La jeune et ravissante Alison Brie (Community) était de passage au festival de Deauville pour y défendre la délicieuse comédie romantique JAMAIS ENTRE AMIS, où elle partage l’affiche avec Jason Sudeikis. Le film est actuellement en salles et nous avons pu nous entretenir un moment avec elle, pour évoquer ce premier grand rôle au cinéma.
Jake et Lainey ont perdu ensemble leur virginité sur un coup de tête à l’université. Quand ils se recroisent 12 ans plus tard à New York, ils réalisent tous les deux qu’ils sont devenus des champions de l’infidélité. Prêts à tout pour trouver des solutions à leur problème, ils s’engagent dans une relation platonique sans tabous afin de s’entraider dans leur quête du véritable amour.
C’est la première fois que vous tenez le rôle principal d’un film au cinéma. Comment l’avez-vous vécu ? On imagine qu’il devait y avoir beaucoup plus de pression ?
Alison Brie : Oui, absolument. Cela a demandé plus de préparation et il y avait plus de pression, en effet. Je n’ai pas vraiment songé à la pression en fait, j’étais surtout très excitée car j’adore le rôle, c’est d’ailleurs pour ça que j’ai voulu faire ce film. C’est un personnage tellement intéressant, très profond, il lui arrive beaucoup de choses. J’aime le fait qu’on la découvre seule et que petit à petit, on va de plus en plus en profondeur car ce qu’elle est en surface, ne la résume pas. Elle est capable d’être drôle, charismatique, tout en étant profondément marquée et triste, parfois. En tout cas, il y a plus de responsabilités quand vous tenez le premier rôle d’un film, ne serait-ce que pour la charge de travail, puisque vous travaillez tous les jours. C’est très différent de venir seulement cinq jours sur un tournage et de repartir. Dans ces cas-là, les choses se font vite puis vous partez. Là, je pense qu’il y a aussi plus de responsabilités à l’égard du personnage. Il y a un arc narratif et vous la voyez grandir et changer dedans. Vous devez comprendre votre personnage de façon plus intérieure. Cela dit, j’ai toujours cherché à comprendre mes personnages pour mieux les incarner, mais là, c’était différent. On n’est plus dans le cadre d’une comédie où vous venez juste quelques jours et vous vous amusez. Ce personnage est particulier parce qu’elle a beaucoup de problèmes émotionnels et des tas de choses lui arrivent. Je voulais être très juste vis à vis de son parcours, de ce qu’elle ressent par rapport aux personnages masculins. Et à un niveau plus terre-à-terre, il est important de rester en bonne santé durant tout un tournage, vous devez rester en forme, physiquement et mentalement, pour tenir le coup. Et là, le personnage est tellement fragile émotionnellement qu’à la fin du tournage, je me disais « Ouf, j’ai traversé tellement de choses là !«
Comment s’est passé le casting, avez-vous fait des essais avec Jason Sudeikis ?
Alison Brie : Oui, on en a fait. Jason Sudeikis a toujours été attaché au projet. Leslye Headland (la scénariste-réalisatrice – ndlr) avait écrit le rôle pour lui et elle avait une autre actrice en tête, à la base. Mais cette dernière a abandonné le projet pour un conflit d’agenda. Du coup, j’ai reçu le script et je l’ai lu très rapidement. Un soir, j’allais me mettre au lit et j’ai regardé le scénario… Je n’arrivais plus à le poser ! L’histoire était superbe, j’adorais la façon dont c’était écrit et je l’ai lu d’une traite. J’ai ensuite rencontré Leslye Headland le lendemain. On a parlé pendant deux heures, mais on aurait pu continuer toute notre vie ! C’était une super rencontre. J’ai quand même passé une audition officielle et j’ai fait des essais avec Jason Sudeikis. C’était une sorte de test. Mais je pense qu’on peut vite déterminer l’alchimie qu’il y a entre deux personnes. Ils ont choisi quelques scènes et on les a jouées en improvisant un peu. C’était la première fois que je rencontrais Jason, et on s’est tout de suite très bien entendu. Puis j’ai eu le rôle.
Quelles ont été les scènes les plus difficiles à tourner ? La scène où vous prenez de la drogue et vous dansez, par exemple ?
Alison Brie : C’était une scène très amusante. C’était un challenge car je devais apprendre à danser comme ça, je devais le faire en plus devant tous ces enfants, tout en jouant la « droguée ». Ça a été une grosse journée de tournage et c’était un peu intimidant car il y avait beaucoup de choses à faire en même temps. Mais en réalité, il y avait une autre scène qui n’a pas été facile à faire, c’est la scène de sexe avec le personnage d’Adam Scott. Je dirai que la façon dont elle était écrite, avec tous ces sous-entendus et double-sens dans les dialogues… Toutes les scènes avec Adam Scott ont été écrites différemment des autres. La scène de la danse était une scène très fun, mais les scènes avec Adam Scott étaient très particulières. Même la façon dont on fait l’amour, nous avons dû répéter la chorégraphie des gestes, tout planifier. On a tourné ça dans une petite pièce qui avait été spécialement construite pour cette scène et on l’a répété plusieurs fois, avant de la tourner par petits bouts. C’était assez étrange à tourner, d’ailleurs l’énergie de cette scène est assez étrange. Mais en plus, on avait beaucoup de responsabilités dans ce passage, car c’est le seul moment où l’on a l’occasion de comprendre pourquoi mon personnage est si amoureuse de cet homme, pourquoi elle est accroc à lui, sentimentalement et sexuellement. On aurait aimé faire vite mais ça a pris du temps, on a tourné des heures, 8 ou 9 environ. C’était vraiment une scène qui représentait un vrai challenge.
C’est une très belle comédie romantique, mais avec un vrai fond dramatique, presque triste. C’était là aussi un vrai challenge pour vous ?
Alison Brie : Totalement. C’est d’ailleurs ce qui m’a plu dans le scénario. J’aime le mélange des genres, je trouve ça intéressant. Quand je regarde des films, tout comme quand j’en tourne, c’est amusant de voir des choses inattendues. Et ce film, c’est clairement ça. La première fois que j’ai lu le script, je ne l’ai pas vu comme une comédie romantique. Pour moi, c’était plutôt une sorte de « dramédie » indépendante à propos des relations et du sexe. Leslye est tellement douée pour naviguer d’un ton à un autre, tout en accrochant l’attention des spectateurs. Je veux dire, ce n’est pas juste deux genres qui sont associés ensemble. Certaines scènes ont des tons très différents à l’intérieur d’elles-même. On a tourné toutes les scènes avec Adam Scott pendant la première semaine, parce qu’il devait filer sur un autre film, et du coup, on plaisantait avec Leslye en disant « Mais… On est en train de tourner un thriller érotique ou quoi ? » Ça semblait tellement intense… Puis après, on a tourné les scènes avec Jason et là, c’était très fun, plus léger. En tout cas, c’est vraiment ce qui m’a attiré vers ce rôle car c’est excitant pour une comédienne, de pouvoir jouer des choses différentes. Et quelque part, c’est plus proche de… la vie !
Pour la suite, vous n’êtes pas trop déçue que le film Community ne se fasse pas, finalement ?
Alison Brie : Vous savez… Je ne suis pas sûr qu’il n’y aura pas de film. Community est une de ces séries qui ne meurt jamais ! Juste au moment où vous pensez que le temps est venu, quelque-chose arrive. Je ne suis pas prête à lâcher mes espoirs de voir un film. Et clairement, si jamais ça se fait, je serai là ! J’adore travailler sur Community, les gens y sont tellement fun. Ce sont mes meilleurs amis, ils sont comme ma famille, que ce soit Gillian, Danny, Jim, Ken… C’était si amusant et si délirant. Le cerveau de Dan Harmon (le créateur – ndlr) fonctionne comme aucun autre. Il a un regard différent sur les choses, une manière différente de penser et il a une telle connaissance de la télé, de la pop culture, du cinéma… C’était vraiment le job de rêve. La série a été révolutionnaire, que ce soit pour la manière dont elle a été faite ou son côté « méta ». Je me sens très chanceuse d’en faire partie.
JAMAIS ENTRE AMIS – ACTUELLEMENT AU CINÉMA – BANDE-ANNONCE
Propos receuillis et traduits par Nicolas Rieux. Interview réalisée le 06 septembre 2015.
Un grand merci à Alison Brie, au festival de Deauville, aux équipes du Public System Cinéma et aux autres intervenants de cette table ronde, pour cet entretien.