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AUTOMATA de Gabe Ibañez : la critique du film [Sortie DVD/Blu-ray]

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1507-1 copynote 4.5 -10
Nom : Automata
Père : Gabe Ibañez
Date de naissance : 2015
Majorité : 04 octobre 2015
Type : Sortie vidéo
(Éditeur : Metropolitan)
Nationalité : Espagne…
Taille : 1h50 / Poids : NC
Genre : SF

Livret de famille : Antonio Banderas (Jacq Vaucan), Dylan McDermott (Sean Wallace), Melanie Griffith (Dupre), Birgitte Hjort Sørensen (Rachel), Robert Forster (Robert), Tim McInnerny (Conway)…

Signes particuliers : Un policier SF qui transpire de références, à commencer par Blade Runner ou I Robot.

LA FIN DU GENRE HUMAIN ?

LA CRITIQUE

Résumé : Jacq Vaucan, un agent d’assurance de ROC robotics corporation, fait des tests sur des robots. Ce qu’il découvre va avoir de profondes conséquences sur l’avenir de l’humanité.40564_pplL’INTRO :

Il y a encore quelques années, le cinéma espagnol était animé d’une vitalité folle qui en faisait l’une des industries les plus intéressantes en Europe, notamment dans le registre du cinéma de genre. Si cette période incandescente semble être un peu derrière lui aujourd’hui, en partie éteinte par la crise économique qui sème des embûches sur la route de la création artistique audacieuse, mais aussi par une forme d’enfermement dans une boucle l’ayant amené à tourner un peu en rond, le cinéma ibérique témoigne tout de même régulièrement, d’une volonté de se sortir de cette néo-monotonie en proposant des œuvres riches et ambitieuses. Cet été, ce fut dans le polar qu’il s’est illustré avec l’élégant La Isla Minima. En cette rentrée, c’est dans la science-fiction avec Automata, porté par Antonio Banderas. Tourné en 2014 par le réalisateur Gabe Ibañez (le thriller horrifique Hierro en 2009), Automata est un effort de low-sci-fi budgété à 7 M$. On est bien loin des superproductions hollywoodiennes qui trustent les projecteurs braqués sur ce créneau réputé périlleux, mais avec ses moyens, Ibañez tente quelque-chose, une incursion dans le policier SF, qui n’est pas sans rappeler le Blade Runner de Ridley Scott, à n’en pas douter l’une des grandes inspirations du metteur en scène.uwi1thkkjyevmzu50juuL’AVIS :

Automata nous embarque dans un univers science-fictionnel post-apocalyptique rétro-moderne et poussiéreux, dont les thématiques sont ouvertement conduites par le travail incontournable du romancier Isaac Asimov et ses lois de la robotique, auxquelles le film s’amarre fermement. Dans ce nouveau monde qui tente de se reconstruire après un cataclysme naturel ayant vu des éruptions solaires massives détruire les communications humaines et les centrales nucléaires, l’humanité est réduite à 21 millions de personnes, confinées dans une citée anxiogène, dernier rempart d’un monde désertique à la désolation terrifiante. Les robots créés pour aider l’homme à se relever du désastre, sont devenus une réalité quotidienne fonctionnant tant bien que mal dans ce chaos désespéré. Mais lorsqu’un enquêteur travaillant pour le département « Assurance » de la toute-puissante firme ROC, découvre que certains modèles ont été altérés, mettant ainsi en péril leurs deux protocoles clés, la donne change. Au-delà des soupçons d’un trafic obscur, c’est surtout le destin de l’humanité toute entière qui en passe de vaciller.automata-movie-review-san-sebastian-film-festivalD’une confection plutôt lente, voire même lancinante, avec de forts relents crépusculaires lui conférant toute sa spécificité formelle et narrative, Automata n’est pas un film d’action visant le grand spectacle mais plutôt une immersion dramatique dans un univers que Gabe Ibañez ambitionnait fort et intensément riche. Mais un peu écrasé par le poids de références qui ne lui rendent pas toujours service, car laissant transpirer à quel point le film n’a pas les moyens de ses ambitions, Automata s’égare quelque part sur sa route à la croisée de Young Ones, Blade Runner, I Robot ou le cinéma de Neil Blomkamp, District 9 en tête. Autant de beaux renvois, mais que le film ne parvient jamais à approcher, et encore moins égaler. Car en dépit d’un univers attirant à défaut d’être original, et d’intentions fortes soutenant une œuvre mélancolique discutant sur la prise de conscience de l’inéluctable processus de l’évolution sur fond de fin du règne du genre humain, Automata souffre autant de son écriture maladroite et brouillonne, que de ses carences monétaires contraignantes. Ibañez multiplie les parades pour essayer de masquer la minceur de son budget en évitant intelligemment le piège de la débauche démonstrative, pour privilégier le déploiement d’une ambiance et d’un univers dans lequel évolue un protagoniste désabusé servant de vaisseau pour conduire le spectateur dans cette plongée vaguement métaphysique. Mais si le cinéaste s’applique à donner une identité à son film, visuelle notamment, ses efforts affronteront inlassablement un sentiment de frustration face à une tentative qui veut voir grand mais qui ne peut faire que petit. De la photographie à la mise en scène, Automata essaie beaucoup de choses, mais n’obtient que trop rarement satisfaction. De même dans un script erratique, visant le pamphlet SF lardé de métaphores sur le renouveau, mais qui se perd en chemin dans sa confection, ne parvenant pas adroitement à illustrer le propos général. Et au final, les bonnes choses présentes dans ce Automata ne suffisent pas à convaincre pleinement et à soutenir les intentions générales. Et alors qu’un œil est fasciné, l’autre s’ennuie devant cette étrange dystopie que l’on a envie d’aimer mais que l’on a du mal à apprécier. Dommage.

LA BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

One thought on “AUTOMATA de Gabe Ibañez : la critique du film [Sortie DVD/Blu-ray]

  1. AUTOMATA est un ersatz visuel de Bade Runner sans talent. Vous serez indulgent la première heure, acceptant de voir une pâle copie d’un chef d’oeuvre, car le défi de la thématique abordée est ambitieux. Alors vous serez dans l’attente d’un dénouement que vous espérez saisissant.

    Mais la troisième partie du film vire au western spagetti plus plat qu’une nouille. Pan Pan Cul Cul Ridicule et déception à la hauteur de l’espoir évanoui.

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