LE ROI SOLEIL de Vincent Maël Cardona : la critique du film

Au petit matin après une longue nuit sur le point de s’achever, quelques personnes se retrouvent par hasard dans un bar PMU au moment où un homme gagne le pactole au loto. Mais l’heureux gagnant meurt et les témoins du drame se retrouvent avec un ticket valant 300 millions sur les bras. Et si la vérité pouvait être légèrement retouchée à leur avantage ? C’est l’idée somme toute assez simple du Roi Soleil, un thriller en quasi huis clos orchestré par Vincent Maël Cardona (Les Magnétiques) et porté par Pio Marmai, Sofiane Zermani ou encore Lucie Zhang (Les Olympiades). Prévu pour une sortie à la fin de l’été, le film a été présenté en Séance de Minuit à Cannes. L’heure où généralement on met de côté les drames russes ou iraniens de 3 heures pour une petite parenthèse plaisir.

Et du plaisir, il y en a un peu dans ce thriller noir au scénario si truculent qu’on se croirait dans une série B de Roger Avary. Quelques personnages, les murs poisseux d’un vieux PMU versaillais à 5 heures du mat’ et c’est parti pour une aventure macabre orchestrée sur la foi d’un script tarabiscoté qui rejoue sans cesse l’histoire au gré des versions qui évoluent au rythme des imprévus. Vincent Maël Cardona signe un film plutôt malin et qui a oublié d’être bête. Car en creux de son thriller mi slasher meurtrier mi polar ironique, le cinéaste discours plutôt intelligemment sur la lutte des classes et le pseudo-rêve vendu par la loterie nationale, vaste arnaque imaginée de longue date pour remplir les caisses de l’état en faisant croire au peuple que sa vie pourrait changer si… Assez savoureux, Le Roi Soleil passe pas loin du jubilatoire. Il lui manque peut-être une meilleure gestion de sa tension, une meilleure qualité d’écrire, une mise en scène plus inspirée ou une audace plus prononcée. En somme, une affaire de petits détails.