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IRON MAN 3 (critique – action)

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note 4.5
Carte d’identité :
Nom : Iron Man 3
Père : Shane Black
Livret de famille : Robert Downey Jr (Tony Stark/Iron Man), Gwyneth Paltrow (Pepper Potts), Don Cheadle (Rhodes), Guy Pearce (Killian), Ben Kingsley (le mandarin), Rebecca Hall (Maya), Jon Favreau (Hogan), James Badge Dale (Savin)…
Date de naissance : 2013
Nationalité : États-Unis, Chine
Taille/Poids : 2h11 – 200 millions $

Signes particuliers (+) : Des séquences ultra-spectaculaires, une 3D potable, un excellent Downey Jr. et des punchlines irrésistibles à tout-va.

Signes particuliers (-) : Ce troisième opus est un peu tiède, film d’action tape à l’oeil misant sur ses effets et son action incessante sans réelle profondeur derrière pour les soutenir. Du gros blockbuster un peu indigeste et longuet qui n’impressionne guère pas plus qu’il ne charme.

 

L’ASCENSION D’IRON BLACK

Résumé : Après la bataille contre des envahisseurs extraterrestres à New-York, Tony Stark alias Iron Man a repris sa routine entre sa romance avec Pepper Potts et ses recherches scientifiques obsessionnelles. Mais un nouvel ennemi, le mandarin, va faire surface et l’attaquer sur tous les fronts, détruisant son précieux univers et menaçant les siens…

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Marvel célèbre les cinq ans d’existence au cinéma du super-héros Iron Man par un troisième volet qui, après deux films de bons (et mauvais) loyaux services n’est pas dirigé par l’acteur-réalisateur Jon Favreau qui se contente cette fois de la production exécutive et de son récurrent petit rôle de guest (Hogan, le chauffeur de Tony). En effet, le cinéaste laisse cette fois les rênes à l’expérimenté scénariste culte Shane Black qui se retrouve pour la première fois de sa carrière à la tête d’un gros budget dopé aux millions de dollars. Une sacrée promotion pour le créateur de la saga L’Arme Fatale qui n’avait jusque-là signé qu’une seule réalisation avec l’excellent Kiss Kiss Bang Bang en 2005, pour lequel il avait dirigé le comédien Robert Downey Jr qui rempile du coup dans le costume du milliardaire chevaleresque prétentieux et pince-sans-rire Tony Stark. Longtemps un peu persona non-grata à Hollywood après ses déboires et conflits avec les huiles de la Warner sur la suite de la saga L’Arme Fatale, Shane Black revient en force et se retrouve au passage avec une belle pression à gérer sur les épaules car il n’a pas vraiment droit à l’erreur vis-à-vis d’un studio qui lui donne une opportunité en or de revenir au premier plan mais aussi vis-à-vis des fans du super héros métallisé, qui ne sont pour la plupart toujours pas remis de la médiocrité du deuxième volet.

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Après l’unification dans la bataille avec ses confrères super-héros pour The Avengers (auquel Iron Man 3 fait pas mal de clins d’œil) retour à son univers plus traditionnel pour Tony Stark et à sa vie de playboy désormais « rangé », en couple avec miss Pepper Potts mais toujours obsédé par ses créations technologiques. Les amateurs du genre et du comics et les cinéphiles en général peuvent quant à eux jubiler d’avancer de voir le roi du buddy movie être à la tête de ce blockbuster américano-chinois budgété à 200 millions de dollars où tout le monde rempile, de Robert Downey Jr bien sûr (sa cinquième apparition au total en Iron Man si l’on compte The Avengers et son caméo dans L’Incroyable Hulk) à Gwyneth Paltrow en passant par Don Cheadle. Jubilation car on sait Shane Black capable à la réalisation mais surtout doué pour l’écriture et sa plume qui a fait des merveilles sur L’Arme Fatale ou Le Dernier Samaritain pourrait bien transfigurer ce troisième volet s’il parvient à y injecter tout son savoir-faire dans le mélange action-comédie-drama. Autre point de jubilation plus anecdotique, avec Shane Black engagé, c’est à Tom Hooper pressenti que l’on échappe. Et franchement, on préfère voir le britannique se noyer du côté des Misérables plutôt que venir nous gâcher le plaisir d’un bon gros actionner pré-estival qui dépote.

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On restait donc sur un décevant Iron Man 2 avec Mickey Rourke en bad guy et Scarlett Johansson en sex-symbol. Cette fois, on retrouve Guy Pearce et Ben Kingsley en méchants et Rebecca Hall côté femme. Un poil moins bandant mais un beau casting quand même. Alors, Shane Black a t-il redonner ses lettres de noblesse à la franchise Iron Man ? Mais surtout, a t-il su redonner une nouvelle impulsion à la saga au moment où elle risquait de s’embourber ? Mis à part un génial Robert Downey Jr comme d’habitude, qui excelle une fois de plus dans la classe charismatique et l’humour sardonique, renforcé par le talent de Shane Black aux dialogues, le constat n’est pas franchement réjouissant pour ce troisième volet qui se classe un cran au-dessus du mauvais second opus mais bien en-dessous du très réussi premier numéro.

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Iron Man 3 est plus un produit calibré pour en balancer plein les mirettes à grand renfort d’effets spéciaux ultra-sepectaculaires, qu’un film de qualité où le style Shane Black saurait se démarquer pour apporter une quelconque singularité à un actionner interchangeable avec mille autres, reposant sur un scénario sans surprise à l’arc narratif basique et éculé nous ressortant le sempiternel « la société créée ses propres démons ». Un arc « sociologisant » vieux comme le monde que l’on retrouve déjà dans la plupart des franchises d’action, dans quasiment tous les films de super-héros, qui est à la base par exemple d’une saga comme James Bond depuis des décennies et qui soutient quantité de drama depuis des lustres.

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Bombardement massif d’action et d’effets digitaux non-stop pendant plus de deux heures, Iron Man 3 est typiquement le gros blockbuster qui carbure à l’esbroufe en mettant en avant ses arguments spectacularisant, ce qui malheureusement n’impressionne plus vraiment une bonne partie du public rompu à ce genre de bouillie servie par Hollywood depuis trop longtemps. Shane Black n’arrive pas à insuffler quelque chose de vraiment nouveau à la saga avec ce divertissement bourrin sans personnalité et souvent décérébré, multipliant les facilités scénaristiques et les improbabilités en plus de manquer cruellement de personnalité et d’âme. Iron Man 3 veut tellement appuyer à fond les ballons sur la pédale de l’entertainment de masse qu’il en oublie de se concentrer sur un travail d’écriture affiné (un comble pour un film orchestré par un gaillard normalement scénariste talentueux à la base) et sur ses changements de rythme. Ce troisième volet est finalement monotone, constamment sur le même rythme, sans cesse dans la rapidité d’exécution placée en étendard fièrement arboré sans aucune progression ni dans les enjeux (pauvres à la base) ni dans le spectacle (toutes les séquences d’action se ressemblent dans la construction et pourraient s’interchanger tant aucune n’est plus impressionnante qu’une autre).

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Une question se pose. Finalement, Iron Man 3 n’y aurait-il pas gagné à avoir Shane Black à l’écriture et quelqu’un d’autre à la mise en scène ? Le néophyte en blockbuster n’était peut-être pas taillé pour son seulement deuxième long-métrage, pour orchestrer un spectacle aussi dantesque que ces nouvelles aventures de l’homme de fer. S’il s’était concentré sur l’écriture sans avoir la pression de la réalisation derrière, Black aurait peut-être pu élever ce blockbuster qui en l’état, part dans tous les sens et se consume dans sa quête frénétique d’action pour remplir un cahier des charges lourd et indigeste. Très long et vite redondant, Iron Man 3 n’est pas une purge navrante mais une déception, une grosse machine mal-au-crâne hésitante et approximative qui balance à tout-va son trop plein de générosité dans un produit sans finesse et pas toujours très cohérent qui se mange comme un gros gâteau au chocolat qui reste un peu sur l’estomac. La magie du premier n’est pas au rendez-vous même si Shane Black réussit par ci par-là quelques petites séquences qui évitent au film de flancher complètement. Mais le manque d’envergure, de dimension et de profondeur et l’absence d’un ton original, laisse le spectateur livré à lui-même devant un énième actionner fadasse comme on en a que trop vu qui ne sort du lot que par ses petites punchlines comiques allant de pair avec le personnage de Tony Stark.  On en attendait quand même bien plus. Dommage car l’intro clin d’oeil nostalgique sur le rétro I’m Blue d’Eiffel 65 laissait présager quelque chose de bien fun…

Bande-annonce :

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