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VERTIGE (critique)

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Carte d’identité :
Nom : Vertige
Parents : Abel Ferry
Livret de famille : Fanny Valette (Chloé), Johan Libéreau (Loïc), Raphaël Lenglet (Guillaume), Nicolas Giraud (Fred), Maud Wyler (Karine), Justin Blanckaert (Anton), Guilhem Simon…
Date de naissance : 2009
Nationalité : France
Taille/Poids : 1h24 – Petit budget

Signes particuliers (+) : Regardable. Optimise bien son budget et ses décors de tournage.

Signes particuliers (-) : Manque d’originalité et d’ambition. Tombe dans la banalité à cause de son script trop limité.

 

APRÈS THE DESCENT, THE ASCENSION

Résumé : Un groupe d’amis en mal de sensations fortes se lancent dans l’escalade d’un massif malgré sa fermeture au public. Ils le regretteront amèrement…

Le jeune metteur français en scène Abel Ferry franchit le pas du premier long-métrage et investit directement le genre pour cet effort novice après quelques courts-métrages et petits boulots à la télévision (réalisateur sur Les Guignols et sur quelques pubs). Son Vertige, sorti confidentiellement en 2009, lorgne furieusement du côté de l’anglais The Descent mais pas que…

Thriller horrifique à suspens virant de bord en cours de route, Vertige est une petite série B sympathique et divertissante mais qui n’apporte pas grand-chose de neuf au genre puisque ce premier film de Ferry se contente essentiellement de recycler pas mal de choses déjà vues ici et ailleurs. Première inspiration évidente, le petit bijou made in Britain de Neil Marshall dont Vertige inverse le postulat de départ. Si l’un s’enfonçait dans les tréfonds sombres d’une grotte non fréquentée, le second choisit la lumière des sommets. De la spéléologie, on passe donc à l’escalade avec cette bande d’amis qui, comme chez Marshall, ne sait pas vraiment où ils mettent les pieds sauf un qui ne dit rien à personne (bien sûr, sinon, il n’y aurait pas de film). Question émotion, Ferry essaie de jouer sur les plates bandes de Marshall. Dans les deux cas, les deux métrages cherchent à procurer un suspens haletant en jouant sur un sport extrême procurant des sensations fortes, que le public partagera avec angoisse. Dans The Descent, c’était la claustrophobie des lieux, la peur panique de l’étouffement, de l’enfermement dans le noir. Dans Vertige, c’est la peur du vide, du gouffre derrière soi lorsque l’on grimpe avec le danger permanent de la chute. Tout sera cristallisé et transmis par le personnage anxieux du jeune Loïc, flippé avant même le départ et qui vivra un cauchemar que l’on vivra à notre tour par son entremise. Enfin, dernier point commun entre les deux films, le virage brutal en cours de route. Comme The Descent, Vertige est un film en deux temps. Premier temps, l’angoisse concrète d’une émotion connue et terrifiante pour beaucoup, deuxième temps, une tournure des évènements plus fictionnelle que l’on dévoilera pas ici pour ménager le maigre suspens. Une seconde moitié pas très bien amenée et surtout pas très bien gérée par Abel Ferry qui s’embourbe un peu dans le survival archi-conventionnel, sans réelles idées novatrices. Tout est du réchauffé de tout un tas de films du genre au point que l’on regarde sans plus d’emballement que ça, ce mineur Vertige qui finalement ne surprend guère. Sans être un mauvais moment, cette première tentative divertit et fait passer un moment sans pour autant remporter l’adhésion totale. Ferry se montre plutôt adroit dans sa gestion du suspens d’escalade et utilise bien ses beaux décors, sa véritable production-value, même s’il y aurait gagné à s’y attarder davantage et à développer cette portion. Car il se montre en revanche bien moins inspiré par la suite, passé son tournant scénaristique qui vacille entre ridicule et recyclage.

Vertige n’est pas le haut du panier du cinéma de genre français. Il se regarde avec détachement mais rate son rendez-vous avec ses ambitions par un manque de travail en amont pour étoffer un scénario trop maladroit et pauvre. Abel Ferry avait sous le coude un script assez basique où les personnages ont une psychologie à deux francs six sous (globalement pas très bien voire très mal interprétés d’ailleurs), il tente de combler ses lacunes tant bien que mal par un film vivant, concis et dynamique. La blague est faite par moments, pas forcément au mieux des possibilités mais avec honnêteté. Malheureusement, il ne tient pas ses promesses sur la durée et tombe dans le vide de la banalité éculée. Cela étant dit, on voit tellement pire que tout cela reste quand même très regardable et l’humble projet a au moins le mérite d’essayer de rivaliser dans le registre avec nos compatriotes anglais comme amerloques. Mais bon, donnez le même matériau à un Neil Marshall et on verrait rapidement la différence.

Bande-annonce :


VERTIGE – Bande-annonce par baryla

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