De passage en France à l’occasion de l’hommage qui lui a été rendu au dernier festival de Deauville, nous avons pu rencontrer Jeff Goldblum, célèbre pour ses rôles dans La Mouche, The Big Chill, Jurassic Park ou encore Independence Day. Entretien avec l’un des comédiens les plus gentils de la planète !
C’est un plaisir de vous rencontrer ici à Deauville. Vous savez que le public français vous aime beaucoup, quel est votre ressenti par rapport à cet hommage qui vous est rendu pour votre brillante carrière ?
Jeff Goldblum : Vraiment, mais je l’aime aussi ! J’aime beaucoup les français aussi, les trouve géniaux, nous sommes de bons voisins, amis, frères et sœurs. Les français font partie des meilleurs dans le monde du cinéma et dans l’art cinématographique. Il faut rappeler qu’ils ont créé le cinéma grâce aux frères Lumière et depuis, ils mènent le monde du cinéma avec une belle qualité de films. Concernant ce prix, je suis ravi, éternellement reconnaissant et sincèrement honoré ! C’est formidable, toute ma famille est venue avec moi, je suis extrêmement touché, voire même un peu étouffé psychologiquement. Mais c’est vraiment merveilleux.
Vous recevez cet hommage car vous êtes considéré comme une icône par plusieurs générations, comment vous sentez vous vis à vis de cette image ?
Jeff Goldblum : Je ne sais pas s’il y a vraiment quelque chose à ressentir (rires), je ne sais même pas si c’est vrai, mais pour les personnes qui me considèrent ainsi, c’est très agréable et flatteur. Je me sens surtout chanceux d’avoir pu organiser ma vie et mon temps autour du cinéma et du métier d’acteur, d’avoir pu travailler avec de très bons réalisateurs, et d’avoir été dans de bons films. Je me sens très chanceux car ça n’arrive pas automatiquement à tout le monde, et j’ai pu l’exercer longtemps, dans des films que les gens ont appréciés. Je crois que je me suis toujours senti comme un acteur « passable » demandant constamment des conseils à ses mentors. Mes professeurs me disaient qu’il fallait au moins vingt ans de métier pour se considérer comme un « acteur » et qu’après, c’était une vie entière de progrès. Mais je me considère quand même comme un retardataire car je suis aujourd’hui, sur le point de réaliser ce que je pense être mon meilleur travail. Je le ressens comme ça.
Si on remonte le fil de votre carrière, bien qu’elle soit loin d’être terminée, avez-vous un film ou un rôle que vous affectionnez tout particulièrement, un rôle dont vous êtes vraiment très fier ?
Jeff Goldblum : C’est une bonne question. Comme je l’ai dit, j’essaie toujours de faire mieux et récemment, j’ai regardé quelques-uns de mes anciens films, et je ne suis pas vraiment à l’aise avec le travail que j’ai fourni à l’époque. Mais si on progresse et qu’on s’améliore en revoyant ces choses faites par le passé, on peut envisager comment faire les choses autrement dans le futur. Donc je pense que j’aurai tendance à préférer les choses plus récentes. J’ai aimé jouer dans des films Jurassic World : Fallen Kingdom, j’ai aimé travailler sur Thor Ragnarok avec Taika Waititi, j’ai aimé tourner avec Wes Anderson… J’aime vraiment ses films, comme Le Grand Budapest Hotel. J’ai aussi un petit rôle de voix off pour un prochain film qu’il prépare en stop-motion, et qui s’appellera Isle of Dogs. Voilà, je dirai que je suis plutôt fier de ces films là. Et je suis surtout très impatient d’attaquer mon prochain film. Si tout ce passe bien, je commencerai à travailler sur ce projet dans un mois, un projet dans lequel je suis actuellement immergé, j’ai encore travaillé dessus aujourd’hui même, dans ma chambre d’hôtel. J’ai revu les dialogues de mon personnage etc… C’est un film qui va être réalisé par Rick Alverson, et il va être extrêmement intéressant.
A propos de vos prochains projets, vos fans attendent avec impatience le nouveau Jurassic World. Pouvez-vous nous parler du tournage ? C’est votre grand retour dans Jurassic Park !
Jeff Goldblum : Oui, je ne sais pas si je peux trop vous en parler car c’est l’un de ces gros films où l’on ne voudrait pas révéler quelque chose d’important. Mais je vais vous révéler un secret : il y aura des dinosaures et les humains vont avoir de problèmes ! (rires). Ils ont décidé de faire revenir mon personnage, mais si ça se trouve, je serais coupé au montage ! J’ai tourné une scène à Londres où Ian Malcolm est une fois de plus en train de partager ses convictions profondes et sa croyance en une éthique dans ces temps d’avancées scientifiques et de prouesses technologiques. Il explique comment aujourd’hui, nous devons faire preuve de sagesse et ne pas laisser le profit ou le show-business nous mener à une mauvaise utilisation de la puissance scientifique.
J’imagine que vous étiez heureux de revenir dans Jurassic Park ?
Jeff Goldblum : Oui effectivement, j’étais très heureux ! Je m’étais régalé à faire les deux premiers Jurassic Park, et à travailler avec Steven Spielberg. C’était génial, et je suis ravi de revenir dans cet univers avec Juan Antonio Bayona. C’est un très bon réalisateur ! Avez-vous déjà vu ses films ? Quelques minutes après minuit, The Impossible… Je les ai tous vus et je trouve que c’est un artiste très talentueux, très passionné, avec beaucoup d’énergie. C’était très sympa de travailler avec lui.
Mais avant Jurassic World, votre prochain film à l’affiche sera Thor Ragnarok…
Jeff Goldblum : Oui, Thor Ragnarok va bientôt arriver sur les écrans, le 3 novembre prochain aux Etats-Unis. Et ça sera formidable, tout ça grâce a Taika Waititi qui avait réalisé Vampires en toute intimité, un film que j’apprécie beaucoup. Il a aussi créé la série Flight of the conchords dont je suis absolument fou, mais aussi Boy ainsi que Hunt for the Wilder People. J’ai vu tous ses films et je le trouve brillant. Si vous le rencontrez un jour, vous allez voir, il est vraiment très marrant et charmant. Et puis quelle distribution impressionnante ! Il n’y a pas seulement Chris Hemsworth, j’avais tourné Resurgence avec son frère Liam d’ailleurs, il y a aussi Tom Hiddleston avec qui j’ai fait quelques scènes, Tessa Thompson et Rachel House, sans compter Idris Elba, Anthony Hopkins et Cate Blanchett, avec qui j’avais tourné La Vie Aquatique. Une sacrée distribution.
Merci à Jeff Goldblum, Céline Petit et le festival de Deauville.
Propos recueillis par Nicolas Rieux pour Mardi Cinéma. Traduction : Bastien Louy.