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LA NUIT DES CLOWNS d’Eli Craig : la critique du film

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Nom : Clown in a cornfield
Père : Eli Craig
Date de naissance : 20 août 2025
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h37 / Poids : 1 M$
Genre : Horreur

Livret de Famille : Katie DouglasAaron AbramsCarson MacCormac, Kevin Durand…

Signes particuliers : Simple, efficace. A peu près.

Synopsis : Quand Quinn emménage avec son père dans la petite ville de Kettle Spring, elle fait rapidement la connaissance de Frendo le Clown, la mascotte locale. Cette dernière est célébrée chaque été, lors d’une grande fête en son honneur. Mais la fête va rapidement tourner au cauchemar quand des adolescents commencent à disparaître, rendant bien réelles les légendes qui circulent autour de Frendo…

SAVEUR A L’ANCIENNE

NOTRE AVIS SUR LA NUIT DES CLOWNS

C’est l’histoire d’un petit film fauché qui a réussi à faire un peu de bruit au milieu des plus huppés. Le genre d’histoires que seul le cinéma de genre arrive à créer régulièrement car bien souvent, il faut plus de débrouillardise que de pétrodollars pour satisfaire les amateurs d’horreur. Adaptation d’un roman d’Adam Cesare paru en 2020, Clown in a Cornfield alias La Nuit des Clowns est un prometteur mélange vendant une recette que l’on aimait déjà sur le papier : des clowns tueurs face à quelques kilos de viande sur pattes qu’on appelle ados, dans une petite bourgade américaine paumée quelque part entre Rien et Nulle Part. Et pour doublement saliver, La Nuit des Clowns est le nouveau long-métrage horrifique d’Eli Craig. Si l’on a volontiers oublié son médiocre Little Evil avec Evangeline Lilly, on a toujours en tête Tucker & Dale Fightent le Mal, son jubilatoire slasher comico-gore sorti en 2010 (tiens, réflexion en passant, qu’est devenue la sexy Katrina Bowden ? Bref).
Revenons à nos moutons. Donc, un slasher avec des clowns sadiques en pays redneck, une petite dose d’humour second degré (et méta façon Scream), des ados têtes à claque et un max de gore dégoulinant… Donnez le papelard, c’est où qu’on signe ? Et La Nuit des Clowns offre exactement ce qu’il vend, ni plus ni moins. A savoir un slasher à l’ancienne, pour le meilleur et pour le pire. Fervent amoureux du cinéma bis des années 80, Eli Craig signe un slasher gore à la facture très vintage. La nostalgie des fans d’horreur est toujours titillée par ce genre d’accroche mais c’est clairement la démarche de Craig et sa petite péloche produit pour un micro million de dollars. Sauf qu’il fait avouer que ce n’est pas forcément dans le haut du panier des années 80/90 que le cinéaste tape avec son massacre sanglant mais plutôt dans le magma des petites productions bisseuses et grindhouse. Chargé en poncifs ultra-basiques, La Nuit des Clowns déroule mécaniquement un programme très lambda, rappelant tous ces petits slashers d’exploitation qui ont pullulé à la grande époque du genre dans le sillage des classiques. Rien de bien inspiré ne se dégage de ce spectacle horrifique écrit avec une paresse expéditive. Des personnages à l’intrigue générale en passant par les twists au menu, La Nuit des Clowns est d’un simplisme assez effarant, comme si l’on avait renseigné une série de mots clés dans le générateur d’une IA avant de cliquer sur « faire un film ». Mais le pire dans l’affaire… C’est qu’on s’amuse quand même !
On est faible, on ne voit pas d’autre explication. Mais parce qu’il est franc du collier dans ce qu’il propose, parce qu’il est généreux en boyaux déversés et en têtes décapités, parce qu’il étale de manière totalement décomplexés des clichés qui incarnent toute une époque, et parce qu’il dissémine quelques répliques aussi connes que drôles et quelques scènes sanglantes fort réjouissantes, bah on s’amuse un peu malgré l’évidence que l’on est en train de se repaître d’un film assez moyen dans l’absolu. S’il avait fait davantage d’efforts dans l’écriture et s’il ne s’était pas embarrassé d’éléments pseudo-modernes (inclusivité très mal placée, lissage d’époque : du gore exagéré ok, du cul gratos non), La Nuit des Clowns aurait pu être vraiment plus savoureux. En revanche, pour un million de dollars, on soulignera la facture très propre et cinégénique d’un film qui cache bien sa cheaperie.

 

Par Nicolas Rieux

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