Mondo-mètre :
Carte d’identité :
Nom : Space Pirate Captain Harlock
Père : Shinji Aramaki
Livret de famille : Shun Oguri (Albator), Haruma Miura (Yama), Yû Aoi (Mimai), Arata Furuta (Yattaran), Ayano Fukuda (Tori)…
Date de naissance : 2013
Majorité au : 25 décembre 2013 (en salles)
Nationalité : Japon
Taille : 1h50
Poids : 30 millions $
Signes particuliers (+) : Une direction artistique élégante… dans son genre.
Signes particuliers (-) : La technologie employée est toujours aussi vilaine (et ressemble toujours à du jeu vidéo). Le fait que le film soit écrit avec des moufles, ennuyeux comme la mort, confus comme la foire de Paris, maladroit dans la restitution du mythe et que la mise en scène soit horrible, cachée derrière son déluge technologique enterre définitivement l’affaire. Une souffrance.
L’ATROCE BALAFRE CINÉMATOGRAPHIQUE…
Résumé : 2977. Albator, capitaine du vaisseau Arcadia, est un corsaire de l’espace. Il est condamné à mort, mais reste insaisissable. Le jeune Yama, envoyé pour l’assassiner, s’infiltre dans l’Arcadia, alors qu’Albator décide d’entrer en guerre contre la Coalition Gaia afin de défendre sa planète d’origine, la Terre.
Attention, 2013 rime avec le grand retour au cinéma du Corsaire de l’espace balafré ! Albator, le héros mythique qui a nourri l’imaginaire pas mal d’enfances, est ressorti du placard par les studios japonais Toei, qui ont cela dit passablement exploité le mythe ces dernières décennies entre les séries animées et les OAV (en gros des séries de DTV d’animation). Mais avec la mode à succès des reboots et autres retours aux origines d’héros cultes comme Batman ou Superman, la démarche a du sens. Pour la première fois de son histoire, c’est en 3D et en images de synthèse qu’Albator fendra le grand écran aux commandes de son magnifique vaisseau, l’Arcadia. C’est le créateur de la saga lui-même, Leiji Matsumoto, qui supervise ce revival alors que le cinéaste spécialisé dans l’animation Shinji Aramaki (la série des Apleesed) se charge de la mise en scène d’un film à très gros budget et ne lésinant pas sur les moyens, financiers, techniques et humains.
Le retour d’Albator, héros générationnel et véritable phénomène nostalgique encore dans bien des mémoires, suscitait une attente monstrueuse. La déception est du coup à la hauteur de la patience et de l’intérêt excité des fans. Tourné dans cette nouvelle technologie horriblissime qu’est le motion capture de synthèse (façon le Tintin de Spielberg), Albator 2013 en séduira peut-être certains -il en faut- mais bon sang que c’est laid ! Un aspect d’emblée rebutant que la nullité du film ne fera que surligner. A ainsi creuser sa tombe, Albator est pas loin de trouver du pétrole ! Car qu’on se le dise, le film d’Aramaki est une purge cumulant les tares et elles sont si nombreuses qu’on ne saurait même pas par où commencer pour les énumérer.
Premier point, un personnage vidé d’une bonne partie de ses caractéristiques, la mélancolie poétique en tête. Deuxièmement, une narration redondante tournant à vide et qui ne trouve jamais ni cœur ni coffre dans la stupidité de son récit cumulant des twists ridicules dont on se contrefout éperdument de toute manière. Troisièmement, une mise en scène épouvantable se cachant derrière son déluge technologique pour impressionner au lieu d’essayer de donner caractère et personnalité à ce gloubi boulga infâme et confus qui nous ramène à ce qui se fait de pire ne matière de Space Opera. Rappelez-vous le nanardesque Space Battleship, pour ceux qui sont tombés sur ce piètre DTV nippon… Eh bien Albator est son pendant en images de synthèse. De quoi situer le niveau.
Enlisé dans un ennui intersidéral, Albator nous fait osciller entre roupillons gênés devant ses tunnels de dialogues sentencieux et réveils brusques face à des séquences de batailles galactiques si hideuses qu’on souhaite rapidement… retourner à notre dodo plus confortable. Nostalgiques, fuyez. Les autres… Fuyez aussi. Cette débauche ambitieuse de spectacle grandiose flirte avec la torture oculaire et si l’on sauvera une direction artistique quand même très travaillée, il n’empêche qu’on a hâte de vite oublier ces quasi deux heures bien désagréables que notre migraine post-projection nous rappelle encore
Bande-annonce :
Par Nicolas Rieux