Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : The Purge : Election Year
Père : James DeMonaco
Date de naissance : 2016
Majorité : 20 juillet 2016
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h48 / Poids : 10 M€
Genre : Thriller, Epouvante
Livret de famille : Frank Grillo, Elizabeth Mitchell, Mykelti Williamson…
Signes particuliers : Un troisième opus intelligent sur le fond, très moyen sur la forme.
GUN « BLESSE » AMERICA
LA CRITIQUE DE AMERICAN NIGHTMARE : ELECTIONS
Résumé : Une sénatrice américaine se lance dans la course à l’élection présidentielle en proposant l’arrêt total de la Purge annuelle. Ses opposants profitent alors d’une nouvelle édition de cette journée où tous les crimes sont permis pour la traquer et la tuer… En attendant de voir jusqu’où elle ira dans l’exploitation de son champ des possibles offert par son univers original, la saga American Nightmare s’offre un troisième acte qui lui permet de revendiquer le statut de trilogie, trilogie au passage globalement cohérente passée la déception initiale de ne pas avoir eu à se mettre sous la dent, de l’horreur pure et dure. Après un thriller avec le premier, puis un actioner avec le second, Elections semble un peu croiser les dispositifs de ses deux opus précédents, dans un nouveau chapitre qui enfonce le clou sur la seule véritable qualité indéniable attribuée à la franchise : son sous-texte politisé.Un peu plus violent que ses aînés mais toujours en se retenant de vraiment vriller vers l’horreur, Elections a le mérite de mieux affirmer et affiner son discours sociétal aux idéaux clairement engagés. Dans sa première moitié, ce nouvel opus déploie encore une fois une allégorie sans détour de l’Amérique actuelle, coincée entre les valeurs passéistes qu’elle a elle-même érigée, et sa volonté d’y remédier barrée par l’impuissance de pouvoir revenir sur ce qui a été gravé dans le marbre de la constitution. On pense bien sûr au fameux port d’armes, institution tragiquement inaliénable qui semble quasi-indestructible. Et tout le concept de la « purge » de renvoyer à cette notion qui fait tant débat outre-Atlantique, entre de nouveaux-venus en politique désireux d’éradiquer le fléau, et des anciens conservateurs prêt à tout pour préserver ce droit stupide. Encore une fois, c’est dans son propos général que la saga American Nightmare se montre intelligente. Mais les limites du film se dessinent vite tout autour de cette intéressante radiographie d’une Amérique à la dérive, cynique et abandonnée à sa folie désormais incontrôlable.Derrière le discours politico-sociétal, le meilleur visage de ce Elections, s’impose un film placé sous l’ombre de Carpenter (Assaut ou New York 1997 rôde au-dessus de l’entreprise) et autre Walter Hill. Mais le tâcheron James DeMonaco n’est ni l’un ni l’autre, et son script ne suit pas, ou plus. Malgré ses qualités de fond, ce troisième chapitre s’embourbe petit à petit dans sa redondance, son dispositif narratif de survival urbain s’essouffle et le résultat semble éprouver toutes les peines du monde à voguer jusqu’à son terme, qu’il atteint bien péniblement. Et le résultat de décevoir encore, avec univers sombrement dystopique toujours aussi passionnant mais contrarié par une absence de talents, devant et derrière la caméra. Confié à de meilleures mains, American Nightmare : Elections aurait pu avoir une bien fière allure. En l’état, il n’est que moyen, trop moyen.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux