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120 BATTEMENTS PAR MINUTE de Robin Campillo : la critique du film

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120_battements_par_minutenote 3.5 -5
Carte d’identité :
Nom : 120 Battements par Minute
Père : Robin Campillo
Date de naissance : 2017
Majorité : 23 août 2017
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 2h20 / Poids : NC
Genre
: Drame

Livret de famille : Nahuel Perez Biscayart, Arnaud Valois, Adèle Haenel, Antoine Reinartz, Félix Maritaud, Mehdi Touré, Aloïse Sauvage…

Signes particuliers : Un film plein d’énergie mais un peu trop dirigiste dans l’émotion.

L’HISTOIRE D’UN COMBAT

LA CRITIQUE DE 120 BATTEMENTS PAR MINUTE

Résumé : Début des années 90. Alors que le sida tue depuis près de dix ans, les militants d’Act Up-Paris multiplient les actions pour lutter contre l’indifférence générale. Nouveau venu dans le groupe, Nathan va être bouleversé par la radicalité de Sean. 120_battements_par_minute_film

On lui promettait la Palme d’or, il a remporté le Grand Prix. En relatant les débuts de l’association Act Up Paris à la fin des années 80, via les combats et actions menés par une petite galerie de militants motivés par le spectre de la maladie du SIDA, Robin Campillo a signé un beau film, fort, engagé, remarquablement mis en scène, avec un style allant de l’esthétisation ultra-léchée au formalisme plus épuré et proche du regard documentaire. Le résultat est souvent brillant, parfois tendre, sensible, enragé, cocasse ou touchant. Un chef-d’œuvre ? Peut-être pas quand même…120_battements_par_minute_adele_heanel

Car malgré son redoublement d’efforts, 120 Battements par Minute aura peiné à nous attacher viscéralement à ses personnages. Ils sont nombreux, et il devient difficile de s’identifier dans la masse, même si le cinéaste permet à deux d’entre-deux de s’avancer dans le récit. On reconnaît leur authenticité, on est séduit par leur fougue, mais rien à faire, ces courageux protagonistes haut en couleur restent inlassablement distants malgré l’ambiance électrisante qui habite l’œuvre. Vient ensuite la question de l’émotion. Comme pour tout le reste, 120 Battements par Minute a ce tort de toujours vouloir forcer les choses. Il force cette volonté d’attachement comme il force son enthousiasme ou l’affection qu’il entend nous communiquer avec ses passages bouleversants. Et à vouloir autant imposer l’émotion au spectateur comme il le fait à travers des séquences au voyeurisme tire-larmes, le film de Campillo prend le risque de braquer un peu son auditoire. Certains marcheront à fond dans cette salve de sentiments bien orchestrée, d’autres n’apprécieront pas d’être autant pris par la main, limite contraint à pleurer par le dirigisme émotionnel de l’entreprise. Fort heureusement et dépit de quelques petites longueurs, 120 Battements par Minute a suffisamment de cœur et de qualités pour pencher du bon côté. A commencer par des comédiens époustouflants de sincérité et de fraîcheur, et un regard pertinent sur son sujet. Mais au final, ce drame semble légèrement surcoté. Peut-être a t-il profité d’une sélection cannoise 2017 finalement assez terne, pour s’élever au-dessus de la mêlée et séduire. Mais avec un peu de recul, tout est moins évident. Mais ne faisons pas trop la fine bouche, 120 Battements par Minute reste un bon film, captivant et mené avec une grande énergie communicative.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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