Nom : Avatar : The Way of Water Père : James Cameron Majorité : 14 décembre 2022 Type : sortie en salle Nationalité : USA Taille : 3h13 / Poids : 250 M$ Genre : SF
Synopsis : Se déroulant plus d’une décennie après les événements relatés dans le premier film, AVATAR : LA VOIE DE L’EAU raconte l’histoire des membres de la famille Sully (Jake, Neytiri et leurs enfants), les épreuves auxquelles ils sont confrontés, les chemins qu’ils doivent emprunter pour se protéger les uns les autres, les batailles qu’ils doivent mener pour rester en vie et les tragédies qu’ils endurent.
LA CLAQUE DE L’EXPERT
NOTRE AVIS SUR AVATAR 2
Allez les enfants, on arrête de faire mumuse, on range ses jouets, papa est rentré à la maison, et c’est l’heure de la leçon. Leçon car oui, Avatar 2 est une masterclass. Celle d’un James Cameron qui, du haut de ses bientôt 70 ans, vient de ringardiser instantanément tous les jeunes héritiers de son cinéma.
On s’en souvient comme si c’était hier. Décembre 2009, à la sortie de la projection d’Avatar, on était partagé entre émerveillement et mélancolie. Émerveillement car le spectacle était total. Mélancolie car à peine quittée, on n’avait qu’une envie, retourner sur la belle Pandora. Il aura fallu attendre 13 ans pour que le rêve se concrétise. Il devait sortir en 2016, puis en 2017, puis en 2018 et ainsi de suite. Avatar 2 n’a eu de cesse d’être repoussé, parce qu’il y a eu du retard dans la production, parce qu’il y avait la concurrence de Star Wars, parce qu’il y a eu la pandémie. Mais cette fois, c’est la bonne. Décembre 2022, James Cameron s’apprête à écrire une nouvelle page de l’histoire du cinéma. Rien que ça ?! Oui encore. Avec Avatar : La Voie de L’eau, le roi Cameron vient rappeler (si tant est qu’on l’ait oublié) à quel point il est un génie. Un génie visionnaire, un génie visuel, un génie conteur. En somme, les trois fondamentaux de cette nouvelle épopée pandorienne. En somme, les trois fondamentaux du cinéma de James Cameron. Avatar : La Voie de L’eau est un grand film. Un immense film même. Le genre de spectacle absolu qui écrit en lettres dorées le mot « cinéma ». On est face à du pur cinéma, un film qui convoque tout ce qui rend le septième art si fabuleux quand toutes les planètes s’alignent. Ce pouvoir magique d’emporter le spectateur loin et ailleurs. Loin de son fauteuil, ailleurs que notre monde. Durant 3 heures, on a voyagé, on a vibré, on a pleuré. En bref, on s’est régalé.
Il y a les « J’ai adoré Avatar, j’ai hâte de voir le 2 ! » et les « J’ai pas aimé Avatar, est-ce que ça vaut le coup de voir le 2 ?« . Deux cas de figure, une même réponse : oui. Déjà parce que ce second opus des aventures des hommes bleus défendant leur planète contre ceux venus du ciel est infiniment plus pensée, développée, travaillée, brillante. A tel point que si l’on n’était pas obligé de le replacer dans son contexte et dans son époque, on pourrait presque dire qu’Avatar était un galop d’essai avant le vrai film. Il faut se rendre à l’évidence, Avatar : La Voie de L’eau fait tout mieux que le premier. La seule chose qui lui manque, logiquement, c’est l’effet de surprise.
D’abord, il y a la technique. Cette suite treize ans plus tard est folle, la preuve que James Cameron est toujours à la pointe des possibilités du cinéma. Il espérait être le premier à proposer un blockbuster en 3D sans lunettes. Sur ce point, il faudra patienter encore un peu. Mais sur le reste, quelle claque ! Quelle 3D surtout !! James Cameron prouve que l’on aurait tort d’enterrer une technologie qui n’a finalement jamais réussi à vraiment s’imposer sur la durée. Le maestro la maîtrise avec une grâce absolue. Les premières minutes épatent tant leur beauté immersive sert la plongée dans les magnifiques forêts de Pandora. Mais le vrai tour de force viendra plus tard, quand le film délocalise son intrigue sur les eaux. La 3D sub et sous-marine proposée par James Cameron est dingue, sublime, intense, d’une beauté sidérante. Elle sert une immersion comme jamais. D’autant quand elle est couplée à la HFR (technique dépassant le traditionnel 24 images / seconde pour donner plus de fluidité aux mouvements). L’entame en est d’ailleurs perturbante et demandera un temps d’adaptation pour passer au-dessus de cette impression de sur-netteté de l’image, tellement parfaite qu’elle donne au visuel un côté presque trop « vidéo » ébranlant ainsi la barrière qui sépare le réalisme absolu du cinéma rêveur. Une fois l’œil habitué, Avatar 2 est un monument, un chef-d’œuvre technique qui ne propose plus de voir un film mais définitivement de vivre un film. A plus forte raison pour les chanceux qui auront l’occasion de voir le film en Dolby Atmos et qui, de fait, profiteront de l’impressionnant travail sonore qui accompagne la magie visuelle. Une ribambelle de séquences laissent les yeux totalement écarquillés devant un résultat qui prend instantanément 10 ans d’avance sur tout ce qui se fait aujourd’hui.
Ensuite, il y a la mise en scène. Cameron est un génie visionnaire mais cela ne servirait à rien si cette aptitude n’était pas associée à un réel génie formel. Et bordel que c’est beau ! Quel chef-d’œuvre visuel ! James Cameron se laisse encore aller à une poésie picturale qui n’a d’égale que dans la hardiesse des scènes d’action. On parlait de masterclass donnée par le metteur en scène, elle est aussi dingue que sans limite. Avatar : la voie de l’eau est d’une beauté merveilleuse à crever. Chaque plan relève d’une composition pensée durant des mois. L’univers de Pandora n’a jamais été aussi beau, que ce soit sur terre, dans les airs ou dans les mers. Parce qu’encore une fois, James Cameron déploie un imaginaire foisonnant de d’idées, de détails, de trouvailles. Un imaginaire faisant de Pandora une sorte de paradis perdu constamment animé par la grâce (et abimé par la cupidité humaine). Mais la mise en scène de Cameron ne se limite pas à un enchaînement de jolis plans naturalistes sublimant la faune et la flore pandoriennes. Le cinéaste fait preuve d’une virtuosité à toute épreuve dès que sa caméra se met en marche. Les scènes épiques laissent bouche bée, les scènes d’action brillent par leur nervosité tandis que les scènes plus intimistes arrachent le cœur.
Et enfin il y a l’histoire. Certains voyaient en elle le point faible du premier Avatar, parfois moqué comme étant un Pocahontas extraterrestre. Ce qui était faux en soi car créer tout un univers fait aussi parti d’un scénario et si la trame était simple dans l’absolu, Cameron avait su l’enrichir avec un imaginaire foisonnant. Mais qu’on se le dise, le scénario d’Avatar : la voie de l’eau est infiniment plus riche, dense et profond que celui de son aîné. Plus de personnages, plus de diversité dans les trames de chacun, plus d’enjeux, plus de fond dans le propos humaniste et écologique, l’histoire d’Avatar 2 va bien plus loin, bien au-delà de ce que l’on était en droit d’attendre. Avec elle, James Cameron rappelle à quel point il est un conteur hors pair. Il offre un gigantesque voyage, s’appuie sur une aventure collective épique, complexifie les interactions et les trajectoires personnelles, efface l’impression de manichéisme du premier, il développe un vrai propos passionnant sur l’écologie, mais aussi sur le droit à la différence, les liens familiaux, l’humanité, la xénophobie… Avatar 2 est un bijou narratif, un blockbuster complexe pouvant nourrir des débats passionnés sur les possibilités qu’il ouvre pour la suite de la saga et brillant par sa gestion de tous les sentiments. On angoisse, on s’amuse, on pleure, tout y passe dans un spectacle total traversant tout le spectre des émotions avec des séquences d’émerveillement absolu, des scènes d’action spectaculaires d’une intensité à s’en ronger les ongles, et des moments déchirants du genre à vous en arracher tripes et cœur. Parce qu’en plus d’être plus dense et riche, Avatar 2 est aussi plus sombre. Ou disons que sa capacité à être plus lumineux sur certains points trouve du répondant dans sa capacité à explorer une noirceur terrible. L’énième preuve d’un film brillant dans sa capacité à faire le grand écart avec une dextérité épatante.
Avatar 2 est un peu la somme du cinéma de James Cameron, voire une forme d’aboutissement du cinéma spectacle total mâtiné d’une profonde déclaration d’amour envers la force du septième art. Outre les nombreuses références à ses films passés, La Voie de L’eau est une sorte de conjugaison, comme si Abyss rencontrait Star Wars et Danse avec les loups. Épopée grandiose (qui ne fait que commencer), Avatar : la voie de l’eau est bel et bien un monument qui fera date malgré ses petites imperfections aisément pardonnables. On ne que ployer le genou devant tant de puissance mythologique et spirituelle, devant tant de générosité palpitante, devant tant d’émotions dévastatrices (putain que c’est bouleversant !), devant tant de maestria technique et artistique, devant un tel degré de précision et d’étoffe de l’imaginaire (on pourrait presque passer à côté d’une scène juste parce qu’on est trop occupé à admirer un poisson ou une plante lumineuse). Fa-bu-leux et déjà envie de retourner sur Pandora au plus vite.
Par Nicolas Rieux
One thought on “AVATAR : LA VOIE DE L’EAU de James Cameron : la critique du film”
Plus de personnages ? A part 1 méchant et la famille de Sully, il y a vaguement la famille du chef, une baleine… et c’est tout.
Là où le premier film alignait nettement plus de personnages aux enjeux propres…
Plus de personnages ? A part 1 méchant et la famille de Sully, il y a vaguement la famille du chef, une baleine… et c’est tout.
Là où le premier film alignait nettement plus de personnages aux enjeux propres…