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COCOON (critique)

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Carte d’identité :
Nom : Cocoon
Père : Ron Howard
Livret de famille : Don Ameche (Arthur), Wilford Brimley (Ben), Hume Cronyn (Joseph), Brian Dennehy (Walter), Jack Gilford (Bernie), Steve Guttenberg (Jack), Maureen Stapleton (Mary), Jessica Tandy (Alma), Gwen Verdon (Beth), Tahnee Welsch (Kitty)…
Date de naissance : 1985
Nationalité : États-Unis
Taille/Poids : 1h57 – 17,5 millions $

Signes particuliers (+) : Un beau film doublé d’une belle métaphore de la vieillesse et de la mort, tendre, drôle et émouvant.

Signes particuliers (-) : Du cinéma « corde sensible » assez facile dans son fonctionnement.

 

COMME UN COCOON EN PÂTE…

Résumé : Trois grands-pères pensionnaires d’une maison de retraite, ont l’habitude de faire le mur de la maison voisine inoccupée pour aller piquer une tête dans sa piscine. ce petit bonheur est parti pour prendre fin quand de mystérieux étrangers loue la maison. Décidés, les trois papis continuent leurs exploits illégaux inoffensifs et sont vite étonnés par la forme et la vigueur que leur procurent ces bains de jouvence…

En 1977, un jeune acteur de la série culte Happy Days se lance dans une carrière de metteur en scène. Il s’appelle Ron Howard, il est rouquin et il est aidé par Roger Corman. Un premier puis un second long-métrage avant Splash, son troisième exercice, avec un Tom Hanks juvénile en vedette. Cette comédie romantique sympathique marquera un tournant dans la carrière de Ron Howard qui, à partir de là, va enchaîner les films, les succès, et parfois même les classiques à commencer dès son quatrième, la fabuleux Cocoon, resté au panthéon des grands divertissements magiques des géniales années 80. Comédie fantastique pleine de bons sentiments, mêlant moments d’émotion et éclats de rire sur un ton enjoué et un rythme enlevé, Cocoon a tout de la production Amblin Entertainment de l’ami Spielberg mais non, c’est un film produit par la Fox sous la supervision du mogul Richard Zanuck (fils de) qui, clin d’œil amusant quand on voit le résultat, a collaboré précédemment avec Spielberg justement en produisant Jaws ou Sugarland Express.

Cocoon aurait presque pu être un film du papa de E.T. L’extraterrestre tellement il partage avec lui un certain univers fait de rencontre du troisième type avec des aliens qui non rien de belliqueux, au contraire. On retrouve une profonde inspiration de son travail dans l’œuvre de Ron Howard : un ton léger, tendre, romanesque mais qui parfois se fissure dans quelques envolées tragiques tristes rappelant que la vie n’est pas seulement fait de beaux moments, de joie et de magie mais aussi de peine, de tristesse, de drames. Spielberg a toujours su, comme personne, concilié ces deux sentiments dans une même œuvre qui reste quand même positive et optimiste au final. Ron Howard marche sur ses traces (et continuera par la suite d’ailleurs car il est difficile de ne pas voir en lui un sous-Spielberg qui aimerait se hisser au même niveau mais qui n’en a pas les moyens) et réussit pour un coup superbe, à s’en approcher.

Cocoon fonctionne un peu comme E.T. précédemment évoqué. Il n’y aura eu guère d’émules au chef d’œuvre spielbergien suite au carton interplanétaire des aventures de son gentil extraterrestre reparti vers sa maison après lui avoir téléphoné. Alors que l’enthousiasme n’a pas fait l’objet d’une quelconque « vague », que la magie a été laissée tranquille sans être abîmée par une soudaine furia de recyclage, la Fox tente timidement une sorte « d’ersatz » qui n’en est pas vraiment un mais pas loin… du moins dans l’âme. C’est donc Cocoon, sorti en 1985. Comme pour E.T., Cocoon va partiellement délaisser tout sens de l’aventure à proprement parler pour se focaliser sur les sentiments que le film veut véhiculer. Avec sa brochette de vieux papis comme héros (un choix courageux de la part des scénaristes/producteurs/metteur en scène de choisir des vieillards pour porter un film censé fonctionner à l’énergie), Cocoon va s’appliquer à transmettre de la bonne humeur, à s’imposer comme un feel good movie de son temps en bâtissant son histoire sur l’éternelle légende de la Fontaine de Jouvence où comment rajeunir et trouver une nouvelle impulsion dans sa vie. C’est l’expérience que vont faire involontairement, trois pensionnaires d’une maison de retraite tout cabossés qui, du jour au lendemain, vont afficher une pêche inexpliquée monumentale, devenant, sous leur apparence rabougrie et fatiguée, de vrais jeunes hommes dans la force de l’âge au trop-plein de patate débordant.

Avec en sous-texte, tout un discours sur le « dernier voyage » (traduction, la mort, dont il ne faut pas avoir peur que ce soit pour les concernés ou pour les proches, les enfants en tête) Cocoon est une petite perle qui se déguste à tous les âges. Pour les enfants, il s’agit d’une fabuleuse histoire pleine de rêves, pleine de magie, rassurante, avec des extraterrestres gentils et qui ne nous veulent aucun mal et des grands-pères comme on aimerait tous en avoir. Un film qui, au passage, adoucit l’idée de la perte de nos ancêtres et donne une (illusoire) porte de sortie. Pour les adultes, Cocoon sera une magnifique histoire pleine d’enchantement, certes naïve mais quand même pleine de tendresse, alternant rire et larmes non sans profondeur sur le quotidien des personnes du troisième âge, nos « parents », que l’on pourrait penser tranquilles maintenant, insouciants, étant donné que le poids et le stress de la vie est derrière eux. Mais au contraire. Cocoon met en lumière avec beaucoup de justesse, de finesse et de subtilité finement masquée, leurs problèmes, leurs joies et leurs peines. Un quotidien fait de maladie, de solitude, de vieillesse, d’incapacité, d’handicap, de perte progressive des uns et des autres. On pourrait croire au comprimé filmique de déprime mais point du tout. Cocoon traite de tout cela avec beaucoup d’humour, d’optimisme et les coups de blues y sont si justement contrebalancés par des envolées comiques délirantes et fantaisistes à voir ces pépés déchaînés comme des gamins facétieux, que la mayonnaise prend instantanément faisant de ce, finalement, petit film presque mineur, une comédie fantastique réjouissante qui rencontrera un fort succès.

Tout le sens de « l’entertainement » à l’américaine se retrouve dans ce savant mélange de fantastique, de romance, de drôlerie, avec quelques petites touches larmoyantes ici et là, larmes vite séchées par des enchaînements les rendant plus chaudes qu’amères. Cocoon ne brille pas par une technique bluffante (même si les E.T en question sont fort beaux et bien imaginés) mais réjouit par ce petit plus qu’il affiche, celui qui rendait les films des années 80 encore plus magiques que ceux des décennies suivantes. Ce petit plus qui en faisait des divertissements uniques. Un plus en rapport avec une volonté d’enchantement dès le stade de l’écriture, avec une volonté de spectacle plutôt que de spectaculaire, mais surtout avec une volonté de sincérité au-delà de toute hypocrisie cynique dans la mécanique de fabrication des œuvres. Pas besoin de ruser, pas besoin de jouer les fourbes en bidouillant de la camelote que l’on enrobe ensuite dans un joli paquet cadeau pour faire illusion. A l’instar de ses confrères de cette décennie en or massif pour le divertissement cinématographique, Cocoon ne cherche pas à nous en mettre plein la vue avec des effets, de l’action incessante, des trucages artificiels balancés en vrac et en masse pour faire du remplissage décoratif, en nous prenant pour des idiots sur le fond. Le film de Ron Howard s’appuie sur un vrai scénario, sur une vraie belle histoire qui affiche déjà ses qualités à la base. A partir de là, inutile d’en rajouter ensuite, inutile de bricoler la chose pour livrer un « produit ». La matière d’origine se suffit à elle-même et elle est si jolie, si agréable, si douce. Le public ne s’y trompera pas. Cocoon sera un triomphe et le film de rafler, bonus additionnel, deux Oscars, un pour Don Ameche (meilleur second rôle) et, ironiquement, un pour ses effets spéciaux !

 

Bande-annonce :

2 thoughts on “COCOON (critique)

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