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DIAMANT BRUT d’Agathe Riedinger : la critique du film

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Nom : Diamant Brut
Mère : Agathe Riedinger
Date de naissance : 20 novembre 2024
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h43 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de Famille : Malou Khebizi, Idir Azougli, Andréa Bescond

Signes particuliers : Un peu trop fragile.

Synopsis : Liane, 19 ans, téméraire et incandescente, vit avec sa mère et sa petite sœur sous le soleil poussiéreux de Fréjus. Obsédée par la beauté et le besoin de devenir quelqu’un, elle voit en la télé-réalité la possibilité d’être aimée. Le destin semble enfin lui sourire lorsqu’elle passe un casting pour « Miracle Island ».

 

JEUNE FILLE EN QUÊTE DE GLOIRE

NOTRE AVIS SUR DIAMANT BRUT

Que faisait-il exactement en compétition officielle à Cannes ? On se poserait toujours la question si l’explication n’était pas aussi simple, en l’occurrence à aller chercher dans le fait que chaque année, le festival aime avoir au moins un premier film dans la compétition. L’an dernier c’était Banel et Adama, cette année c’est lui, Diamant Brut de la réalisatrice Agathe Riedinger. Et même constat pour l’un comme l’autre, leur place aurait été mieux dans des sélections parallèles, Un Certain Regard ou la Quinzaine des Réalisateurs. Marquant donc les débuts dans le long-métrage d’Agathe Riedinger, Diamant Brut dresse le portrait d’une jeune femme qui, à l’image du titre, rêve de devenir un diamant. Brute de décoffrage, Liane est déterminée à s’imposer dans la vie pour sortir de sa condition sociale qu’elle juge misérable. Son idée ? Devenir la prochaine star de télé-réalité. Elle est persuadée qu’elle a tout pour y parvenir et essaie de s’en donner les moyens.

C’est un portrait à la fois émouvant et un peu pathétique que donne à voir Agathe Riedinger de cette jeunesse perdue d’aujourd’hui, qui rêve de célébrité et d’argent facile plutôt que de dignité et de travail. L’ascenseur social, c’est mieux que l’escalier, c’est plus rapide et moins fastidieux. Mais si le fond est d’une indéniable pertinence dans ce qu’il entend raconter avec justesse, Diamant Brut peine à aller plus loin que sa simple démonstration, et manque de consistance.

Dans un premier temps, le film d’Agathe Riedinger intrigue, amuse, fascine. On a l’impression d’assister à l’émergence d’une Andrea Arnold à la française avec ce regard social brut et épris d’authenticité façon Fish Tank, Americain Honey ou son dernier Bird, regard au service d’une tentative de portrait sociétal sur une génération déconnectée de la réalité. Mais progressivement, l’entreprise se délite doucement. Diamant Brut tourne en rond faute d’avoir grand chose à dire de plus que son idée première et d’émouvante, sa jeune héroïne finit par agacer. Surtout quand son parcours est surligné par un scénario caricatural et la répétition des mêmes scènes, gâché par une mise en scène brouillonne qui hésite entre le vrai capté à vif ou les motifs arty déguisés, et plombé par une forme de condescendance auteuriste envers son sujet.

Diamant Brut échoue dans la plupart des choses qu’il souhaitait entreprendre. Malgré une formidable jeune interprète qui met beaucoup de cœur à l’ouvrage (et que l’on espère revoir), le film d’Agathe Riedinger était trop fragile pour la prestigieuse compétition officielle. Mais au-delà de ça, méritait-il surtout une quelconque mise en valeur cannoise ? On en doute car tout cela enfonce au final des portes ouvertes sans trop savoir quoi faire d’un sujet pourtant éminemment actuel et intéressant.

 

Par Nicolas Rieux

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