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TOTO ET SES SOEURS de Alexander Nanau : la critique du film

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toto et ses soeursMondo-mètre
note 4 -5
Carte d’identité :
Nom : Toto si surorile lui
Père : Alexander Nanau
Date de naissance : 2015
Majorité : 06 janvier 2016
Type : Sortie cinéma
Nationalité : Roumanie
Taille : 1h34 / Poids : NC
Genre : Documentaire

Signes particuliers : Un documentaire bouleversant sur la condition des enfants en Roumanie.

C’EST (LA TRISTE) HISTOIRE DE TOTO…

LA CRITIQUE

Résumé : Au cœur d’une famille rom en pleine désintégration, émerge la figure de Totonel, 10 ans, dit Toto. Avec passion il apprend à lire, écrire et danser. Surtout danser et gagner le grand concours de Hip Hop. Au milieu du chaos ambiant, ses deux sœurs essayent de maintenir le mince équilibre de la famille. Le récit cinématographique d’Alexander Nanau enregistre sans pose, à hauteur d’Homme, la vie de Toto et de cette famille qui manque de tout, sauf d’humour et d’amour.toto-e1444661722833L’INTRO :

« Pourquoi inventer des actions alors qu’elles existent déjà dans la vie réelle ? Il faut juste les filmer. » Par cette phrase simple déployant un constat sur le cinéma, le réalisateur Alexander Nanau résume toutes ses intentions concernant Toto et ses Sœurs, film-documentaire passé par de nombreux festivals. A la base, le documentariste roumain avait été approché pour tourner une fiction sur la communauté Rom, avant que ses recherches préparatoires ne le mènent vers une autre approche, plus en contact avec le réel. Et plus pertinente aussi. Durant plus d’un an, le réalisateur s’est attaché au quotidien de Totonel dit Toto, et celui de ses sœurs, une famille résidant dans une citée HLM de Bucarest, et dont la mère purge une peine de prison pour trafic de drogue. En mai 2015, le cinéma nous avait déjà proposé Zaneta de Petr Vaclav. Une fiction tournée selon un style documentaire et décrivant déjà le quotidien des Roms, mais en République Tchèque. Quelques mois plus tard, Alexander Nanau propose un autre regard, encore davantage en prise directe avec une cruelle réalité, et prenant place en Roumanie même.toto_et_ses_soeursL’AVIS :

Minimaliste et sans cesse tenu par son exigence de l’authenticité, Toto et ses Sœurs est un voyage au cœur d’une réalité horrifiante. Les banlieues de Bucarest, des enfants qui vivent dans la misère crasseuse, entourés de junkies, abandonnés à un sombre sort qui n’appelle aucune lumière porteuse d’espoir. Ce quotidien désenchanté, c’est le quotidien de Toto, c’est le quotidien de ses sœurs, cette fratrie qui tend plus à survivre qu’à vivre au milieu d’un enfer avec lequel ils composent. Dans un style bien particulier, résolument documentaire mais déployant quelques artifices de fiction, incarnant de fait la phrase d’introduction résumant les intentions de Nanau, Toto et ses Sœurs est un portrait poignant sur les conditions de vie de la communauté Rom roumaine, un portrait à cheval entre le lumineux et les ténèbres, où la vie essaie sans cesse de se frayer un chemin dans l’obscurité d’une réalité sociale révoltante. Positionné avec distance et proximité envers son sujet, Alexander Nanau voit, capte, jouant avec justesse et parcimonie du montage, pour agencer ses scènes et rendre compte, à la fois de ce qu’il observe et des idées qui naissent de son constat. Le résultat n’en est que plus poignant et terrible, faisant émerger une empathie devant le scandaleux. Toto et ses Sœurs est dur, Toto et ses Sœurs est bouleversant, Toto et ses Sœurs est vrai. L’insupportable émanant de cette chronique est seulement contrebalancé par des sentiments universels, d’amour ou d’humour, permettant à la flamme qui anime ces personnages, de briller encore un peu au milieu de son vacillement permanent dans ce monde sans illusion. Un documentaire percutant, pertinent, essentiel, émouvant.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

2 thoughts on “TOTO ET SES SOEURS de Alexander Nanau : la critique du film

  1. Merci d’arrêter de traiter les usagers de drogue(s) de « junkies », ce qui signifie rien de plus que « déchets ». Les êtres, quels qu’ils soient, ne sont pas des déchets.
    Quand vous écrivez un article sur des homosexuels, vous n’écrivez pas « pédales » et « gouines » (du moins je l’espère), quand vous parlez de Maghrébins vous n’écrivez pas « bougnoules » (je l’espère aussi), merci donc de cesser d’insulter les gens par habitude d’une discrimination socialement acceptée.

    1. Bonjour. Il serait bien de se renseigner avant de formuler ce genre de commentaire. Au sens « narcotique » du terme, junkie n’a jamais voulu dire « déchet » (Pas plus que « junk » d’ailleurs) mais « addict à ». Dans son étymologie anglaise, le mot s’apparente davantage à « dévoué à ». On utilise d’ailleurs le terme junkie à des tas d’autres choses que la drogue, le sport par exemple, ou le chocolat ou autre. Et à titre indicatif, il vient de « junkman », terme du XIXeme siècle qi n’avait aucun rapport avec « déchet ». Bref, votre réflexion n’a pas lieu d’être.

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