin bodybuildé subordonnant la qualité de fond et une réelle vision artistique au besoin d’abreuver un show qui se doit d’être exhibitionniste et de montrer ses muscles. Enfin, reste un impératif majeur : aimer ce type de spectacle mastodonte où les neurones grillent sans que les fusibles ne sautent pour les préserver.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux