Mondo-mètre :
Carte d’identité :
Nom : Texas Killing Fields
Parents : Ami Canaan Mann
Livret de famille : Sam Worthington, Jeffrey Dean Morgan, Chloë Grace Moretz, Corie Berkemeyer, Trenton Perez…
Date de naissance : 2011
Nationalité : États-Unis
Taille/Poids : 1h44 – Budget N.C.
Signes particuliers (+) : Une ambiance lourde et intéressante. Soigné.
Signes particuliers (-) : Un important manque de rythme. Un scénario trop décousu. Une réal très télévisée. Un manque de caractère et de singularité.
TEXAS KILLING FILLE (DE…)
Résumé : Un meurtre atroce est commis à Texas City et le corps retrouvé dans le terrain vague de Killing Fields. Dans le comté voisin, une jeune fille a disparu puis une seconde…
Réalisatrice (et accessoirement fille du grand Michael Mann) ayant œuvré sur des séries télé policières, Ami Canaan Mann signe avec Texas Killing Fields son second long-métrage s’inscrivant dans la droite lignée de son travail passé. Multi-nominé à la Mostra de Venise, son film oscille entre le polar sombre à enquête complexe et le thriller crépusculaire à ambiance, Mann fille baladant sa caméra dans un Texas aux accents de la Nouvelle-Orléans du Dans la Brume Electrique de Tavernier. Une ambiance lourde, pesante, délétère, chargée, soutenant un récit semi-policier froid et tendu nous plongeant dans les méandres d’un lieu étrange presque surréel.
Si le film de la jeune cinéaste se veut hypnotisant, envoûtant, cherchant à impliquer le spectateur dans cette enquête glauque, dans cette plongée dans une sorte d’enfer local tout en dévoilant l’imagerie d’une campagne texane isolée et appauvrie par la crise et la course d’une Amérique à deux vitesses, dommage qu’il manque cruellement de caractère, d’un point de vue et d’un fil conducteur plus clairement établi. Maladroitement écrit rendant le projet brouillon, on pressent pourtant le grand film, la belle œuvre qui aurait pu s’inscrire dans la veine des Zodiac de Fincher ou du précité film de Tavernier, de par son atmosphère sombre et électrique. Texas Killing Fields n’est incontestablement pas dénué de qualités mais manque d’une construction plus solide, d’un scénario moins fouillis et bancal, délesté de sa trop grande confusion au lieu d’être au contraire plus carré et concis, la cinéaste semblant se perdre elle-même dans son histoire décousue.
Clairement inspiré de certaines références, on notera en tout cas une ambiguïté dans la mise en scène cherchant à se montrer très cinématographique mais handicapée par le passif et l’expérience télévisuelle d’une jeune cinéaste à fort potentiel mais qui a encore beaucoup à apprendre pour parvenir à plus de consistance et de force délivrée dans le résultat. Dans tous les cas, il y a quelque chose de pas inintéressant dans cette œuvre qui aurait pu être transcendée à un tout autre niveau avec plus de personnalité et de puissance. On sent où Ami Mann veut en venir et si dans l’idée on ne peut qu’acquiescer sur les intentions, les défauts rattrapent malheureusement sa tentative. De belles choses persistent mais l’essai est insuffisant pour convaincre.
Bande-annonce :