Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : At the Devil’s Door
Père : Nicholas McCarthy
Date de naissance : 2014
Majorité : 25 Février 2015
Type : Sortie DVD & Blu-ray
(chez Wild Side)
Nationalité : USA
Taille : 1h29 / Poids : NC
Genre : Epouvante
Livret de famille : Catalina Sandino Moreno (Leigh), Naya Rivera (Vera), Ashley Rickards (Hannah)…
Signes particuliers : Déjà auteur du bien sympathique The Pact en 2012, le cinéaste Nicholas McCarthy s’impose tout doucement comme un honnête faiseur dans le petit monde du cinéma de genre.
LE DIABLE AU CORPS
LA CRITIQUE
Résumé : Leigh, jeune et ambitieuse agente immobilière, est chargée de vendre la maison d’un couple mystérieux. Alors qu’elle travaille dur pour trouver des acheteurs, elle rencontre la fille des propriétaires, une jeune femme perturbée… Lorsque Leigh essaie de l’aider, elle se trouve piégée par une force surnaturelle aux intentions bien sombres…L’INTRO :
Pour son second long-métrage après le gentiment flippant The Pact en 2012, Nicholas McCarthy reste dans la veine d’un cinéma d’épouvante qu’il affectionne et s’intéresse à la figure du diable, qui l’aura toujours fasciné au cinéma. Fort de ses références très larges allant de certains classiques du cinéma muet aux films cultes des années 70-80, il tente avec At The Devil’s de ressusciter un cinéma à l’ancienne tout en couplant ses thématiques à un style empruntant aux codes de l’horreur moderne. Passé par Gérardmer cette année, At The Devil’s Door est une petite série B qui se paye une élégante sortie DTV sous le label Wild Side. Côté casting, pas de grandes stars mais un trio de jeunes actrices fort mignonnes avec la talentueuse Catalina Sandino Moreno (révélé par Maria Pleine de Grâce revu récemment dans A Most Violent Year), Naya Rivera (bien connue des fans de Glee) et Ashley Rickards (A Haunted House 2 ou les séries Awkward & American Horror Story). Seule réelle inquiétude, la mention « par le producteur de La Maison au Bout de la Rue« . Ceux qui ont vu ce navet avec une toute jeunette Jennifer Lawrence, comprendront.L’AVIS :
S’il ne viendra pas bouleverser le genre ni damner le pion à la poignée de films cultes emblématiques du créneau (La Malédiction par exemple) par une originalité débordante, At The Devil’s Door surprend à séduire agréablement grâce à la maîtrise de son auteur respectueux des conventions qui ont fait la gloire des ancêtres à sa modeste péloche horrifique, globalement efficace et capable d’afficher quelques séquences foutrement réussies. Dans sa confection générale, At The Devil’s Door est classique. Stylistiquement surtout, Nicholas McCarthy jouant avec des codes très usités. La force de sa série B est ailleurs. Dans sa capacité à surprendre par un dispositif narratif ponctuellement inspiré et dessinant une construction en plusieurs actes qui maintiennent en haleine et relance sans cesse l’intérêt d’un film au final doué d’une mécanique intéressante et d’un scénario en apparence faiblard mais à l’arrivée bien plus malin qu’il n’y paraissait.Dans le contenu, Nicholas McCarthy exploite des thématiques mainte et mainte fois explorées avant lui. Mais le cinéaste est appliqué, rusé et consciencieux, et parvient à trouver un juste milieu entre l’énième brassage d’un sujet classique et le bon petit film d’épouvante titillant certaines peurs séculaires. Mieux, il parvient surtout à conjuguer passé et modernité dans un long-métrage sans grande envergure, mais somme toute très correct et rappelant quelques nobles références, John Carpenter par exemple, toutes proportions gardées bien sûr. Pas forcément tétanisant et s’embourbant parfois dans la conduite des recherches de réponses éclairant son suspens, At The Devil’s Door aura pu gagner en dynamisme mais il a au moins le mérite de déjà bien fonctionner en soi et de nous offrir une alternative aux films de fantômes vengeurs ou avec des fillettes à cheveux sales. Plus important, il a le mérite de rester droit dans ses bottes et dans ses choix, privilégiant un cinéma d’angoisse jouant sur l’atmosphère au lieu de virer au grand bazar final comme nombre de ses confrères. Et à l’heure actuelle, et à plus forte raison dans le registre, c’est beaucoup.
LES BONUS
Les DTV horrifiques souffrent souvent d’un traitement pardessus la jambe. L’éditeur Wild Side aura fait un effort pour soigner la sortie vidéo de At The Devil’s Door en associant à ses caractéristiques techniques très propres (belle image, pistes audio agréables et une interface élégante), une série de suppléments, certes pour beaucoup factuels, mais néanmoins intéressants voire instructifs à défaut d’être très approfondis. Les bonus affichent plusieurs modules qui se révèlent être des featurettes formant dans leur globalité, une sorte de making of découpé en petits segments de courtes durée chacun.
On aura donc droit à un premier module centré sur le personnage de Vera (Naya Rivera), sans doute celui qui a le plus de temps de présence. Vient ensuite un second supplément baptisé « Le diable au cinéma ». Il y est essentiellement question des références qui ont servi à Nicholas McCarthy. On y apprend notamment que côté casting, seule Ashley Rickards était une inconditionnelle du cinéma d’épouvante. L’occasion au passage pour McCarthy, de glisser le traditionnel « avant le film, je ne croyais pas à tout ça, mais depuis… ». Comme son titre l’indique, « Aux Origines du film » revient quant à lui sur la genèse du long-métrage. Nicholas McCarthy y raconte notamment une anecdote étrange, vécue alors qu’il était à Sundance pour y présenter The Pact. C’est le récit flippant d’une mésaventure contée par un chauffeur de taxi qui aura été le déclencheur de son inspiration pour réaliser At The Devil’s Door. La featurette « Le Diable au Corps » donne la parole aux comédiennes du film, où tout le monde se félicite joyeusement, non sans langue de bois et exagération, d’avoir participé à un film différent qui va au-delà du simple d’épouvante. Enfin, dernière partie de ces bonus, les scènes coupées, qui en disent plus long qu’il n’y paraît sur les intentions du cinéaste lors du montage du film. Essentiellement des scènes rallongées d’un plan ou deux, ouvertement évocateurs, dont McCarthy aura finalement préféré se séparer afin d’opter pour plus de mystère. Des bonus assez courts et vite visionnés (mais au moins efficaces et jamais assommants) qui témoignent d’un réel effort de la part de Wild Side, pour accorder un peu d’ampleur et de noblesse à cette sortie vidéo mineure.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux