EQUALIZER 3 de Antoine Fuqua : la critique du film

Plus discret à l’écran ces dernières années (seulement deux films depuis The Equalizer 2 il y a 5 ans), Denzel Washington ressort les flingues et la moue mélancolique de Robert McCall pour un troisième volet de la saga toujours pilotée par Antoine Fuqua derrière la caméra. Après un premier opus plutôt correct suivi d’un second très décevant, ce troisième volet clôturant les aventures de Denzel en « Equalizer » peine à faire pencher la trilogie du bon côté de la balance. Direction le sud de l’Italie pour notre justicier, qui va devoir reprendre du service quand ses nouveaux amis locaux sont menacés par la Mafia locale. Sa Dolce Vita perturbée, Denzel l’Equalizer reprend du service et se vénère.

The Equalizer 3 tente un truc. Il essaie de concocter un « thriller vague à l’âme », comme si l’esprit actioner s’évaporait dans des effluves de mélancolie pour laisser derrière lui un drame sombre sur la recherche d’apaisement d’un homme abîmé. Ok. La mine marquée et l’œil lourd façon le basset de Télé Z, Denzel Washington traîne sa bedaine sous le soleil italien. Il déambule, il boit du thé, il apprécie de le charme des petits villages, il re-boit du thé, il profite de la compagnie de gens simples, il re-re-boit du thé, il visite en mode flegmatique épuisé, il re-re-re-boit du thé… Et de temps en temps, un peu d’action violente opposant sa figure christico-charismatique et les tronches ratatinées de la Camorra. Et nous ? Bah on se fait chier. Et pas qu’un peu. The Equalizer 3 flâne paresseusement, flirte avec la sieste tranquille, et si dans son étonnante absence de rythme on peut profiter de l’exploration de conflits moraux au sein d’un film qui évolue dans un entredeux stylistique, cet opus plus humain que trépidant ne procure jamais le moindre frémissement excitant. Car au final, ni le côté actioner ni le côté polar nihiliste ne fonctionnent.