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SHAZAM! LA RAGE DES DIEUX de David F. Sandberg : la critique du film

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Nom : Shazam! Fury of the Gods
Père : David Sandberg
Date de naissance : 2022
Majorité : 29 mars 2023
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h10/ Poids : NC
Genre : Super-héros

Livret de Famille : Zachary LeviAsher AngelJack Dylan Grazer, Helen Mirren, Lucy Liu, Rachel Zegler…

Signes particuliers : Au secours ! 

Synopsis : Suite des aventures de Billy Batson, ado capable de devenir un super-héros adulte lorsqu’il prononce le mot « Shazam ! ». Investis des pouvoirs des dieux, Billy Batson et ses copains apprennent encore à concilier leur vie d’ados avec leurs responsabilités de super-héros dès lors qu’ils se transforment en adultes. Mais quand les Filles de l’Atlas, trio d’anciennes déesses ivres de vengeance, débarquent sur Terre pour retrouver la magie qu’on leur a volée il y a longtemps, Billy, alias Shazam, et sa famille s’engagent dans une bataille destinée à conserver leurs superpouvoirs, à rester en vie et à sauver la planète. Mais une bande d’adolescents peut-elle vraiment empêcher la destruction du monde ? Et, surtout, Billy en a-t-il seulement envie … ?

INUTILE DE LE SHAZAMER

NOTRE AVIS SUR SHAZAM 2

Warner Bros s’est montré étonnamment plutôt discret pour la sortie de Shazam : La Rage des Dieux alias Shazam 2. Là où les blockbusters de super-héros américains ont généralement droit à une promo d’enfer en mode matraquage lobotomisant, la suite des aventures de l’ado-super-héros n’a pas eu droit à l’habituelle campagne marketing écrasante. Avouons qu’à l’inverse des autres super-héros DC style Batman, Superman et autre Wonder Woman, tout le monde s’en fout un peu des aventures de Billy Batson et sa bande. Le flop XXL du film au box office américain n’a certainement pas aidé. Pour DC, le drame est rude alors que Black Adam a déjà bien mangé la poussière il y a quelques semaines. Et par extension, le coup est rude aussi pour le genre en général, lequel enquille les déceptions/purges ces temps-ci entre Thor 4, Ant-Man 3, le précité Black Adam
2019, le DCU accueillait un petit nouveau, Shazam. L’histoire d’un ado de 14 ans qui pouvait se transformer en super-héros adulte en criant le mot « Shazam ». Là où le DCU arborait une tonalité plutôt sombre avec ses Man of Steel, Batman et la Justice League, Shazam s’orientait plus vers le registre de la comédie, du simple fait de son pitch où un gamin se retrouvait avec des responsabilités super-héroïques en total décalage avec son état d’esprit d’ado à peine pubère. Si le film n’avait pas été super bien accueilli, on pouvait lui reconnaître un côté sympathique et son ton comique était plutôt amusant. Le film ne sera pas un succès retentissant, le DCU connaîtra bien des galères et des incertitudes, le Covid passera par là… Après tout ça, on était en droit de se demander si cette suite verrait vraiment le jour… et si elle méritait seulement d’exister. A voir le résultat, on pourrait rétroactivement dire que non.
C’est avec une paresse assez sidérante que Shazam : La Rage de Dieux se contente d’enfiler ses gros pieds plein de doigts mal formés dans les chaussons usagés de son prédécesseur, sans jamais chercher à le réinventer ou à lui apporter quoique ce soit. On pourrait presque y voir un profond cynisme tant cette suite n’a aucune autre ambition que de capitaliser sur les ingrédients de son aîné. Mais au fond pourquoi faire puisque tout le monde s’en bat les steack d’un film dont même son distributeur ne sait pas trop foutre tant l’univers étendu DC a sombré dans un bordel ponctué d’un gros point d’interrogation. Cela dit, pourquoi pas après tout, répondront certains. Sauf que la semi-fraîcheur du premier s’évapore ici dans une production en roue libre qui ne propose rien, qui ne construit rien, qui ne se rattache à rien. Shazam : La Rage des Dieux à l’ambition d’un pauvre sandwich triangle dégueu à grignoter en attendant un vrai repas. Laborieux côté écriture, visuellement assez laid et cinématographiquement sans idées, cette suite à l’inutilité consternante tâtonne constamment sans trop savoir où elle veut aller ni même comment, mélangeant ainsi très maladroitement l’humour raté de sa comédie et l’action bête et disciplinée de son postulat super-héroïque. Il se dégage un petit quelque chose de finalement assez ringard de cet opus mécanique qui semble avoir été pensé, produit et mis en boîte en mode pilotage automatique. Shazam : La Rage de Dieux aligne poncifs narratifs et passages obligés dans une file indienne où chacun attend son tour pour passer à l’écran sans conviction aucune. L’histoire comme les personnages exaspérants, sont réduits à peau de chagrin, tous de simples fonctions dans un scénario poussif articulé sur une mythologie foireuse et confuse envers laquelle on n’éprouve aucun intérêt.
A rebours, il ne reste rien de ce Shazam : La Rage des Dieux. Normal, il n’y a rien dedans. Aucune consistance, aucun effort, juste du remplissage formaté et dénué d’âme, cimenté à coups d’effets spéciaux très approximatifs. Le film de Sandberg n’est qu’un long tunnel ennuyeux incapable de donner l’impression de montrer quelque chose que l’on aurait pas déjà vu mille fois. Et l’argument du « divertissant et pas prise de tête » ne marche même pas. Des p’tits McDo régressifs de temps en temps, c’est cool. Mais manger toujours le même Big Mac, à la longue c’est lassant. C’est le même principe. Oui à du blockbuster de super-héros (pourquoi pas) mais rien n’empêche de varier les plaisirs, un coup un Deluxe, un Big Tasty la fois d’après etc. Dans le genre, Shazam 2 se contente du pire, lui. Il se présente comme la traversée de l’autoroute A10 : long, monotone, sans aucune variation. On finirait presque par vouloir s’endormir, s’il n’y avait pas le risque de ne jamais se réveiller.

 

Par Nicolas Rieux

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