[Note des spectateurs]
Carte d’identité :
Nom : Astérix, Le secret de la potion magique
Père : A. Astier et L. Clichy
Date de naissance : 2018
Majorité : 05 décembre 2018
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h25 / Poids : NC
Genre : Animation
Livret de famille : Avec les voix de Christian Clavier, Guillaume Briat, Alex Lutz, Alexandre Astier., Elie Semoun, Gérard Hernandez..
Signes particuliers : Nettement moins drôle que le premier.
LES GAU… GAU…, LES GAULOIS !!!
LA CRITIQUE DE ASTÉRIX, LE SECRET DE LA POTION MAGIQUE
Synopsis : À la suite d’une chute lors de la cueillette du gui, le druide Panoramix décide qu’il est temps d’assurer l’avenir du village. Accompagné d’Astérix et Obélix, il entreprend de parcourir le monde gaulois à la recherche d’un jeune druide talentueux à qui transmettre le Secret de la Potion Magique…
Crédibilisé par un premier film d’animation sorti en 2014 et dont on avait pu saluer la réussite (l’excellent Le Domaine des Dieux), le tandem Alexandre Astier et Louis Clichy est de retour avec un nouvel Astérix dont l’originalité est de ne pas reposer sur une BD préexistante mais d’imaginer une toute nouvelle histoire façonnée par l’imaginaire comique d’Astier. Le Secret de la Potion Magique développe l’idée saugrenue que le légendaire Panoramix a besoin de se trouver un successeur car l’âge le guette. Le début d’une folle aventure dans l’univers des druides, avec quand même des romains à baffer, des sangliers à manger et un village de gaulois toujours aussi haut en couleurs.
L’allégresse de retrouver l’univers des « gau-gau, des gaulois » sous la plume du créateur de Kaamelott était évidente. Il y a quatre ans, Alexandre Astier avait su nous faire mourir de rire avec un animé qui conjuguait habilement respect de l’œuvre d’Uderzo et Goscinny et douce folie impayable à grands renforts de gags décalés, d’esprit loufoque et de musiques vintage. C’est ce que l’on espérait retrouver dans ce nouveau chapitre, une comédie pour tous dont les différents niveaux de lecture comiques feraient à nouveau marrer petits et grands pour des raisons différentes. Si la première séquence d’introduction laisse un peu perplexe, on est vite rassurés quand Astier et Clichy lancent leur film tambour battant sur le tonitruant You Spin Me Round de Dead or Alive, images hilarantes des personnages de l’univers en situation à l’appui. Sourires et jambes qui bougent en rythme, on était prêt à repartir pour un tour. Mais l’enthousiasme va vite décliner avec une suite qui va étrangement balayer les points forts de son prédécesseur.
Étonnement, Alexandre Astier et Louis Clichy vont signer un nouveau film dont la paresse va lentement conduire à un scepticisme, qui va à son tour progressivement céder sa place à une torpeur déconcertante. Aux antipodes du film précédent, Le Secret de la Potion Magique joue beaucoup moins la carte de l’humour à niveaux multiples, préférant déployer une aventure dynamique plutôt qu’un esprit de comédie hilarante. A se demander s’il s’agit du même Astier qu’auparavant, ou s’il aurait été bridé avec comme consigne de revenir à quelque chose de plus conventionnel. Pas très drôle et surtout manquant cruellement de folie, ce nouveau film déçoit dans les grandes largeurs et impose un ennui qui se fera surtout ressentir chez les plus grands, contraints de contempler un film davantage imaginé pour un public plus enfantin. Et privé de sa patte humoristique, cet Astérix se retrouve à capitaliser essentiellement sur son histoire. Sauf qu’il n’y a pas de Goscinny derrière puisqu’il ne s’agit plus d’une adaptation. On se retrouve alors devant un récit poussif, pas très palpitant et qui tourne en rond sur lui-même, en plus d’être handicapé par de sérieux problèmes de rythme. Légèrement ennuyeux et peu aidé par un visuel numérique qui semble bizarrement daté dans sa modernité par rapport aux anciens dessins-animés qui ont bercé bien des enfances, Le Secret de la Potion Magique peine à emballer. Enfin, côté casting vocal, difficile de s’habituer au départ de l’emblématique Roger Carel, l’éternelle voix d’Astérix. Remplacé par un Christian Clavier qui connaît bien l’univers pour avoir jouer le personnage dans les plusieurs films live, il faudra un certain temps pour s’accommoder du changement. On finit toutefois par s’y faire, car finalement la principale gêne est ailleurs, dans cette fadeur de l’ensemble qui ne donne qu’une envie, revoir le premier, revoir les dessins-animés, ou revoir le Mission Cléopâtre de Chabat.
BANDE-ANNONCE :
Par David Huxley