CONJURING : L’HEURE DU JUGEMENT de Michael Chaves : la critique du film

Nom : The Conjuring: Last Rites
Père : Michael Chaves
Date de naissance : 10 septembre 2025
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h15 / Poids : NC
Genre : Epouvante, Horreur

Livret de Famille : Vera Farmiga, Patrick Wilson, Mia Tomlinson…

Signes particuliers : Une conclusion en demi-teinte.

Synopsis : Alors qu’ils espéraient une nouvelle vie, Ed et Lorraine Warren se voient impliqués dans une dernière enquête…qu’ils n’auraient jamais dû accepter. Dans la maison de la famille Smurl, un mal ancien les attend. Un ennemi qu’ils croyaient à jamais enfoui… Découvrez comment les Warren ont affronté le cas le plus maléfique de leur carrière, inspiré de faits réels qui ont terrorisé l’Amérique.

LA CONCLUSION DE LA SAGA

NOTRE AVIS SUR CONJURING : L’HEURE DU JUGEMENT

Clap de fin pour les terrifiantes aventures des Warren au cinéma. Après des années de succès, la saga Conjuring tire sa révérence et l’heure est venue pour les fans de dire adieu au plus célèbre couple d’enquêteurs du paranormal, Ed et Lorraine, toujours aussi bien incarnés par le duo Vera Farmiga et Patrick Wilson. Du premier chef-d’œuvre de James Wan au très moyen troisième opus de Michael Chaves, la saga a tout connu. Y compris de très très très mauvais spin-off. On espérait un final en apothéose et qui ne vienne pas acter un déclin inéluctable, lassitude oblige. D’autant que ce quatrième et dernier chapitre baptisé L’Heure du Jugement chez nous (Last Rites en VO) comportait une double difficulté. Michael Chaves devait à la fois signer un Conjuring contraint et forcé d’être plus terrifiant que les précédents (le principe intrinsèque de la suite et plus particulièrement du grand final) et de clôturer l’histoire personnelle des Warren. Tout en gérant leur ultime cas surnaturel, la trajectoire de leur fille Judy et en ménageant une possible porte de sortie en cas d’idée de suite tardive (on ne sait jamais). Ça faisait beaucoup et ça se sent.

Pour boucler la boucle, Michael Chaves s’intéresse à une ultime affaire qui renvoie les Warren à leurs débuts dans le métier. Alors qu’ils ont pris leurs distances avec les confrontations au Mal à cause des problèmes cardiaques d’Ed, le couple va devoir sortir de sa retraite quand leur fille est de plus en plus tourmentée par des manifestations démoniaques et qu’une famille désespérée fait la Une des faits divers.

D’une durée officielle de 2h15 (3 heures selon les manifestants), Conjuring : L’heure du jugement se rapproche malheureusement plus de son décevant prédécesseur que des premiers excellents opus de James Wan. Michael Chaves jongle avec toutes les directions prises par son film (la vie personnelle des Warren vs leur ultime affaire horrifique) et le résultat manque cruellement d’équilibre. Cette narration à double corps était censée donner plus de consistance au film, elle s’avère être son principal défaut. En cause une écriture qui peine à trouver le bon rythme d’un côté comme de l’autre, générant parfois un sentiment d’ennui face à une entreprise qui dissémine ses saillies horrifiques dispersées entre des moments de drame familial trop longs ou rendus trop peu intéressants pour passionner. Pourtant, ce Conjuring 4 avait un socle dramatique solide avec le dilemme cornélien des Warren désireux d’aider mais bloqués par la récente attaque cardiaque d’Ed qui le contraint au repos. Mais l’emboîtement d’histoires parallèles proposées ne trouvent jamais la bonne mécanique de fonctionnement.

Heureusement, Michael Chaves se rattrape sur quelques séquences horrifiques plutôt bien fichues et efficaces. On sent clairement que c’est dans ce registre que le cinéaste est le plus à l’aise. L’introduction ne manque pas de faire son petit effet, les premières manifestations démoniaques chez une petite famille terrifiée aussi (notamment lors d’une scène de repas familial assez flippante). Entre autres. Mais malgré ces instants de bravoure éparses, Conjuring : L’heure du jugement avance laborieusement et peine à décoller. Et quand il se décidera à le faire dans un final voulu intense, encore une fois Chaves montre qu’il n’a pas l’intelligence horrifique de James Wan. Dans sa dernière demi-heure, le réalisateur balance la purée façon climax orgiesque où tous les motifs de la saga et du genre y passent. Corps qui se contractent ou qui se tordent, yeux blancs ou injectés, visions cauchemardesques, apparitions à gogo, tempête terrifiante dans la maison, orage violent dehors, portes qui claquent… Rien que l’on n’ait pas déjà vu mille fois. Certes Michael Chaves s’efforce d’être efficace, mais il manque de créativité pour donner à voir des images un tant soit peu originales et nouvelles. Sans être ce qu’il a fait de pire dans l’univers Conjuring (on laisse cette distinction aux horribles La Malédiction de la Dame Blanche et La Nonne 2), Conjuring : L’heure du jugement laisse poindre la frustration de ne voir qu’une redite en moins bien de ce que la franchise a pu proposer depuis le début. Cet ultime opus ne démérite pas mais le mélange de drame familial et de terreur pure ne trouve jamais son tempo et le mariage n’est pas à la hauteur des attentes pour un adieu émouvant.