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ENTOURAGE de Doug Ellin : la critique du film [Sortie Cinéma]

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Spectateurs

Entouragenote 7-10
Nom : Entourage the movie
Père : Doug Ellin
Date de naissance : 2014
Majorité : 24 juin 2015
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h44 / Poids : 27 M$
Genre : Comédie

Livret de famille : Adrian Grenier (Vincent Chase), Kevin Connolly (Eric), Kevin Dillon (Johnny Drama), Jeremy Piven (Ari Gold), Jerry Ferrara (Turtle), Billy Bob Thornton (Larsen McCredle), Rex Lee (Lloyd), Emmanuelle Chriqui (Sloan), Haley Joel Osment (Travis), Constance Zimmer (Dana), Perrey Reeves (Miss Gold), Ronda Roussey (elle-même) et des guests…

Signes particuliers : L’excellentissime série télé Entourage s’offre un round supplémentaire grâce à la case « cinéma ». On les a adoré à la télé pendant 8 ans, on le adore encore plus pendant 1h44 sur grand écran ! Notons que la série Entourage est actuellement disponible sur CanalPlay !

VOUS REPRENDREZ BIEN UN PEU DE RAB !

LA CRITIQUE

Résumé : Star hollywoodienne, Vincent Chase et ses potes, Eric, Turtle et Johnny, sont de nouveau dans la course, et en pleine négociation avec Ari Gold, ancien agent devenu patron de studio. Si leurs ambitions ont un peu évolué, les liens qui les unissent sont toujours aussi forts. Tant mieux car ils vont devoir se frayer un chemin dans le monde impitoyable d’Hollywood…_8L’INTRO :

Les séries télé, c’est un peu comme les vacances, quand on y est, on n’a pas envie de les quitter. Pourtant, il vient toujours cet éternel moment plein de tristesse où il faut dire adieu, parce que toutes les bonnes choses ont une fin. Sauf Les Feux de l’Amour mais on vient de dire « les bonnes choses » dont le débat est réglé. Chaque fin d’une série que l’on a tant aimée, suivie, adorée pendant des années, est un moment redouté et déchirant que l’on voudrait repousser au maximum, jusqu’au jour où ce n’est plus possible. Heureusement (ou malheureusement selon les cas), il arrive que le cinéma débarque sur son cheval blanc pour venir jouer les sauveurs. Parce que c’est une mode qui a son petit succès, le grand écran est parfois le théâtre de prolongations salvatrices et réjouissantes, offrant un peu de rab pour sécher nos larmes pleines de mélancolie. Sauf que voilà, le constat est lapidaire, rarement les transpositions de série vers le grand écran ont su réellement combler les attentes des fans en retrouvant l’esprit du matériau originel. Rarement ne veut pas dire jamais, pour preuve, le récent et tarif soubresaut de Veronica Mars. En 2011, au terme de 8 saisons jubilatoires, HBO fermait la parenthèse enchantée Entourage, l’une des meilleurs séries comiques des années 2000, suivant l’évolution à Hollywood d’un jeune acteur prometteur et de la petite bande qui formait son « entourage ». Un show devenu culte outre-Atlantique, mainte et mainte fois primé, mais qui n’aura jamais connu son heure de gloire en France en raison d’une exposition trop confidentielle. Le projet d’un long-métrage aura été rapidement évoqué. Mais entre les nouveaux agendas de toute la fine équipe, la difficulté de réunir l’ensemble du casting et les prestation salariales de tout ce beau monde (amortie sur la durée d’une saison mais problématique sur un seul et unique film), on pensait ne jamais voir le projet se concrétiser. Mais voilà, les miracles existent. Quatre après l’arrêt de la série, Vincent Chase, Eric « E » Murphy, Johnny Drama, Turtle et l’inénarrable Ari Gold sont de retour sur grand écran, pour notre plus grand plaisir.Entourage_3L’AVIS :

Comment résumer Entourage à un néophyte ? Entourage, c’était un mélange de comédie furieusement hilarante, de vannes assénées, de blagues potaches, de références et de clins d’œil à la pelle, d’imbroglios et de situations farfelues, de sexe avec des bombasses californiennes, de hurlements frénétiques sous l’impulsion du stress et de guest incroyables en veux-tu en voilà, le tout au service d’une peinture du système hollywoodien à la fois réaliste, pleine d’acuité et amusément caricaturale. Un pur régal à vous rendre accroc en un épisode, et l’un des plus beaux cadeaux offert par Mark Walhberg, producteur bienveillant de l’affaire.Entourage_5

Le pari de faire passer une série du petit au grand écran, est toujours quelque-chose de très délicat. D’autant plus quand ladite série était un format court (22 minutes). Les défis à relever sont nombreux, trouver un moyen de conjuguer la dimension « film » avec l’esprit du show, réussir à ne pas trahir les attentes des fans tout en parvenant à enrichir le matériau pour qu’il tienne sur une durée moyenne de 1h30. Ce casse-tête récurrent à chaque tentative, les auteurs d’Entourage l’ont balayé d’un revers de la main par une démarche qui va à contresens de tout ce qu’Hollywood a cherché à faire jusqu’à présent. Et on leur dit « Merci ! ». Merci parce qu’enfin, des producteurs ont compris ce que le public attend vraiment d’une adaptation ciné d’une série adulée. Contrairement aux idées reçues que se sont fabriqués jusqu’ici ces têtes pensantes hollywoodiennes, ce que le public recherche dans une adaptation de série, ce n’est pas le terme « adaptation ». C’est le terme « série ». Traduction, ce que le public souhaite, c’est avant tout de pouvoir profiter encore une dernière fois de l’univers qui les a fait vibrer dans leur canapé, devant leur télé. Et plutôt que de se lancer dans une transposition déformée pour coller aux standards du « film de cinéma », l’exercice Entourage version ciné a préféré se concentrer uniquement sur l’idée de « long-métrage ». Le résultat ? Ni plus ni moins qu’un épisode en plus long. Ou plutôt, un assemblage de 4-5 épisodes réunis pour former une histoire cohérente servant une petite continuation au show, histoire de s’en repayer une tranche avec bonheur.Entourage_2

Alors certes, le revers de la médaille est que le scénario manquera peut-être un peu d’étoffe au goût de certains. Peut-être même qu’il paraîtra trop télévisuel dans sa structure et son écriture pour d’autres. Mais au moins, Entourage le film aura le mérite de réunir tous les ingrédients que l’on espérait retrouver avec ce prolongement jouissif. L’humour ? Il répond présent, plus dévastateur que jamais, alignant les éclats de rires comme Gérard Depardieu aligne les bouteilles de vin dans sa cave. Les vannes ? Elles sont là aussi, souvent concentrées entre les lèvres expertes de Turtle et Drama qui se livrent à un festival de punchlines destructrices. Les personnages ? Ils sont tous au rendez-vous, du noyau dur formé de Vincent Chase, « E », Johnny Drama, Turtle et Ari Gold, aux seconds rôles emblématiques, Lloyd l’assistant homo maltraité, la belle Sloan (Emmanuelle Chriqui), Melissa la femme d’Ari, Billy Walsh le réalisateur taré, les exécutifs Dana Gordon et John Ellis, Shauna l’attaché de presse etc… Les guest ? Qui dit « long-métrage » dit « longue liste ». Et autant prévenir, Entourage le film n’a pas lésiné sur les invitations. Sportifs, animateurs, acteurs, actrices, réalisateurs, auteurs, chanteurs, businessman… On ne vous cachera pas que l’on est obligé de se coincer les doigts dans un mixeur pour se retenir de vous balancer quelques-uns des noms hyper-glorieux qui traversent le film dans des caméo littéralement tordant ! Quoi d’autre… Les filles ? Entourage se met au niveau de son nouveau format et ce sont toutes les plus belles bombes atomiques de Californie qui investissent le paysage. Et puis bien entendu, il y a Hollywood et son univers impitoyable. Fidèle à la série, Entourage le film nous dresse un nouveau portrait du système, fort d’un délicieux cynisme caricatural. Ari Gold est plus fou que jamais, Vincent Chase est plus cool que jamais, Johnny Drama est plus looser que jamais, E est plus attachant que jamais, Turtle est plus drôlissime que jamais etc..Entourage_7

Bref, vous étiez fan d’Entourage ? On vous prédit un pied monstre devant ces retrouvailles qui régalent à chaque instant, comme si coupure il n’y avait jamais eu, comme si l’on n’avait jamais été séparé de cette bande que l’on adore tant. En revanche, et malheureusement, on sera obligé de reconnaître au passage que les non-initiés risquent d’être un peu perdus devant cet univers qui parle essentiellement aux addicts. Seul bémol au programme de ces festivités épatantes, on regrettera juste l’absence du pourtant attendu « Lloooooooooyd » hurlé par Ari Gold et qui déchirerait dans un fracas jubilatoire, les enceintes de nos télé à l’époque. Ce sera le seul oubli au menu car sinon, tout le reste y est, à commencer par le générique et le titre Super Hero de Jane’s Addiction ! Fans de Entourage, réservez un créneau dans la semaine du 24 juin, ça arrive et Doug Ellin (déjà impliqué dans la série) a fait un super boulot généreux en fan-servicing !

LA BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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