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EXTREMELY WICKED, SHOCKINGLY EVIL AND VILE de Joe Berlinger : la critique du film [Netflix]

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La Mondo-Note :

Carte d’identité :
Nom : Extremely Wicked, Shockingly Evil and Vile
Père : Joe Berlinger
Date de naissance : 2018
Majorité : 3 mai 2019
Type : Disponible sur Netflix
Nationalité : USA
Taille : 1h50 / Poids : NC
Genre : Drame, Thriller

Livret de famille : Zac Efron, Lily Collins, Kaya Scodelario, Joel Haley Osment, John Malkovich, Jim Parsons…

Signes particuliers : Complètement à côté de la plaque.

ZAC EFRON EST TED BUNDY

LA CRITIQUE DE EXTREMELY WICKED, SHOCKINGLY EVIL AND VIL

Synopsis : Liz, une mère célibataire tombée amoureuse de Ted Bundy, refuse de croire à ses crimes pendant des années. Drame inspiré de faits réels.

Contrairement à son titre à rallonge hyper-compliqué, Extremely Wicked, Shockingly Evil and Vile raconte en réalité quelque chose de très simple, l’histoire du célèbre tueur en série américain Ted Bundy, vue à travers les yeux d’une femme qui en est tombée éperdument amoureuse et s’est retrouvée piégée sous l’emprise de son indéniable charisme. Réalisé par le cinéaste-documentariste Joe Berlinger pour Netflix, le film est emmené par les glamoureux Zac Efron et Lily Collins, le premier essayant de tirer un trait (définitif ?) sur les comédies ados qui ont fait sa notoriété pour donner une nouvelle direction à sa carrière, ce qu’il avait déjà furtivement tenté de faire une première fois avec le poussif Paperboy de Lee Daniels. A noter que le titre du film, savonneux au possible, est en réalité tiré d’une citation du juge ayant condamné à mort Bundy.

Déjà auteur d’une série d’autoportraits sur l’effrayant tueur américain, Joe Berlinger approche cette fois le funeste Bundy sous un autre angle. S’il est bien au cœur de son entreprise, Extremely Wicked, Shockingly Evil and Vile adopte surtout le regard d’Elizabeth Kloepfer, sa compagne qui a douté de sa culpabilité jusqu’au bout, au point de sombrer dans la dépression et l’alcoolisme. L’idée était intéressante puisqu’elle permettait de doubler le portrait de Ted Bundy, d’un regard sur une victime oubliée de ce pervers narcissique, charmeur et manipulateur. Malheureusement, il n’y a que l’idée qui sera intéressante au final. Car Extremely Wicked, Shockingly Evil and Vile prend le bouillon de la première à la dernière minute, faute d’une écriture cohérente et maîtrisée, et d’une direction aussi exigeante et audacieuse que son postulat. Romançant son histoire, Joe Berlinger rend tout excessivement lisse et signe un film très sage et fade, lequel ne rend jamais l’horreur du personnage auquel il s’intéresse. Ted Bundy est l’un des pires criminels de l’histoire américaine mais le film esquive tout le sale de cette figure meurtrière et prend bien soin d’éviter de se confronter au dégueulasse de ses exactions, débouchant sur une sorte de téléfilm romancé et aseptisé uniquement concentré sur son côté showman séducteur. Et pour se tirer une balle dans l’autre pied dès fois que boîter ne soit pas suffisant, le film résume de façon plus que lapidaire son histoire, écartant beaucoup trop de choses pour donner une vue d’ensemble qui tiendrait la route. Mais parce que même sans pieds il pouvait encore se traîner parterre à défaut de marcher, Joe Berlinger achève sa réalisation une bonne fois pour toute d’un coup dans la tête en dézinguant son propre postulat de départ. Le sujet central était à la base d’observer non pas Bundy depuis Bundy, mais en gravitant autour d’Elizabeth Kloepfer, sa compagne victime de son charisme machiavélique. Sauf que plus le film avance et plus le personnage est relégué au second voire au troisième plan. Comme si Extremely Wicked, Shockingly Evil and Vile envoyait balader son sujet premier en cours de route car il manquait de sensationnalisme. A partir de là, le film de Berlinger n’a plus aucune logique narrative, plus aucune cohérence, et se perd dans lui-même, voulant raconter plusieurs choses et n’en racontant finalement vraiment aucune. Bilan, un drame raté.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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