Nom : Caught Stealing
Père : Darren Aronofsky
Date de naissance : 27 août 2025
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h45 / Poids : NC
Genre : Thriller
Livret de Famille : Austin Butler, Regina King, Zoë Kravitz, Matt Smith, Liev Schreiber, Vincent D’Onofrio…
Signes particuliers : Si fun, si cool !
Synopsis : Hank Thompson a été un joueur de baseball prodige au lycée, mais désormais il ne peut plus jouer. À part ça, tout va bien. Il sort avec une fille géniale, il est barman la nuit dans un bar miteux à New York, et son équipe préférée, donnée perdante, est en train de réaliser une improbable remontée vers le titre. Quand Russ, son voisin punk lui demande de s’occuper de son chat pendant quelques jours, Hank ignore qu’il va se retrouver pris au milieu d’une bande hétéroclite de redoutables gangsters. Les voilà tous après Hank, et lui ne sait même pas pourquoi. En tentant d’échapper à leurs griffes, Hank doit mobiliser toute son énergie et rester en vie assez longtemps pour comprendre.

ARONOFSKY ARRÊTE DE SE (ET DE NOUS) PRENDRE LA TÊTE !
NOTRE AVIS SUR PRIS AU PIEGE
Darren Aronofsky pouvait-il redevenir un cinéaste attachant ? Depuis dix ans, le père de Black Swan n’avait de cesse de se complaire dans un cinéma de plus en plus mystico-merdique avec des œuvres aussi pompeuses que ratées. Noé avait amorcé le déclin, Mother! et The Whale frôlaient l’insupportable. Et si Aronofsky lâchait un peu prise pour signer juste un pur divertissement, sans trip existentialiste foireux, sans lourdes allégories assommantes, sans martyrologie ni noirceur pompiériste ? En somme, et si Aronofsky s’essayait à la modestie avec la seule et simple intention d’amuser ? C’est ce qu’il entreprend avec le thriller Pris au Piège, une série B déglinguée dans laquelle un mec sans histoire se retrouve plongé dans les mailles d’une bande de gangsters après que son punk de voisin lui ait demandé de garder son chat pour quelques jours. Au courant de rien, Hank ne pige rien de ce qu’il se passe mais sa vie ne tient visiblement plus qu’à un fil.

Mais c’est cool en fait Darren Aronofsky qui lâche les chevaux et fait du cinéma simple et efficace. Ça change. Thriller hard boiled matiné de comédie délirante, comme si After Hours rencontrait True Romance dans un chapiteau bâti par Tarantino et les frères Coen sous ecsta, Pris au Piège est un roller coaster sans temps morts qui fonce à 200 à l’heure dans son intrigue surréaliste où l’on croise un ancien espoir du Baseball pour qui la bière est le p’tit déj des champions, une flic revêche et farfelue, des ukrainiens tarés, deux frangins juifs orthodoxes psychopathes capable de buter 50 personnes à la grenade avant de rentrer pour Sabbath, un punk barré, une petite-amie drôle et sexy, un chat qui mord les gens… Aronofsky malaxe tout ça dans un film survitaminé où tout est permis, y compris des surprises qui bousculent l’histoire façon auto-tamponneuses hystériques.
Pris au Piège est un film volontairement bordélique et crado dans lequel Aronofsky troque son habituel sérieux cérébral pour un amusement XXL où tout n’est qu’emmerdes, chaos et digressions. Le cinéaste semble s’éclater à adapter le roman de Charlie Huston (également scénariste) et l’on s’éclate avec lui devant un étourdissant déluge d’action et de rires dans un New York underground propice à toutes les histoires improbables. À commencer par celle de ce malheureux Hank qui voit le monde lui tomber sur la tête avant de le foutre dans une machine à laver réglée sur cycle « Extrême ».

Porté par un casting fantastique, d’un Austin Butler au top en barman qui ne comprend pas ce qui lui tombe sur la gueule à une Zoé Kravitz au sex appeal magnétique en passant par un Matt Smith génial en punk loufdingue, Griffin Dunne (tiens coucou After Hours) en patron de bar miteux ou le duo Liev Schreiber & Vincent D’Onofrio en frangins juifs impitoyables, Pris au Piège est le genre de film cool et calibré pour l’été. Un film crapoteux et crapuleux qui conjugue le jouissif au jubilatoire, ou inversement.
Par Nicolas Rieux