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MAESTRO de Léa Fazer
Critique – Sortie ciné

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Spectateurs

462615.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxMondo-mètre
note 6
Carte d’identité :
Nom : Maestro
Père : Léa Fazer
Livret de famille : Pio Marmai (Henri), Michael Lonsdale (Cédric Rovère), Déborah François (Gloria), Alice Belaïdi (Pauline), Nicolas Bridet (Nico), Dominique Reymond (Francine), Micha Lescot (José), Scali Delpeyrat (Le druide), Grégory Montel (Sam)…
Date de naissance : 2014
Majorité : 23 juillet 2014 (en salles)
Nationalité : France
Taille : 1h25
Poids : Budget NC

Signes particuliers : Comédie pour tous et échappée pour cinéphile, Maestro est une petite curiosité passant derrière la caméra pour nous relater une étonnante rencontre de septième art avec beaucoup de justesse et de tendresse…

 

JOCELYN QUIVRIN/ERIC ROHMER : L’HISTOIRE D’UNE RENCONTRE IMPROBABLE

LA CRITIQUE

Résumé : Henri, un jeune acteur qui rêve de jouer dans FAST & FURIOUS, se retrouve engagé dans le film de Cédric Rovère, monstre sacré du cinéma d’auteur. Les conditions du tournage ne sont pas tout à fait celles auxquelles il s’attendait… Mais le charme de sa partenaire et la bienveillance du maître vont faire naître en lui des sentiments jusqu’alors inconnus. Et Rovère, conquis par la jeunesse et la fantaisie d’Henri, vivra ce tournage comme un cadeau inattendu.009704.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx L’INTRO :

Maestro est un film qui remonte et revient de loin. En 2009, le comédien Jocelyn Quivrin nous quittait trop tôt, décédé dans un tragique accident de voiture. Il était alors en train de travailler sur un projet personnel qui lui tenait à cœur, le récit de sa rencontre fondatrice avec la légende Eric Rohmer deux ans plus tôt, à l’occasion du tournage de son ultime film Les Amours d’Astrée et Céladon. Ou comment un jeune acteur peu cultivé, passionné de bagnoles, de fumette et de PS4, a appris bien plus qu’il ne le pensait, au contact d’un cinéaste emblématique du cinéma d’auteur français sous la direction de qui il s’est retrouvé à tourner un peu par hasard. Ce récit d’apprentissage, Quivrin voulait le portait à l’écran. Il voulait « se jouer » et « se mettre en scène » dans cette mise en abîme sur le cinéma et sur lui-même, à travers une comédie truculente narrant comment tourner avec Rohmer l’aura transformé, lui le jeune acteur écervelé. Malheureusement, il n’en aura jamais l’occasion. Son amie Léa Fazer auprès de qui il était allé chercher aide et soutien, mettra du temps mais réussira à reprendre le projet et à le mener à bien. Forcément, l’apport du principal intéressé manquera et il faudra ré-imaginer toute l’entreprise. Mais pour Quivrin et pour Rohmer, décédé quatre mois après l’acteur, faire ce film valait la peine…269823.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

L’AVIS :

Maestro est plein de choses à la fois. Une comédie délicieuse jouant de l’opposition entre un érudit et sa troupe, un jeune acteur gentiment immature et un brin bas du front mais plein de vie et soif d’apprendre face à adeptes d’un extrême cinéma auteurisant avec lequel il est en décalage. Aussi, un film inspiré d’une aventure vraie, pleine de sincérité, de charme et de tendresse, nous invitant à basculer de l’autre côté de la caméra, dans l’envers du décor d’un certain cinéma fait avec trois bouts de ficelles et deux ronds de serviettes, mais avec une passion commune à toute une petite et joyeuse équipe, pour l’art dans toute sa magnificence et sa pureté. Aussi drolatique qu’il ne peut être touchant et intéressant, Maestro amuse, régale parfois, notamment à la force d’un casting magnifique, l’excellent Pio Marmaï incarnant un Jocelyn Quivrin fictif alors que le géant Michael Lonsdale personnifie les traits d’un Rohmer que l’on se plaît à imaginer ici plus vrai que nature.maestro

Film pour cinéphile revenant sur une étonnante anecdote de cinéma ou comédie grand public ludique et pleine de fraîcheur, Maestro est ouvert à tous. Le film de Léa Fazer aurait sans doute pu être mieux. Plus approfondi, plus développé dans sa narration. La concision du scénario allant droit à l’essentiel non sans quelques petites redondances ça et là alors qu’elle fait l’impasse sur certaines idées seulement lancées mais pas assez affinées. Ce traitement très mécanique nous enlève sans doute une part de la magie agréable qui entoure ce modeste projet. Mais heureusement pas totalement. Maestro baigne dans une ambiance de loufoquerie vécue et transmise par Jocelyn Quivrin avant sa mort, et le résultat séduit malgré ses défauts. Et cette petite parenthèse cinéphilique de se savourer comme l’une des petite histoire rendant le cinéma aussi beau devant que derrière la caméra.

Bande-annonce :

Par Nicolas Rieux

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