Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Fury
Père : David Ayer
Date de naissance : 2014
Majorité : 22 octobre 2014
Type : Sortie au cinéma
Nationalité : USA
Taille : 2h14 / Poids : 80 M$
Genre : Guerre
Livret de famille : Brad Pitt (Don Collier), Shia LaBeouf (Boyd ‘La Bible’ Swan), Logan Lerman (Norman), Jon Bernthal (Grady ‘cul d’âne’ Travis), Michael Peña (Gordo), Jim Parrack (Binkowski), Jason Isaacs (Davis), Brad William Henke (Waggoner)…
Signes particuliers : L’un des meilleurs films de guerre vu depuis un sacré paquet de temps. Immersif, réaliste, violent et terriblement éprouvant, Fury est un puta** de grand moment de cinéma.
UNE FOIS LE TANK EN MARCHE, PLUS QUESTION DE DESCENDRE !
LA CRITIQUE
Résumé : Avril 1945. Les Alliés mènent leur ultime offensive en Europe. À bord d’un tank Sherman, le sergent Collier et ses quatre hommes s’engagent dans une mission à très haut risque bien au-delà des lignes ennemies. Face à un adversaire dont le nombre et la puissance de feu les dépassent, Collier et son équipage vont devoir tout tenter pour frapper l’Allemagne nazie en plein cœur… L’INTRO :
Cinéaste inconstant, on attendait encore l’heure de la confirmation pour un David Ayer qui avait laissé entrevoir des choses intéressantes avec son percutant End of Watch, autant qu’il avait pu décevoir avec un Sabotage passablement manqué. Pour son cinquième long-métrage, le réalisateur s’entoure d’un gros casting et s’essaie au registre très ambitieux (et périlleux) du film de guerre. Coproduction américano-chinoise, Fury est à l’heure actuelle le plus gros projet qu’est dirigé le metteur en scène. Une plongée ultra-réaliste dans la Seconde Guerre Mondiale, forte d’une reconstitution qui aura su y mettre les moyens et d’une distribution riche et éclectique allant de la superstar Brad Pitt à l’habituellement énervant Shia Labeouf en passant par le solide Jon Bernthal (Shane dans Walking Dead), le toujours sympathique et trop mésestimé Michael Peña ou le jeune Logan Lerman (La Vie de Charlie, Noé).L’AVIS :
La guerre, c’est moche. La guerre, c’est sale. La guerre, c’est dur. C’est trois adages, que l’on pourrait prêter à des candidates à l’élection de Miss France, sont à la limite du pléonasme débilo-facile. Et pourtant, rarement un cinéaste n’aura su les retranscrire avec autant de conviction et de force dans une véritable furie viscérale et déboussolante. On prend souvent comme référence, l’entame épique du spielbergien Il Faut Sauver le Soldat Ryan… Mais chez David Ayer, l’horreur prend une dimension plus totale. La violence radicale est là, mais elle est accompagnée par la saleté, la boue, la laideur, l’odeur de puanteur pestilentielle, qu’on ressent littéralement à travers l’écran, de même qu’on ressort éprouvé de cette expérience immersive et saisissante où la fatigue et la dureté harassante du quotidien de ces héros de guerre prend tout son sens dans un intense moment de cinéma s’acharnant avec puissance à retranscrire au plus près, la guerre à l’ancienne vue de l’intérieur.Incroyablement virtuose à tous les égards, terriblement réaliste et esthétiquement splendide dans sa peinture de la rugosité douloureuse des combats acharnés, Fury est tout simplement l’un des meilleurs films de guerre que l’on ait pu voir depuis un sacré bail. Un uppercut sans concession qui se vit plus qu’il ne se traverse, qui se ressent plus qu’il ne se regarde. Et au milieu de cette tragique virée exténuante, un quintet d’acteurs au sommet, les traits de visage tirés, le couteau entre les dents, le regard à la fois fou, mélancolique, injecté de rage de survivre et animé par une soif de vengeance meurtrière désarmante de conviction. Ce quintet est dans une implication de leur rôle qui jaillit avec fulgurance à l’écran, renforçant encore davantage la force dévastatrice de ce spectacle époustouflant et sensoriel, aussi âpre, dur et incarné qu’il n’est parfois mythologique et héroïque. Du cinéma brut, cruel et charnel au message aussi radical et basique qu’il n’est profondément et amèrement lucide. Un très grand film et une sacrée belle baffe qui, on l’espère, marquera, restera et comptera.
BANDE-ANNONCE :