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L’ANNÉE DU REQUIN de Ludovic et Zoran Boukherma : la critique du film

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Nom : L’année du requin
Père : Ludovic & Zoran Boukherma
Date de naissance : 2021
Majorité : 03 août 2022
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h30 / Poids : NC
Genre : Comédie, Thriller

Livret de Famille : Marina FoïsKad MeradJean-Pascal Zadi

Signes particuliers : Un mariage de genres qui boîte plus qu’il ne marche. 

Synopsis : Maja, gendarme maritime dans les landes, voit se réaliser son pire cauchemar : prendre sa retraite anticipée ! Thierry, son mari, a déjà prévu la place de camping et le mobil home. Mais la disparition d’un vacancier met toute la côte en alerte : un requin rôde dans la baie ! Aidée de ses jeunes collègues Eugénie et Blaise, elle saute sur l’occasion pour s’offrir une dernière mission…

 

LES DENTS DE LA MER… DES LANDES

NOTRE AVIS SUR L’ANNEE DU REQUIN

Ils avaient frappé un grand coup avec Teddy, leur premier long-métrage en solo qui s’était baladé de Cannes à Deauville en passant par Gérardmer. Leur thriller de loup-garou à consonance drame social s’était imposé comme une vraie curiosité rafraîchissant un peu le genre. Une patte que l’on avait envie de suivre… et que l’on retrouve justement un an plus tard avec L’année du Requin. Hommage décalé aux Dents de la Mer, L’année du Requin oscille entre la comédie ensoleillée et le thriller d’épouvante avec un style très singulier qui amusera autant qu’il déplaira. D’autant qu’une certitude est acquise : le résultat est moins bon que Teddy. Porté par une Marina Fois décidément toujours aussi éclectique, accompagnée notamment de Jean-Pascal Zadi ou Kad Merad, L’année du Requin met le cap sur une plage des Landes. Cette année, l’invasion estivale ne sera pas que de parisiens et autres touristes allemands, les requins s’invitent à la fête sur ces plages aux allures de buffet à volonté.
Le cinéma des frères Boukherma est vraiment particulier et pour des yeux séduits, bien d’autres en souffrance. Tout l’enjeu réside dans l’équilibre si singulier recherché par le tandem, faire du vrai cinéma d’épouvante tout en le conjuguant à la comédie désargentée et à la veine sociale si emblématique du cinéma français. Avec L’année du requin, les purs amoureux d’horreur pourront déchanter devant un film qui parasite sa terreur par ses notes d’humour noir et le caractère volontairement « cheap » visant à créer du décalage. Les amateurs de comédie, eux, pourront être gênés par l’apport sincère du genre autant que par le rythme cabossé d’un récit morcelé par son mélange des tons. Restent les autres, les amateurs d’ofni étranges, de conjugaisons improbables. Comme si Quentin Dupieux rencontrait Jaws avec une touche de comédie noire à l’anglaise et un nappage au goût du très bisseux Psycho Beach Party (les vrais sauront), L’année du requin est l’affaire d’un mariage un peu lunaire, un peu bizarre, le genre de films que certains ne comprendront pas. Non pas que l’histoire est compliquée (bien au contraire) mais parce que ses intentions leur paraîtront indéfinissables.
Pari réussi ? Le problème du nouveau film des frères Boukherma, c’est sa capacité à être efficace dans les deux registres qu’il traverse. A vouloir ménager la chèvre et le chou, le duo ne touche pas vraiment au but, ni dans un sens ni dans l’autre. Côté épouvante, il semble un peu trop pauvre, n’apportant rien à un genre écrasé par un modèle trop dominateur (Jaws). Depuis, les films de requins se sont multipliés comme des petits pains entre les mains de Jésus. Mais pour souvent des séries B un peu trop rocambolesques ou parodiques. Vouloir filmer l’épouvante avec un vrai regard réaliste sur le contexte environnant était une bonne idée mais les Boukherma n’arrivent pas à convoquer l’angoisse pure. Parce qu’il y a la comédie attenante. De ce côté, l’humour des frangins est iconoclaste. Il ne s’incarne pas dans les gags bidonnants mais dans l’ambiance que crée le décalage entre requins et Sud-Ouest de la France, où le temps semble suspendu à la lenteur de l’été dans un coin où il ne passe jamais rien. Mais en courant sur deux tableaux, L’année du requin peine à aller bien au bout de ses deux volontés. Il ne réussit pas à être un vrai bon film d’épouvante affolant le trouillomètre car flirtant trop avec la parodie, pas plus qu’il ne s’impose comme une vraie comédie hilarante parce que son rapport est genre est très premier degré. Raté donc ? Même pas.
Même pas parce que finalement, cette union iconoclaste finit par produire quelque chose de spécial, presque déroutant, à mi-chemin entre l’hommage et la parodie des Dents de la Mer. C’est la première fois que le cinéma français s’attaque au « film de requin » et l’on apprécie qu’il le fasse avec sa différence. Quel aurait été l’intérêt d’un énième thriller horrifique comme il en pullule chaque année en DTV (The Requin, En Eaux Troubles, Instinct de Survie, The Reef, 47 Meters Down, Great White et on en passe) ? Pour ceux qui sauront se laisser séduire par sa cocasserie, L’année du Requin a un petit quelque chose de savoureux, presque cool. Quelques séquences qui respectent le genre, un humour à froid, une atmosphère unique. Dommage qu’il paraisse autant dans la retenue au lieu d’embrasser pleinement une vraie folie déjantée. A coup sûr, il en aurait été meilleur. Mais si le nouveau film de Zoran et Ludovic Boukherma n’est pas une réussite complète, il a le mérite d’oser la différence, ou plutôt sa différence. Et en creux de leur délire qu’ils prennent très au sérieux (peut-être trop justement), encore cette envie de raconter quelque chose d’authentique. Ici, l’arrivée d’un requin fout en l’air l’économie locale reposant entièrement sur les vacanciers estivants. « Après le Covid, un requin et quoi la prochaine fois ? » lâche un personnage. C’est bête mais l’air de rien, les frères Boukherma injecte une petite composante sociale (ou sociétale) à leur affaire. De quoi lui donner encore un peu plus de cachet même si l’ensemble reste trop bancal et maladroit à constamment hésiter entre deux intentions, ou plutôt à ne jamais réussir à les marier avec justesse et équilibre.

 

Par Nicolas Rieux

3 thoughts on “L’ANNÉE DU REQUIN de Ludovic et Zoran Boukherma : la critique du film

  1. C’est mal écrit et ça sent la gêne. Nicolas Rieux n’ose pas trop dire qu’il s’agit d’un ratage complet, d’une grosse purge ni fait ni à faire, car ce duo de réalisateurs « possède la carte » (comme on dit) auprès des médias « cool » (Konbini, toute cette merde) . Adopte le film tel quel, sinon tu n’es qu’un gros naze qui ne pige rien à l’humour provincial décalé des frères je-ne-sais-quoi.
    Ps : Teddy n’était en réalité qu’un buzz de niche ayant culminé à 30 000 entrées/france mais la hype entourant ce truc leur a permis d’accoucher d’un accident industriel. Quand on sait la difficulté à l’heure axtuelle de minter un film, ça laisse pantois.
    Ps 2 : la musique est ignoble !!!!!!!

    1. C’est mal écrit et ça sent la gêne. Nicolas Rieux n’ose pas trop dire qu’il s’agit d’un ratage complet, d’une grosse purge ni fait ni à faire, car ce duo de réalisateurs « possède la carte » (comme on dit) auprès des médias « cool » (Konbini, toute cette merde) . Adopte le film tel quel, sinon tu n’es qu’un gros naze qui ne pige rien à l’humour provincial décalé des frères je-ne-sais-quoi.
      Ps : Teddy n’était en réalité qu’un buzz de niche ayant culminé à 30 000 entrées/france mais la hype entourant ce truc leur a permis d’accoucher d’un accident industriel. Quand on sait la difficulté à l’heure actuelle de monter un film, ça laisse pantois.
      Ps 2 : la musique est ignoble !!!!!!!
      Ps 3 : il faut arrêter avec ce terme prétentieux « les vrais sauront » ou « seuls les vrais savent ». Les vrais quoi ? Les vrais cons ?

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