Mondo-mètre :
Carte d’identité :
Nom : Tron
Père : Steven Lisberger
Livret de famille : Jeff Bridges (Flynn/Clu), Bruce Boxleitner (Alan Bradley/Tron), David Warner (Ed Dillinger/Sark), Cindy Morgan (Yori/Lora), Barnard Hughes (Gibb), Peter Jurasik (Crom)…
Date de naissance : 1982
Nationalité : USA
Taille/Poids : 1h36 – 17 millions $
Signes particuliers (+) : Les effets spéciaux et le sujet avant-gardiste pour l’époque.
Signes particuliers (-) : Qu’est-ce que le film a vieilli… dépassé aujourd’hui, Tron était condamné a n’exister que dans son époque et contexte. Il n’en demeure qu’une kitscherie difficile à revoir.
SUPER SUPER SUPER MARIO BROS
Résumé : Flynn, concepteur de jeux vidéo, se fait arnaquer par son ancien employeur. Pour prouver ses droits, il infiltre un ordinateur surpuissant et intelligent. Mais quand ce dernier découvre la présence de Flynn, il le téléporte dans un jeu vidéo…
Tron est plus qu’un film, il est une œuvre culte pour une époque, une génération, une œuvre traduisant un contexte historique et technologique en proie à la montée en puissance d’une nouvelle ère fondée sur les avancées de la robotique et de l’informatique. C’est sous la bannière Disney que le cinéaste Steven Lisberger (finalement connu que pour cet unique film bien qu’il en ait réalisé quelques autres mais peu et mineurs) passionné de technologie informatique, va tenter se lancer dans le pari dingue d’un film totalement avant-gardiste essayant de traduire en images un univers à l’époque inconnu du grand public et bien mal maîtrisé même par les connaisseurs. Un univers alors en plein essor, en pleine construction et développement que Lisberger va tenter de concevoir, de modéliser et de traduire visuellement en ayant recours, et ce sera une première amusante au vu du sujet, à l’ordinateur pour les effets spéciaux. Du coup sujet central dans et dehors du film, l’informatique va à la fois être présentée dans toute sa complexité au grand public via un divertissement populaire et accessible au plus grand nombre et va au passage servir à bâtir le film qui va parler d’elle.
Lisberger va construire un film extrêmement riche en symboles et en symbolique, glissant partout de nombreux clins d’œil, références et source d’études que les fans ou acharnés pourront débusquer, étudier, penser. C’est très certainement ce soin apporté, cette richesse des détails et cette volonté de révolutionner et de se poser en avance sur son temps pour faire quelque chose d’inédit (semblable quelque part à la façon dont est conçu les Star Wars de George Lucas) qui va faire de ce Tron un objet de culte, un classique, certainement déroutant et intrigant pour le public de l’époque mais intéressant pour nous, fort d’un recul important.
Un recul qui va, en revanche, être à la fois un intérêt et un handicap pour cette première version de Tron, cette version originelle pourrait-on dire aujourd’hui. Car cette époque est révolue et la technique qui l’habitait avec elle. Le gros handicap du film de Steven Lisberger est de reposer quasiment entièrement sur sa technique avant-gardiste et révolutionnaire. Mais c’était en 1982, il y a presque 30 ans. L’informatique n’en était qu’à ses balbutiements, loin de l’utilisation que l’on en fait aujourd’hui, loin de sa popularité aussi. Et cette technique si novatrice à l’époque, est considérablement datée aujourd’hui. Incontestablement, si l’on fait l’effort de se projeter dans l’époque concernée, Tron était quasiment un tournant dans l’histoire du cinéma des années 80 et un véritable tour de force visuel. Il est du moins un date importante, un film pionnier en plus d’être une œuvre visionnaire en avance sur son temps. Par ailleurs, c’est aussi un excellent film plaisant, à l’histoire palpitante et passionnante. Il apparaît en revanche aujourd’hui, comme un sympathique film au charme kitsch indéniable ayant tristement par contre considérablement souffert du temps et des évolutions technologiques des techniques cinématographiques. Le découvrir pour la première fois aujourd’hui est un plaisir certes, mais qui demande des efforts colossaux pour passer outre son aspect daté tant plastiquement que thématiquement (car l’électronique en 1982 n’a plus rien à voir avec celle en 2011). Le redécouvrir en revanche, pourra être un agréable moment de plongée nostalgique dans une époque.
Néanmoins, on comprend vite pourquoi Tron fut une oeuvre culte qui aura marqué les esprits. Dommage que son postulat même, soit son principal défaut. Beaucoup de films vieillissent mal et Tron n’est pas le seul. Et certains restent tout de même facilement regardables aujourd’hui. Mais malheureusement, celui-ci aura vieilli plus vite que les autres car son avant-gardisme, sa principale force, a pris une claque spectaculaire avec les années. Et se pose alors la question : que reste t-il un film avant-gardiste quand il ne l’est plus…? Un brin de nostalgie peut-être ? Toujours est-il que Tron ne peut rien faire contre un fait inéluctable, ce sont toujours les films usant des technologies les plus nouvelles pour une époque qui vieillissent les premiers et les plus vite. Mais quand même, pour bien des points et pour son incroyable univers passionnant, réflexif et visionnaire sur la place que prend et risque de prendre l’informatique dans la vie humaine, Tron est l’un des grands Disney des années 80 et un grand film tout court. Un remake a vu le jour le jour récemment. Et son manque de profondeur et d’intelligence ne vient qu’affirmer et renforcer les qualités de cette version d’origine.
Bande-annonce :