Mondo-mètre :
Carte d’identité :
Nom : Les Salauds
Mère : Claire Denis
Livret de famille : Vincent Lindon (Marco), Chiara Mastroianni (Raphaelle), Julie Bataille (Sandra), Michel Subor (Edouard), Lola Creton (Justine), Alex Descas (Bethanie), Grégoire Colin (Xavier)…
Date de naissance : 2013
Majorité : 7 Août 2013 (en salles) / 15 janvier 2014 (en vidéo chez Wild Side)
Nationalité : France
Taille : 1h41
Poids : Budget NC
Signes particuliers (+) : x
Signes particuliers (-) : Un interminable tunnel d’ennui traversé par des personnages qui ne s’ancrent jamais à l’histoire (décousue) dont ils sont les protagonistes, le tout sous l’objectif d’une auteure qui ne cesse de s’inscrire dans une posture formalisante agaçante à chaque plan, cadrage ou scène. De ce soit-disant cinéma de l’épure, ressort surtout un style maniéré d’une froideur à faire fuir.
QUAND LA PRÉCIPITATION N’A RIEN DE BON…
LA CRITIQUE
Résumé : Commandant, à bord d’un supertanker, Marco Silvestri doit rentrer d’urgence à Paris, abandonner le navire. Sa sœur Sandra est aux abois… son mari suicidé, une entreprise en faillite et sa fille unique à la dérive. Sandra désigne le coupable : l’homme d’affaires Edouard Laporte. Marco loue un appartement dans l’immeuble où Laporte a installé sa maitresse et leur fils. Mais Marco n’avait pas prévu les secrets de Sandra, qui brouillent la donne…
L’INTRO :
Le cinéma de Claire Denis a toujours eu un petit quelque-chose de frustrant en ce sens que l’on y a toujours perçu la marque d’une grande artiste mais qui peine à s’exprimer sans une forme de prétention pénible. Avec Les Salauds, la cinéaste signe un retour monté en urgence, elle qui était en proie à une panne d’inspiration courant depuis 2010 et White Material. Poussée à revenir sur le devant de la scène par son producteur et son acteur fétiche Vincent Lindon, Claire Denis a rédigé le scénario des Salauds en un mois, avant d’entamer un tournage express. Des méthodes dont elle est peu coutumière mais qui au final, lui ont permis de ne pas « douter » dit-elle. Et le film de finalement être présenté à Cannes, dans la sélection Un Certain regard.
L’AVIS :
Les Salauds cristallise toutes les qualités et les défauts du cinéma de Claire Denis mais puissance mille. Certes, on sent une patte, de même qu’une aptitude à esquisser des personnages confrontés à des choix torturés. Mais on en viendrait presque à se demander si la cinéaste a encore quelque-chose à offrir au cinéma ? Un constat dur mais appuyé sur une impression de répétition formelle et narrative de son art devenu épuisant d’excès d’artificialité dans cette quête à la posture. Qu’il est loin le temps de Trouble Every Day qui, malgré ses défauts, était un brûlot remuant le paysage du cinéma français. Sans cesse dans la pose artistique, dans le formalisme sobre et dans l’expérimentalisme vain, ce dernier effort tourne à vide autour de son scénario bêtement emberlificoté et décousu, avec tout ce qu’il faut de lourdeur et de froideur d’une mise en scène auteurisante agaçante à chaque cadrage, à chaque silence, à chaque attitude ou plan. Ce cinéma de l’épure et du refus des artifices est en réalité bien plus chichiteux et faux que ce envers quoi il se place en opposition. Les Salauds se complait dans une mise en scène qui ne laisse aucune place au naturel, où tout est calculé dans un travail faussement authentique, trahissant le maniérisme d’une mise en image sans cesse sur-pensée, oubliant de vivre et surtout de « faire vivre » son histoire et ses acteurs au profit d’une dispositif finalement bien peu discret. A l’arrivée, on s’ennuie ferme à regarder une cinéaste qui elle-même se regarde filmer des personnages errant sans jamais s’ancrer à l’histoire dont ils sont les protagonistes. Un cinéma assommant, pesant et torve qui ne fait vraiment pas envie.
Bande-annonce :
Par Nicolas Rieux