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SHADOW (critique – horreur)

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Spectateurs

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note 3
Carte d’identité :
Nom : Shadow
Père : Federico Zampaglione
Livret de famille : Jake Muxworthy (David), Karina Testa (Angeline), Nuot Arquint (Mortis), Chris Coppola (Buck), Ottaviano Blitch (Fred)…
Date de naissance : 2009
Nationalité : Italie
Taille/Poids : 1h27 – 1 million €

Signes particuliers (+) : Une fin surprenante à condition de ne pas l’avoir vu venir.

Signes particuliers (-) : Le genre de film vu et revu, qui pense tenir avec son twist de fin L’IDÉE qui fera la différence. Sauf que non.

 

L’OMBRE DES AUTRES

Résumé : David et Angeline, deux passionnés de VTT, font connaissance dans une auberge d’Europe de l’Est alors qu’ils sont venus dans la région pour s’adonner à leur passion en pleine montagne. Leur rencontre avec des tarés locaux puis leur égarement dans les profondeurs d’une forêt mystérieuse et flippante, va les conduire dans un cauchemar…

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Federico Zampaglione est à la base un chanteur transalpin qui a décidé de se lancer dans le cinéma, un peu à l’image de son homologue américain Rob Zombie. Après une comédie en 2007, il s’essaie au genre deux ans plus tard avec Shadow, un petit budget horrifique italien d’un million d’euros, porté par Jake Muxworthy (des bisseries et des séries télé) et la française Karina Testa découverte dans Des Poupées et des Anges et habituée au genre puisqu’elle tenait déjà les premiers rôles dans le Frontière(s) de Xavier Gens et le court Paris of the Living Dead. Sorti chez nous en DTV en 2011, Shadow s’est inexplicablement payé le luxe d’une tournée en compétition officielle dans de nombreux festivals…

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Une rencontre fortuite entre deux jeunes gens, beaux, romantiques, aventuriers, deux tarés additionnels rencontrés eux aussi par hasard (histoire que ça fasse assez de personnages à malmener), une forêt flippante, un rôdeur frappadingue et c’est parti, Zampaglione nous entraîne dans un énième survival se payant une parenthèse torture porn, dont le manque d’originalité n’aura d’égale que la nullité du résultat. Dire que Shadow est cheap, c’est un fait même si le pseudo-cinéaste essaie de le masquer de toutes ses forces avec quelques séquences graphiques et des décors qui ont bien occuper le chef déco et les régisseurs. Dire que Shadow est un torture porn d’une banalité tragique, c’est un fait aussi même si quelques effets qui ont dû occuper le maquilleur de service, essaient de provoquer quelques frissons bas de gamme. Mais voilà, Shadow est pauvrissime et nous ressert une soupe que l’on a vu et revu mille fois sans y apporter la moindre once d’originalité ni la moindre valeur ajoutée justifiant l’intérêt d’un film qui en prime, se paye un quatuor de comédiens catastrophiques en roues libres. La mécanique du film est on ne peut plus basique et Shadow multiplie les clichés narratifs les plus éculés du genre. Des personnages traqués, enlevés, séquestrés et torturés dans une cave glauquissime par un taré redneck à la limite de la créature mi-humaine. Un héros courageux porté par l’amour pour sa belle (né en deux jours l’amour en question), des durs devenant de vrai lâches révélant ainsi leur couardise, la découverte d’une antre étrange et abritant un secret, un combat pour la survie du duo amoureux (car on se doute bien que les deux « rajoutés » sont là juste comme caution de chair fraîche à abîmer) et… et un twist final. Un twist final que Zampaglione devait sûrement trouver absolument génial puisqu’il est toute la raison d’existence de son film qui essaie de surprendre le spectateur avec un petit coup malicieux mais qui malheureusement passe plus pour un truc scénaristique risible que pour un tour de force ingénieux.

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Shadow pique tout à ses nombreux prédécesseurs (le coup du couple attaqué en forêt par un autochtone, quelle idée brillante !) sans honte ni talent. Ce survival complaisant et opportuniste suit les traces de pneus déjà bien inscrites sur le sentier dans lequel il s’engouffre mollement et se paye une petite incursion dans le torture porn histoire d’agrémenter son contenu aussi vide que les caisses de l’Etat Français. On se fait chier fermement à attendre que les enjeux s’élèvent un tant soit peu mais c’était trop demander à un bonhomme qui semble avoir rédigé son script à la va-vite sur un ad8a230343750dc290d4b27260101tronc d’arbre lors de ses repérages pour trouver un coin de forêt idéal pour mettre en scène le temps d’un weekend sa maigre et peu généreuse arnaque horrifique frôlant l’indigence absolue et basée sur un final tenant en deux lignes. Si Zampaglione croyait ce revirement et ses deux pauvres effets gores (un mec fumé sur une table alimentée par des résistances et une paupière scalpée) allaient suffire pour faire de Shadow, un petit survival modeste mais sympathique et surprenant, c’était bien se gourer. Après des années de cinéma genre de plus en plus craspec, il en fallait bien plus que cette navrante affaire pour surprendre un spectateur trop habitué à ce type de canevas et en mieux. Et à plus forte raison pour ceux qui auront vu la malicieuse fin venir. Reste alors la possibilité de le regarder en mode détournement comique avec une mauvaise fois déterminée à déceler tout le risible de la chose. A ce titre, voir le méchant bizarre lécher un dos de crapaud (pour montrer qu’il est bizarre) ou les séquences décathlon à vélo nourries avec des dialogues pouvant prétendre à une palme de la débilité scribouillarde (voir toutes les séquences romantiques, de la rencontre à la nuit sous la tente en passant par les contemplations de paysages façon « tu t’attendais pas à ce que ça soit si beau hein ? » « c’est vraiment magnifique, ici. » Et se serait en oubliant le magique moment sportif du film « tu fais du vélo depuis longtemps ? », « 5 ans et toi ? », « le vélo, c’est toute ma vie » ou les envolées injurieuses ridicules du genre « lâchez-là putain d’enculés ») devraient amplement faire l’affaire.

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Shadow est un nanar haut de gamme qui essaie de ne pas le montrer et qui se croit probablement génial parce qu’il laisse le spectateur sur le cul au terme d’un final représentant la seule idée justifiant l’entière entreprise. Malheureusement pour Federico « j’ai un nom de patron de cirque » Zampaglione, sa purge ennuyeuse tombe à plat, faute d’avoir su, soit instiller une ambiance un minimum flippante, soit être aller généreusement dans le gros gore qui tâche au lieu de se cantonner à une sagesse inexplicable vu la tournure des évènements (mais non voyons, le hors champs c’est tellement mieux). Dénué de l’un comme de l’autre, reste une série B chiante, inintéressante et même pas digne d’abreuver un spectateur en manque un samedi soir pluvieux sauf ceux qu’un maigre twist contenteront.

Bande-annonce :

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