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HORS DE PORTÉE de Jean-Baptiste Leonetti : la critique du film [Champs-Élysées Film Festival]

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Spectateurs

hors de porteenote 2.5 -10
Nom : Beyond the Reach
Père : Jean-Baptiste Leonetti
Date de naissance : 2013
Majorité : 15 juillet 2015
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h35 / Poids : Budget NC
Genre : Thriller

 
 

Livret de famille : Michael Douglas (Madec), Jeremy Irvine (Ben), Hanna Mangan Lawrence (Laina), Ronny Cox (le shérif)…

Signes particuliers : Avant, on espérait une bonne petite série B sympathique. Mais ça, c’était avant…

HORS DE MA VUE !

LA CRITIQUE

Résumé : Pour ajouter un trophée de plus à sa collection, Madec (Michael Douglas), un richissime homme d’affaires, engage Ben (Jeremy Irvine), un jeune guide de chasse. Ensemble, ils partent au coeur du désert de Mojave, une terre aussi immense qu’hostile. Les choses tournent mal lorsque Madec appuie trop vite sur la détente et tue accidentellement un vieil homme. Décidé à cacher son crime, il propose beaucoup d’argent à Ben pour se débarrasser du corps et se taire. Mais le jeune homme refuse. Madec décide alors de faire disparaître l’unique témoin de sa faute, et c’est un autre genre de chasse qui commence… Entre les deux hommes se joue une partie dont l’issue sera forcément fatale. Face à la puissance et à la détermination de Madec, Ben ne peut compter que sur ses connaissances des techniques de survie et son expérience du désert… hors_de_portee_2L’INTRO :

Allez savoir comment ou pourquoi, mais après un premier long-métrage présenté à Sitges et à Toronto (l’obscur et oublié Carré Blanc avec Julie Gayet et Sami Bouajila), le français Jean-Baptiste Leonetti a réussi à chaparder son ticket d’entrée pour Hollywood où il est parti conduire la nouvelle adaptation du roman Deathwatch de Robb White, déjà transposé en téléfilm en 1974. Le cinéaste se retrouve ainsi dans le désert du Nouveau Mexique, avec un casting de luxe emmené par Michael Douglas en bad guy traquant l’endive Jeremy Irvine (Cheval de Guerre) sous un soleil de plomb, dans un duel acharné voulu haletant. Un pitch fleurant tellement bon le survival de série B old school sous influence eighties, que l’on était prêt à acheter sur simple présentation des plans vendant une affaire emballante. Naïfs que nous sommes…hors_de_portee

L’AVIS :

Sur le papier, Hors de Portée avait tout de la sympathique bisserie nostalgique de l’époque des VHS de vidéoclub, où l’on découvrait des pépites aux scénarios aussi expéditifs que bandants. Deux hommes, les grandes étendues du désert du Nouveau Mexique en guise de huis clos à ciel ouvert, une traque acharnée, et à l’arrivée, l’espoir d’un thriller basique mais redoutablement efficace, en plus d’être porté par un Michael Douglas faisant office de caution de luxe relevant le goût d’un plat cuisiné à partir des restes d’une recette réchauffée à la casserole. Triste déception, Leonetti ne nous offre pas ce que l’on espérait voir et signe un navet déclassé, qui ne parvient même pas à s’accrocher au bis bas de gamme pour s’extirper du néant, sombrant dans la nullité la plus affligeante et ringarde.180289.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

Chasse à l’homme neurasthénique aussi excitante qu’un triple pontage coronarien, Hors de Portée n’affiche même pas une once de sympathie, et encore moins un gramme d’originalité. Clichés à la pelle, redondances emmerdantes, incohérences neuneu et second degré pas assez appuyé pour qu’on se laisse prendre au jeu, sont au menu de ce triste spectacle poussif en chaleur, qui s’accouple lubriquement avec la bêtise crasse pour donner naissance à une purge dégénérée parcourant cinquante nuances de ridicule. Et comme le dit l’adage, « ce qui ne tue pas, rend plus fort ». Dans le cas de Hors de Portée, si le risible de la chose ne le dézingue pas sur place, alors il le rendra plus vigoureux, le faisant quitter l’autoroute pépère de la médiocrité pour bifurquer vers la nationale cabossée de l’impayable nanardeux, abreuvant le spectateur de multiples raisons d’éclater de rire devant les sommets de stupidité balancés sans vergogne. Réglé en mode pilotage automatique de la mise en scène et s’appuyant sur un script chié aux toilettes par un scénariste constipé, Jean-Baptiste Leonetti ne nous épargne rien avec Hors de Portée et s’autorise toutes les fautes de goûts et les outrances imbéciles. urlA commencer par le choix d’un poulpe magnifique d’inexpressivité en guise d’acteur principal (Jeremy Irvine, ersatz de Jack O’Connell version Leader Price qui adore exhiber son torse saillant pour exciter les demoiselles en détresse), lequel doit tenir tête à un Michael Douglas dont on se demande encore pourquoi il est allé se compromettre dans une telle insignifiance décérébrée. Deux comédiens gesticulant dans le néant, au milieu d’une montagne de séquences improbables à se fendre la poire devant tant de débilité congénitale. Entre les flashbacks atterrants, le coup de la riposte au lance-pierre tout droit sorti d’une lecture du Pif Gadget ou un ahurissant atterrissage d’hélico en pleine ville, Hors de Portée est une virée bidonnante, qui atteint des sommets dans un final épique de connerie nanarde. Chapeau bas l’artiste. On a failli croire à un thriller bis plutôt cool, on se retrouve avec une ânerie à peine digne du label DTV.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

One thought on “HORS DE PORTÉE de Jean-Baptiste Leonetti : la critique du film [Champs-Élysées Film Festival]

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