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UN BEAU VOYOU de Lucas Bernard : la critique du film

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La Mondo-Note :

Carte d’identité :
Nom : Un Beau Voyou
Père : Lucas Bernard
Date de naissance : 2018
Majorité : 02 janvier 2019
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h44 / Poids : NC
Genre : Comédie, Policier

Livret de famille : Charles Berling, Swann Arlaud, Jennifer Decker…

Signes particuliers : Un film hybride qui rate son mélange.

ON JOUE AU GENDARME ET AU VOLEUR ?

LA CRITIQUE DE UN BEAU VOYOU

Synopsis : Le commissaire Beffrois attend la retraite avec un enthousiasme mitigé quand un vol de tableau retient son attention. Est-ce l’élégance du procédé ? L’audace du délit ? La beauté de l’œuvre volée ? Beffrois se lance à la recherche d’un voleur atypique, véritable courant d’air, acrobate à ses heures.

On était curieux et impatient de revoir Swann Arlaud au cinéma après le formidable Petit Paysan l’an passé, qui lui a valu un César bien mérité. Le comédien est de retour avec Un Beau Voyou, premier long-métrage du réalisateur Lucas Bernard, où Arlaud partage l’affiche avec l’expérimenté Charles Berling. Un Beau Voyou est un long-métrage assez atypique, sorte de comédie policière tournant autour de la traque d’un voleur de tableaux par un vieux flic proche de la retraite.

Avec Un Beau Voyou, Lucas Bernard cherche à dérouler soyeusement une petite fantaisie croquignolesque qui mélange les genres, tour à tour comédie un brin ubuesque, policier, drame, romance ou encore film noir. Mais l’exercice requérait une habileté que le réalisateur n’épouse jamais vraiment. Résultat, à vouloir être à plusieurs choses Un Beau Voyou n’est finalement rien, si ce n’est un long-métrage doucement soporifique et qui souffre terriblement de son manque de fluidité et d’homogénéité. Car par petites touches éparses, Lucas Bernard montre qu’il avait beaucoup de bonnes idées, lesquelles germent un peu partout tout au long de son effort. Comme ce regard sur la solitude d’un homme qui a un peu raté sa vie et tente de combattre l’amertume qui le guette. Comme ce contraste entre un policier habitué à être confronté à la misère et un jeune homme de bonne famille aux allures d’insaisissable voleur raffiné. Ou encore comme ces touches d’absurde drolatique et décalé qui traversent le film et habitent son étonnante atmosphère. Mais il ne s’agit là que de touches disparates dans une entreprise qui transpire le toc, sorte de composition artificielle mal fagotée qui ne maîtrise pas bien sa tentative de dérouter le spectateur en l’envoyant dans une aventure où il ne saura jamais trop sur quel pied danser. Le rire vaudevillesque et le drame mélancolique s’emboîtent mal, surtout quand le policier et la romance viennent charger le cocktail, emportant l’œuvre dans un tourbillon pas loin de l’auto-congratulation.

Car outre ses nombreux faux raccords et sa mise en scène nettement moins inspirée qu’elle ne semble le croire, Un Beau Voyou force trop le clin d’œil séducteur, trop conscient de ses ambitions. Le film voudrait passer comme une aimable tape amicale dans le dos en créant un lien complice avec le spectateur mais la magie ne se produit pas. Probablement parce qu’on ne croit pas en grand chose dans cette affaire mal approchée et mal équilibrée. On peine à croire à ce personnage de flic fantasque, on peine à croire à cet anti-héros semblable à un jeune et gentleman cambrioleur, autant que l’on peine à croire à cette pétillante restauratrice de tableaux. Tout sonne faux, si orchestré que les coutures destinées à séduire le spectateur sont trop apparentes pour s’effacer derrière une histoire qui y perd de son charme et de son naturel. Et malgré de bons comédiens, Un Beau Voyou de voir sa mayonnaise ne pas prendre, d’autant plus qu’il tourne autour de personnages dont on se fiche un peu malgré des caractérisations intéressantes mais seulement sur le papier.


BANDE-ANNONCE :

Par David Huxley

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