Mondo-mètre :
Carte d’identité :
Nom : Starbuck
Parents : Ken Scott
Livret de famille : Patrick Huard (David Wozniak), Julie Le Breton (Valérie), Antoine Bertrand (l’ami avocat), Dominic Philie (le grand frère), Marc Bélanger (le petit frère), David Michael (Antoine), Igor Ovadis (le père), Patrick Martin (Etienne)…
Date de naissance : 2011
Nationalité : Canada
Taille/Poids : 1h49 – 7 millions $
Signes particuliers (+) : Hilarant et tendre, une excellente comédie portée par un acteur génial qui endosse le costume d’un personnage en or. Un soin apporté aux personnages secondaires.
Signes particuliers (-) : x
BONJOUR LE MONTANT DES ALLOCS !
Résumé : David Wozniak, futur papa accidentel immature de 42 ans travaillant dans la boucherie familiale, apprend qu’il est en réalité le père de 533 enfants à cause de ses très nombreux dons de sperme dans sa jeunesse. Et ils veulent tous le rencontrer…
Qu’on les aime nos amis québécois quand ils nous pondent des comédies furieusement drôles, avec leur style inimitable jonglant avec grâce entre l’hilarité et l’émotion, à la fois touchant, plein de tendresse et de justesse. C’est sur ce modèle qu’ils nous offert Le Déclin de l’Empire Américain, Les Invasions Barbares, C.R.A.Z.Y…
Le réalisateur Ken Scott, pour son second long-métrage, se penche sur le flou juridique qui entoure la question de la paternité dans les cas de dons de sperme en Amérique du Nord en s’appuyant sur un récent fait divers qui a secoué l’opinion publique nord-américaine. Écrit à quatre main avec son ami Martin Petit, humoriste dont c’est le premier scénario de cinéma, Starbuck est le fruit d’une belle collaboration qui, à l’arrivée, nous offre l’une des plus belles comédies de cette année 2012.
Comédie presque dramatique, Starbuck est une réjouissance rafraîchissante alliant analyse d’un phénomène de société et d’éthique et farce loufoque virant au vaudeville et au burlesque avec délectation. C’est avec un sens du comique ravageur que les deux auteurs abordent le cas de leur pauvre personnage de looser patenté qui va se retrouver pris dans la machine d’un cauchemar surréaliste, père involontaire de 533 enfants nés de ses dons de spermes dans les années 80 à l’époque où il courait le fric comme un galérien. Des enfants aujourd’hui déterminés, pour une bonne partie, à le retrouver pour connaître son identité. David Wozniak se retrouve coincé dans une situation inextricable qui déclenche un battage médiatique sans précédent, les médias s’emparant de l’affaire. Scott et Petit s’amusent jouissivement de la catastrophe qui tombe sur le coin de la figure de leur héros, homme au grand cœur mais irresponsable qui a déjà bien du mal à s’occuper de lui-même alors qu’il apprend qu’il va être… père, sa petite-amie étant enceinte !
Très masculin, Starbuck tourne avec amusement les questions de paternité et tout ce qu’elle implique de maturité, d’amour, de courage, d’endurance mais aussi d’affection et d’émotion. Avec sa grande galerie de personnages, des fameux enfants incomplets à qui ils manquent un père biologique au meilleur ami avocat dépassé par sa progéniture en passant par la famille particulière et hétéroclite de David ou sa compagne au bout du rouleau devant son immaturité sans fin, Starbuck est une farce hilarante de laquelle ressort des dialogues brillants de finesse et d’humour et des acteurs exceptionnels, Patrick Huard en tête, prodigieuse étoile de ce drame comique mais aussi Antoine Bertrand, son ami avocat qui semble plus posé dans la vie mais qui est au fond peut-être tout aussi déglingué que lui.
Starbuck est une magnifique ode aux sentiments paternalistes, à l’amour filial. Monstrueusement drôle, bouleversant d’émotion, attachant comme pas deux, diaboliquement malin, il sait manier l’intelligence et le sens du gag visuel comme verbal avec une justesse qui frôle la perfection. Plein de fantaisie et d’inventivité, la réussite indiscutable de Ken Scott nous touche en plein cœur, véritable trésor du feel good movie qui donne la banane et qui devrait mettre tout le monde d’accord par sa bonne humeur et sa jovialité qui, malgré son déluge de bons sentiments, arrive à nourrir son humour d’un fond tout sauf idiot. La marque des grandes comédies.
Bande-annonce :