Mondo-mètre :
Carte d’identité :
Nom : Hoi-sa-won
Père : Lim Sang-Yoon
Livret de famille : Ji-seob So (Hyeong-do), Mi-yeon Lee (Yoo Su-yeon), Dong Jun Kim (Kwon Jong-tae), Kim Dong-jun (Ra Hoon), Lee Geung-young (Ban Ji-hoon), Han Bo-bae (Ra Bo-seul)…
Date de naissance : 2013
Majorité au : 23 octobre 2013 2013 (en DVD chez France Télévision Distribution)
Nationalité : Corée du Sud
Taille : 1h36
Poids : 3,7 millions $
Signes particuliers (+) : Un divertissement simple, aléatoirement efficace, et exécuté avec le minimum de sérieux nécessaire pour atteindre ses objectifs.
Signes particuliers (-) : Le problème, c’est que ce cinéma-là, formaté, insipide, sans originalité ni autre but que l’immédiateté du divertissement proposé, Hollywood se charge déjà de nous en abreuver avec des séries B et DTV à la pelle. Pas besoin de voir la Corée s’y mettre à son tour. A Company Man est d’une telle prévisibilité et facilité qu’il en devient rapidement ennuyeux malgré ses quelques temps forts intenses dont on arrive à se désintéresser.
LA CRITIQUE : LA CORÉE, L’AUTRE HOLLYWOOD ?
Résumé : Hyeong Do est un tueur à gages qui ressemble beaucoup à un salarié d’une entreprise au sens le plus classe et banal du terme. Il cherche à raccrocher une bonne fois pour toutes mais les choses ne se passent pas comme prévu.
Petit arrêt au pays du matin calme. Un des nouveaux venus sur le prolifique marché du film d’action made in Corée du Sud, c’est ce A Company Man (à ne pas confondre bien sûr avec A Company Men, le drame avec Ben Affleck), thriller musclé de Lim Sang-yoon qui signe là son premier long-métrage après quelques années d’assistanat. Pas de grandes stars au générique puisque le premier rôle est confié à So Ji-sub essentiellement vu à la télévision. On notera simplement la présence de l’expérimenté Kwak Do-won dans un rôle de bad guy, comédien rôdé que les amateurs de cinoche asiatique ont pu apercevoir dans tout plein de productions récentes qui ont traversé les frontières de la Corée comme Mother, Man from Nowhere, Midnight FM ou The Agent.
A Company Man nous embarque dans un thriller dramatique épisodiquement nerveux, fondé sur une histoire au contexte étonnant mais aux bases somme toute très classiques avec l’éternelle mécanique du tueur à gage cherchant à arrêter un métier qu’il ne supporte plus. Hyeong-do travaille en effet pour une société employant des tueurs et maquillant sa façade en entreprise de métallurgie. Il vient au travail comme n’importe quel cadre avec attaché case, costume et cravate, dans des locaux d’une discrète banalité. Mais au sous-sol, derrière une pièce dérobé : contrats, armes et employés sur-entrainés à tuer. La lassitude de Hyeng-do va le conduire à commettre une erreur en laissant filer un jeune acolyte qu’il était censé supprimer après une mission. Le début de la fin pour lui…
Si le pitch de A Company Man n’a rien de follement inventif avec son arc narratif passablement éculé, le cinéaste Lim San-yoon va essayait de miser avant tout sur l’univers de cette entreprise nébuleuse à la façade on ne peut plus normale, cachant sa réelle existence. Une idée gentiment originale mais qui s’avèrera trop mince pour donner un peu d’épaisseur à un film de série B qui confirme bien ce que nous disons régulièrement par ici : dans le cinéma coréen récent, il y a à boire et à manger et tout particulièrement dans la sur-exploitation hasardeuse qui en est faite en vidéo.
Lim Sang-yoon développe une intrigue confuse et inutilement tirée par les cheveux au lieu de s’abandonner au pur polar bourrin, ce qui aurait un peu sauvé son métrage en le présentant avec davantage d’humilité. Rarement inspirée, A Company Man passe plus pour un ressucé exploitant la notoriété du cinéma coréen dans le genre dans une production qui se veut hard boiled mais qui s’avère surtout ennuyeuse par son déroulé cousu de fil blanc et sans génie pour lui conférer un peu de consistance autre qu’une énième production recyclant du déjà-vu mille fois. Très efficace dans ses 20 dernières minutes qui dépotent sévère, ce premier effort de long-métrage n’emballe jamais mais et l’implication démontrée par le néo-réalisateur est insuffisante pour sauver ce thriller d’action de l’insipide carcan dans lequel il est engoncé avec tout ce qu’il faut de formatage, de banalité et de manque de saveur. Production bas de gamme destinée à alimenter les bacs à DVD à l’étranger après avoir son petit bonhomme de chemin sur les crénas nationaux, A Company Man ennuie par sa facilité et ressemble à mille autres en moins bien. Ce cinéma là, Hollywood nous en sort à la pelle alors si le cinéma coréen s’y met à son tour, on ne s’en sort plus ! La musique fortement désagréable et le peu d’inspiration qui alimente les séquences d’action ont vite d’achever un film quelconque dont on peut se passer aisément.
Bande-annonce :
Par Nicolas Rieux