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TUEURS de François Troukens & Jean-François Hensgens : la critique du film

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Carte d’identité :
Nom : Tueurs
Père : François Troukens & Jean-François Hensgens
Date de naissance : 2017
Majorité : 06 décembre 2017
Type : Sortie en salles
Nationalité : Belgique
Taille : 1h26 / Poids : NC
Genre
: Policier

Livret de famille : Olivier Gourmet, Lubna Azabal, Kevin Janssens, Bouli Lanners, Natacha Régnier…

Signes particuliers : Bien trop maladroit pour tenir la route dans un genre de surcroît ultra-balisé.

DEUX FILMS EN UN

LA CRITIQUE DE TUEURS

Résumé : Alors que Frank Valken réalise un casse fabuleux, un commando de tueurs entre en action et exécute tous les témoins. On relève parmi les cadavres celui de la magistrate qui enquête sur l’affaire des Tireurs fous. Trente ans plus tard, ils semblent être de retour. Arrêté en flagrant délit et face à la pression médiatique, Frank n’a d’autre choix que de s’évader pour tenter de prouver son innocence. 

Tueurs, ou le cas d’un film presque plus intéressant pour l’histoire derrière sa confection, que pour ce qu’il propose à l’écran. A l’origine du projet, on trouve François Trouken, ancienne figure du grand banditisme belge, gangster repenti qui s’est instruit durant ses longues années de prison. Fort de son expérience du milieu, un peu à la manière d’un Olivier Marchal mais de l’autre côté de la barrière, Trouken a puisé dans son passé, de quoi nourrir le scénario de ce premier long-métrage qui entremêle fiction pure et véritable fait divers, s’appuyant notamment sur l’affaire des tueurs du Brabant dans les années 80, un gang de braqueurs tristement célèbre pour ses expéditions sanglantes aux dizaines de cadavres froidement exécutés.

Au départ, Tueurs s’apparentait à un énième film de braquage de tradition française (au détail près qu’il est belge). Son puissant, images iconiques, gangsters charismatiques, souffle romanesque, réalisation nerveuse, ambiance de polar sombre et violent, tous les codes étaient réunis pour prétendre à un film dans la veine du Braqueurs de Julien Leclercq et consorts. Malheureusement, l’efficacité sans surprise ne va pas durer bien longtemps. Tueurs va vite en formuler un sacré paquet de surprises, mais pas des bonnes. Dérivant du genre auquel il s’affiliait jusqu’alors en multipliant twists et nouvelles directions de scénario, le film co-réalisé par Trouken et Jean-François Hensgens va vriller du polar d’action vers le film policier à tendance conspirationniste, déployant une espèce de toile politico-complotiste fumeuse qui lui sera fatale. D’un film archi-rebattu mais regardable, Tueurs va s’embourber dans un grand n’importe quoi bancal et tiré par les cheveux, dont on décroche totalement tant l’édifice cumule les rebondissements grotesques digne d’une mauvaise série B.

À l’arrivée, on a l’impression que les deux scénaristes à l’œuvre n’ont pas écrit le même film, comme on a l’impression que les deux réalisateurs aux commandes n’ont pas tourné la même chose. Tueurs est un film bicéphale et schizophrène, qui fait une violente sortie de piste en pleine course, partant dans tous les sens et tournant en rond sur lui-même sans réussir à stopper son interminable dérapage frénétique. Ajoutons à cela que les dialogues sont souvent d’une bêtise involontairement cocasse, que la distribution cabotine dans le meilleur des cas (Gourmet, Azabal) ou joue très faux dans le pire (Lanners et les autres), et l’on obtient un film qui se voulait racé mais qui est surtout raté, plombé par ces défauts béants, mais surtout par son gigantesque amas d’incohérences et de scènes improbables. Un véritable acte manqué.

BANDE-ANNONCE :

Par David Huxley

 

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