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LA RÉSURRECTION DU CHRIST de Kevin Reynolds : la critique du film

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la_resurrection_du_christMondo-mètre
note 2 -5
Carte d’identité :
Nom : Risen
Père : Kevin Reynolds
Date de naissance : 2015
Majorité : 04 mai 2016
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h42 / Poids : NC
Genre : Thriller, Historique

Livret de famille : Joseph Fiennes, Tom Felton, Peter Firth, Cliff Curtis, Maria Botto…

Signes particuliers : Un péplum historico-fantastico-policier qui ne laisse pas beaucoup de souvenirs.

LA RÉSURRECTION DE KEVIN REYNOLDS ?

LA CRITIQUE

Résumé : Clavius, un puissant tribun militaire romain, et son aide de camp Lucius sont chargés de résoudre le mystère entourant ce qui est arrivé à un Hébreu nommé Yeshua après sa crucifixion. S’ils veulent empêcher une insurrection à Jérusalem, ils doivent à tout prix mettre fin aux rumeurs assurant qu’un Messie est revenu d’entre les morts…la_resurrection_du_christ_3L’INTRO :

Modeste succès au box-office américain, La Résurrection du Christ (alias Risen) entend ajouter une sous-histoire fictionnelle au célèbre chapitre biblique bien connu de tous, ou presque. Réalisation d’un Kevin Reynolds (Robin des Bois : Prince des Voleurs) de retour au cinéma après de très longues années d’absence (Tristan & Yseult en 2006), comme si Hollywood ne lui avait jamais vraiment pardonné l’échec de son Waterworld en 1995, après lequel sa carrière s’écrira en pointillé, La Résurrection du Christ reprend à son compte les temps troublés d’un Empire Romain dans la tourmente face à la vindicte d’une partie du peuple juif, devant l’avènement supposé d’un Messie alors controversé. C’est sous la pression des leaders religieux du Jérusalem de l’époque, que Ponce Pilate fît crucifier Jésus de Nazareth afin de calmer l’agitation populaire. Porté par Joseph Fiennes, La Résurrection du Christ raconte comment le Préfet de Judée a ordonné à l’un de ses bras droits, d’enquêter sur cette mystérieuse histoire de retour à la vie, perçue comme un coup monté par ses disciples fanatiques qui en auraient voler le corps afin de faire courir la rumeur d’une résurrection mystique. Croire ou ne pas croire, telle est la question au cœur de ce thriller que Reynolds présente, comme à cheval entre le divertissement pur et le film de foi, selon les croyances de chacun.la_resurrection_du_christ_4L’AVIS :

Profitant du revival des péplums bibliques de nouveau à la mode, Kevin Reynolds s’attaque à un terrain fortement glissant avec la représentation du Christ au cinéma, d’autant qu’il se range derrière le regard d’un romain incrédule et déterminé à dénoncer la supercherie. Pour de nombreuses tentatives ratées au cours des dernières décennies, quelques rares bons films dont le décrié La Dernière Tentation du Christ de Scorsese, le spectaculaire La Passion du Christ de Mel Gibson, ou les deux chefs-d’œuvre italiens de Pasolini et Zeffirelli, respectivement L’Evangile Selon Saint-Matthieu et Jésus de Nazareth (probablement le plus beau film jamais dédié à l’histoire du Christ). Kevin Reynolds s’inscrit en tout cas loin de tout ça, ne cherchant pas à illustrer la vie du prophète/Messie dans une visée théologique, mais narrant une histoire parallèle totalement fictive, même si le film a pu être évoqué comme un prolongement du long-métrage de Mel Gibson.la_resurrection_du_christ_2Divertissant pour un œil passif, La Résurrection du Christ peut l’être à condition de ne pas être trop exigeant ni regardant sur la qualité d’un produit fini proche de la série B sans grande envergure. C’est avec facilité et un brin de fainéantise couplée à un budget limité, que Kevin Reynolds s’emploie à dérouler son récit avec efficacité, s’appliquant à faire son possible pour ne jamais trop ennuyer le spectateur, convaincu et croyant ou pas. Par ailleurs, l’idée d’inviter une histoire inventée de toute pièce au sein d’une historicité défendue par le christianisme, n’avait rien de fondamentalement hérétique, tant que le film savait rester à sa place et se voulait un simple regard fictionnel conjuguant l’imaginaire et une « réalité » religieuse, du moins pour les concernés. Mais c’est bien là que réside le principal souci de ce nouveau méfait d’un Kevin Reynolds qui torpille ses intentions en deux-trois coups de cuillère à pot. L’ennui avec cette histoire d’enquête mystico-spiritualo-théologique qui se voulait fidèle aux écrits bibliques sur le fond, sans l’être sur la forme, c’est que tout n’y est perpétuellement qu’inexactitudes, erreurs historiques ou méconnaissance profonde de son sujet, à s’en faire des œdèmes cérébraux.la_resurrection_du_christ_1« Nous voulions que tous ceux qui ont la foi se sentent représentés de façon juste. Mais si vous ne croyez pas, l’action de ce film et les grandes scènes dramatiques vous procureront tout le divertissement dont vous rêvez. » Par cette déclaration, Kevin Reynolds laissait entendre que ses ambitions étaient de satisfaire autant les croyants que les non-croyants. Problème, La Résurrection du Christ prend une direction clairement orientée et ne laissant aucune place au doute ou au mystère, vrillant vers la leçon de catéchisme qui aura vite fait de révulser les non-croyants. Restent alors les autres. Et le bas-blesse à nouveau. Trop souvent à la rue, déformant ou tordant le cou dans les grandes largeurs aux écrits du Nouveau-Testament, La Résurrection du Christ multiplie les aberrations théologiques monumentales (et ce dès la première scène avec Barrabas). Et finalement, à vouloir satisfaire tout le monde, Reynolds de ne convaincre personne avec ce modeste effort dont on ne garde pas vraiment de souvenirs si ce n’est celui d’une vague distraction superficielle et peu palpitante.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

7 thoughts on “LA RÉSURRECTION DU CHRIST de Kevin Reynolds : la critique du film

  1. (…) personnes interrogées par TRIBIN (orthographe ?) (…) et non par Clavius comme je l’ai écrit ci-dessus pardon

  2. Bonjour,
    je viens de voir ce film qui m’a beaucoup plu. Je suis chrétienne, et même si je suis d’accord avec l’ensemble de vos critiques cinématographiques, il n’en reste pas moins que j’ai aimé cette vision de la résurrection du Christ.
    Je ne pense pas qu’un autre réalisateur se soit aventuré à traiter cette question, ou du moins ce passage de la vie de Jésus aussi longuement, et avec autant de réalisme. L’essentiel, me semble-t-il, n’est pas de « coller » aux écritures (elles mêmes n’étant pas toute la Vérité), mais d’essayer de faire passer un message. Et si celui ci reprend les vrais enseignements du Christ, alors oui le pari est gagné !
    C’est à mes yeux (du cœur!) un beau film qui nous parle de fraternité, de foi, d’espoir, mais aussi de renaissance. Celle d’un homme, plus entraîné à tuer qu’à aimer, mais qui finalement écoute son cœur. A travers la vie de ce tribun, dont on soupçonne certes la transformation dès le début, on est plongé dans cette aventure incroyable que fut celle des premiers disciples. Les historiens y verront sûrement un tas d’erreurs, les critiques de cinéma ne manqueront pas de railleries, mais j’espère que d’autres y trouveront comme moi un rappel du plus beau message d’amour qui nous ait été donné. « Aimez vous comme je vous ai aimés ».
    Je pense comme vous dites que chacun verra ce film avec ce qu’il est prêt à recevoir.
    Enfin si certains sont intéressés par les enseignements et la vie de Jésus, peut-être prendront ils plaisir à lire la quatrième partie du Livre d’Urantia.

    Merci à tous, et bonne séance!
    Sabine

  3. Comment se faire un véritable avis quand on sait que le film n’est presque pas diffusé en France? Je n’aurai peut-être pas la chance de le voir alors que je le souhaitais fortement…

    Pour info, de nombreux chrétiens ont aimé ce nouveau regard car le film est assez proche de la Bible selon ceux qui l’ont regardé. Moi-même chrétienne, il faut arrêter de croire que nous sommes intransigeants sur l’histoire racontée. Pour les non-croyants, pas eu de retour encore et je ne sais pas si j’en aurai vu que le film ne sera resté qu’une semaine dans deux salles à Lyon.

    1. Si des chrétiens y ont vu un regard « assez proche de la Bible », alors nous les exhortons à la relire alors, car les trahisons ou erreurs sont plus que nombreuses.

      1. Je suis tout à fait d’accord avec MONDOCINE : les erreurs y sont nombreuses dont plusieurs anachronismes ; allez juste pour le plaisir car celui ci est « mignon mais dramatique de la part du scénariste : la référence aux gobelins et aux farfadets, citée par Clavius, quand il interroge une des personnes arrêtées pour avoir dit que Jésus était ressuscité.
        On a l’impression que tous les centurions sont convertis juste à l’annonce de la résurrection . renseignez vous, cela n’a pas été le cas du tout . Un seul d’entre eux, je crois me souvenir, a été très fortement imprégné par cet instant .
        Bonne soirée à tous

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