Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : 22 Jump Street
Père : Phil Lord et Christopher Miller
Date de naissance : 2014
Majorité : 27 août 2014 (en salles)
Nationalité : USA
Taille : 1h52
Poids : Budget 50 M$
Livret de famille : Channing Tatum (Jenko), Jonah Hill (Schmidt), Peter Stormare (Le fantôme), Ice Cube (Dickson), Amber Stevens (Maya), Wyatt Russell (Zook), Nick Offerman (Hardy), Jillian Bell (Mercedes), Jimmy Tatro (Rooster)…
Signes particuliers : Phil Lord et Chris Miller hisse le niveau de 10 crans par rapport au premier volet et signe l’une des comédies les plus hilarantes de l’année. Énorme, fous rires garantis !
SCHMIDT ET JENKO SONT DANS UNE LAMBO…
LA CRITIQUE
Résumé : Le duo de policiers Schmidt et Jenko, après être retournés au lycée pour mettre à découvert un nouveau réseau de trafiquants, retournent cette fois-ci à la fac pour démanteler un trafic de drogues. L’INTRO :
Phil Lord et Chris Miller avaient raison. Adapter la série culte 21 Jump Street au cinéma dans une comédie parodique, était suicidaire. Et s’ils n’ont pas complètement raté leur coup il y a deux ans, reste que le résultat n’était pas non plus des plus folichons. Une comédie inscrite au régime de l’intermittence du rire, avec ses périodes productives soutenues par quelques gags efficaces saupoudrés de clins d’œil nostalgiques sympathiques, et ses grosses périodes de chômage où la poussivité de l’ensemble prenait le dessus. Et malgré l’énergie déployée par le tandem Jonah Hill / Channing Tatum, 21 Jump Street décevait. Là où il n’aura pas déçu en revanche, c’est au box office. Sans être un carton mondial, il aura au moins été une excellente opération sur le sol américain (138 M$ aux USA et 63 sur le reste du globe). Suffisant pour valider une suite sur laquelle le duo Miller/Lord rempile, reboosté par les lauriers bien mérités récoltés pour leur succès planétaire, La Grande Aventure Lego. C’est donc presque en pleine forme qu’ils reviennent pour 22 Jump Street, délestés du travail de scénaristes qu’ils n’ont pu accomplir faute de temps, laissant la charge essentiellement à Michael Bacall, que l’on avait déjà vu à l’œuvre sur le premier volet mais aussi sur Projet X ou Scott Pilgrim. Un geek en somme. Mais de là à dire qu’ils ne débarquent qu’en faiseurs, il est un fossé que nous ne franchirons pas puisqu’ils apporteront leur touche à même le tournage, rajoutant ou réécrivant certaines scènes, en plus de devoir gérer l’impro incessante de leur binôme de comédiens une fois de plus déchaînés.
L’AVIS :
On a coutume de dire que les suites sont souvent moins bonnes que leurs prédécesseurs, mais les exceptions sont toujours là pour infirmer la règle. Quelques classiques l’ont déjà démontré et 22 Jump Street se rajoute brillamment à la liste. Si le premier souffrait de son inconstance et de ses gags pas toujours défendables, ce second volet appuie sur le champignon et écrase la pédale du rire tout azimut. Hilarant de bout en bout, 22 Jump Street est tout bonnement ce que l’on pourrait qualifier trivialement « d’énorme ». Gags à tout-va, clins d’oeil à la pelle avec douze références secondes (des évidentes comme L’Arme Fatale, Scarface, Fast & Furious, ou les renvois à la série originelle aux plus subtiles style Die Hard, les auto-vannes ou le dézingage du teen cinéma romantique etc…), 22 Jump Street œuvre dans le comique visuel, dans le comique méta, dans l’humour graveleux, dans l’humour fin, dans le burlesque, dans la vanne bien sentie, dans la punchline qui tue, dans d’improvisation tuante d’authenticité, dans la référence cinéphile, dans le délire absurde… C’est d’ailleurs à n’en pas douter de la grande variété de son humour que le film tire sa puissance comique, appuyée par quelques scènes instantanément cultes (le trip hallucinogène de Channing Tatum ou la scène à s’en fêler les côtes où ce dernier percute enfin le secret de son partenaire dans le bureau du boss Ice Cube).
Si le film accuse un tout petit ventre mou lorsqu’il entre dans son quart d’heure actionner de dernier tiers, reste que sur l’ensemble, 22 Jump Street est tout simplement plus inspiré, plus barré, plus décomplexé, plus généreux, plus endiablé et surtout bien bien plus drôle. Avec une complicité qui jaillit à l’écran, le duo Jonah Hill-Channing Tatum se prête à un exercice de haute-voltige question marrade déjantée, s’abandonnant totalement à la débilité revendiquée de l’exercice, et assumant les situations les plus ubuesques qui soient avec une bonne humeur et une autodérision impayable. Cerise sur le gâteau, le film s’offre au passage le générique de fin le plus incroyablement génial de l’année, d’une audace qui n’a d’égale que sa drôlerie et sa profusion de guest inattendus ! 22 Jump Street est clairement l’une des comédies les plus réussies de l’année, un intense moment de rigolade faisant forcer les zygomatiques en même temps qu’il tire quelques larmes de rire irrépressibles. Il existe un monde d’écart entre le premier opus et celui-ci. On ne va pas s’en plaindre et on peut tirer un grand coup de chapeau au tandem Lord/Miller pour avoir réussi à faire progresser à ce point là, une franchise moyennement embarquée. Les fans du premier adoreront mais mieux, les détracteurs pourraient être surpris à leur tour. Parce que 22 Jump Street est une bombe. Vivement la suite maintenant car on nous promet monts et merveille là !
Bande-annonce :
Par Nicolas Rieux
On vous souhaite un bon film !
Merci pour les places, je sens qu’on va bien rigoler avec mon fils 🙂